Philippe Modol : Depuis quelques années les biologistes affirment que la plupart des peuples d’Afrique du Nord présentent les mêmes caractéristiques génétiques. D’Égypte aux Canaries, de Mauritanie au Niger, peut-on alors parler de Berbère ? Entre les mondes noirs et arabes, y a-t-il réellement une communauté éthique différente ? Alors que la balkanisation de l’Europe centrale refait surface, peut-on disserter sur les critères de berbérité ? D’abord, il faut exclure tout berbérisme en tant que nationalisme et n’admettre le critère biologique que d’un point de vue quantitatif. Ensuite, il n’est pas inutile d’envisager plusieurs hypothèses, du moins d’accepter plusieurs cheminements des populations la croisé des aires géopolitiques et linguistiques. Parce qu’ils présentent une culture transversale, les Berbères méritent bien que l’on s’attache à leur art. C’est leur art qui informe sur leur origine. Mieux que cela, l’art rupestre proto-berbère est riche d’enseignements sur la question d’origine qu’eux-mêmes se posaient. Punicisés, christianisés, islamisés, ils ont traversés le temps sans avoir systématiquement traversés les lieux et leur langue chamito-sémitique n’est pas si orientale que l’on veut bien le croire. Certes les brassages des invasions, les stratifications ou les soustractions de savoirs ont façonné un peuple dont la présence atomisé peut surprendre mais les traces sont là. Elles persistent. Les fêtes, les rites, les objets actuels n font que replonger dans sa mémoire collective un groupe qui revendique peut-être plus que sa langue, son espace.
« Alors, je saisirai mon cheval noir plus rapide que le vent, je jetterai sa selle sur lui. Je passerai sa sangle sous son ventre, la serrerai. Je prendrai le mord et le glisserai entre ses dents. J’irai vers les lieux du combat. Je razzierai les [manque deux mots], je leur reprendrai nos chamelles. »
Philippe Modol : La première question qui vient à l’esprit est celle de l’origine des Berbères. Où ont-ils immigrés ? Dans quel sens ? Et pourquoi auraient-ils immigrés ? Ginette Aumassip, préhistorienne du Centre de recherche anthropologique et préhistorique à Alger.
Ginette Aumassip : Tout ce que nous savons, c’est qu’il a été sorti, en 1954, des restes humains dans la région de Mascara. Ils ont été trouvés dans une sablière qui porte le nom de sablière qui porte le nom de Ternifine. Ils sont actuellement exposés au Musée de l’homme, dans la grande exposition que vous pouvez voir sur Homo erectus. Ce sont les premiers restes humains que l’on connaisse dans le Nord de l’Afrique. On a trouvé des restes équivalents au Maroc. Mais on a des industries, nous appelons industrie tout ce qui est vestige de l’activité humaine ancienne qui montre que le peuplement est obligatoirement bien plus ancien, on peut le dater à l’heure actuelle au moins à un million 500 000 ans.
Philippe Modol : En ce qui concerne les Berbères, est-ce que vous avez justement des informations sur les premières peuplades ?
Ginette Aumassip : Je crois pour ma part, et je le crois avec un certains nombre d’arguments, qu’il n’y a pas eu de rupture de peuplement dans le Nord de l’Afrique, comme on l’a pensé pendant très longtemps. Donc, les premières populations Berbères ce sont ces populations qui étaient là-bas il y a un million 500 000 ans ou deux millions d’années et qui ont évolué localement avec certainement toujours beaucoup d’allers et venues des populations. Disons, qu’il a dû avoir des déplacements assez fréquents. C’est du moins ce qu’on lit très facilement, très volontiers, dans les périodes relativement récentes.
Philippe Modol : En tout cas les Berbères au départ, des autochtones vivant en autarcie, sont d’Afrique du Nord ?
Ginette Aumassip : Ils sont d’Afrique du Nord. Ils sont de chez eux, ils ne viennent pas d’ailleurs.
Philippe Modol : Quels ont été les principaux mouvements des présumés-Berbères ? Ont-ils rayonné ?
Ginette Aumassip : Probablement. Nous avons des indices à deux reprises, des indices extrêmement importants, je dirais à trois reprises même si nous tenons compte de l’histoire, des mouvements extrêmement importants vers le Nord, vers l’Espagne et le Sud de la France. Les premiers se passeraient au cours de l’Acheuléen, ils sont traduits par des outils très particuliers, qui sont très fréquents dans le Nord de l’Afrique et que l’on retrouve en Espagne et dans le Sud-ouest de la France, à l’exclusion d’autres régions. on a eu ensuite le gros problème, qui actuellement divise les anthropologues, de « l’homme de Cro-Magnon », qui, pour certains, aurait une origine nord-africaine, pour d’autres il aurait une origine plutôt orientale qui conduit à avoir une espèce de mouvement de population qui prend en tenaille le Nord et le Sud de la Méditerranée, qui n’est pas très conciliable avec les vestiges que nous trouvons à l’heure actuelle.
Philippe Modol : Malika Hachid, préhistorienne, ex directrice du Parc national du Tassili.
Malika Hachid : Jusqu’à maintenant, une idée à prévalue dans l’historiographie classique, on a vu les prémices de la culture Berbères dans un groupe que l’on appelle le Capsiens ou les Proto-méditerranéens. Ce groupe offrant des analogies avec des peuplements proches-orientaux, notamment les Natoufiens, on a pensé que c’était une vague de peuplement qui n’était pas autochtone mais qui venait du Proche-Orient, vers à peu près le début de l’Holocène, autour 10 000 ans. On a construit un schéma de peuplement géographique et culturel. Il existe un peuplement autochtone, celui des Ibéromaurusiens, dont l’homme est assez frustre physiquement et dont la culture est assez sommaire. Là-dessus arrive, un peu plus tard, un autre type de peuplement, qui lui est ostéologiquement plus fin et qui sur le plan civilisationel est plus avancé, notamment il est porteur d’art. C’est les premières formes d’art qui apparaissent au Maghreb. Aujourd’hui, on se pose la question de savoir si ce n’est pas une construction de schéma de peuplement qui est trop théorique dans la mesure où avant ces Capsiens existaient en Afrique du Nord, dans le Maghreb actuel, un groupe qui lui est considéré comme très autochtone, celui des Ibéromaurusiens, des Mechtoïdes, l’homme de Mechta el-Arbi ou de Mechta Afalou, toujours un Homo sapiens, légèrement différent du Capsien mais pas si différent que ça. Là, personnellement je pense que cela reflète l’historiographie de type coloniale comme on la faisait au milieu du siècle.
Philippe Modol : Donc, vous remettez en cause cette migration d’Est en Ouest ?
Malika Hachid : Tant qu’il n’y a pas de preuves absolues notamment des sites capsiens avec des ossements, une culture type capsienne découverte en Égypte, dans les jalons géographiques entre le Maghreb et le Proche-Orient. Mais c’est surtout autre chose qui me permet de dire que peut-être ce schéma est faux.
Philippe Modol : Est-ce que cela veut dire dans ce cas-là qu’il y aurait eu un creuset dans le Nord de l’Afrique où les peuplades auraient tournoyées pour former par la suite les Berbères, qui eux-mêmes se seraient éclatés en plusieurs tribus ?
Malika Hachid : Oui, je pense que c’est ce schéma là qui va prévaloir mais il faut attendre, ce sont des hypothèses, restons prudents, on a découverts chez les Ibéromaurusiens des éléments donnés comme capsiens habituellement, l’art par exemple. L’art, chez les Ibéromaurusiens, les premières formes de sculptures maghrébines, les plus anciennes, qui remontent à 13 000-14 000 ans. D’où la grande question : la berbérité commence avec qui ? C’est la question qu’il faut se poser. Nous sommes dans la préhistoire où il est difficile d’être absolument catégorique, mais nous avons quand même des indices qui nous permettent de nous demander, et c’est ce que vous venez de dire, s’il n’y a pas eu un peuplement à la fin du Paléolithique et le début du Néolithique au Maghreb un peuplement autochtone qui peut à peu a pris les caractéristiques de la berbérité tels qu’on va les voir apparaître assez rapidement, notamment à travers l’art.
Philippe Modol : Gabriel Camps, professeur émérite à l’Université de Provence.
Gabriel Camps : Les ancêtres des Berbères sont apparents au Maghreb à partir du VIIIe millénaire. Antérieurement, il existait un autre type humain d’Homo sapiens, voisin de Cro-Magnon d’Europe, que l’on appelle l’homme de Mechta-el-Arbi, qui a des caractéristiques très nettes, et qui a précédé de plusieurs millénaires le développement du peuple Berbère. En effet, à partir du VIIe millénaire nous voyons, surtout dans l’Est du Maghreb, en Tunisie et en Algérie orientale, un nouveau type humain, très distinct, différent de l’homme de Mechta-el-Arbi, qui a une culture particulière que l’on appelle le Capsien, du nom de la Ville de Capsa, le nom antique de Gafsa, dans le Sud tunisien. Ces hommes capsiens sont sur le plan anthropologique ce que l’on appelle des Pré ou des Proto-Méditerranéens, c’est-à-dire des hommes semblables aux populations actuelles du pourtour de la Méditerranée. Il faut savoir en effet que des hommes Capsiens ont subsisté. On ne sait pas s’ils ont élimé les hommes de Mechta-el-Arbi volontairement ou si ceux-ci se sont repliés devant l’arrivée des Capsiens, mais progressivement, à travers les millénaires, on voit ce type méditerranéen couvrir la totalité du Maghreb.
Philippe Modol : Ya t il eu une réelle progression de l’Est vers l’Ouest ?
Gabriel Camps : Les hommes de Mechta-el-Arbi ont franchi le Sahara. Il y a des groupes d’hommes de Mechta-el-Arbi en plein Sahara malien. Il y a eu un déplacement en relation avec les fluctuations du climat, peut-être sous la pression de groupes solidement organisés, comme les Capsiens. Mais, là on passe au roman. On n’a pas les éléments qui permettent de dire que les hommes de Mechta-el-Arbi ont été par exemple massacrés, ou que l’on aurait fait un nettoyage ethnique, puisque le mot est à la mode, contre eux. Ce que l’on sait, ce que l’on constate, c’est que les derniers hommes de Mechta-el-Arbi sont dans l’Ouest alors que déjà dans l’Est du Maghreb il y avait depuis longtemps une installation et un développement de la civilisation capsienne. Il y a eu un apport humain et surtout culturel qui s’est fait de l’Est vers l’Ouest. Les Gétules ont été plus indépendants, ils ont d’ailleurs menacés les marges sahariennes ou présahariennes des royaumes du Nord. On peut les considérer comme les ancêtres directs des Touaregs.
Philippe Modol : D’où venez ces Gétules ?
Gabriel Camps : C’est toujours la même question.
Philippe Modol : Eh oui !
Gabriel Camps : On ne le sait pas. Ils ne se distinguent pas des autres Berbères. Ils se distinguent par des faits culturels et non pas par des données anthropologiques. Ils occupaient surtout la zone de l’alpha des Hauts-plateaux du piémont saharien mais ils devaient parcourir aussi le Sahara. Un peuple voisins des Gétules, certains auteurs les associent d’ailleurs aux Gétules, sont les fameux Garamantes, qui occupaient les Fezzan actuel et qui eux exerçaient une certaine domination sur d’autres peuples plus anciens, quand le Sahara était en partie peuplé par des Noirs, avant l’arrivé des Proto-méditerranéens. Mais ces Noirs n’ont pas disparus, ce sont des cultivateurs des oasis que l’on dit descendants des esclaves mais qui en fait sont surtout des descendants de ce que les anciens appelaient des Éthiopiens, c’est-à-dire des gens à la face brunes, brûlée par le soleil.
Malika Hachid : J’ai été interpelé par ce sujet là parce que travaillant dans l’Atlas saharien, qui était un de mes terrains de recherches également, sur les gravures rupestres de l’Atlas saharien, j’ai été très étonnant de découvrir sur une paroi, où les images étaient absolument contemporaines les unes des autres, côte à côte, une image de blanc et une image de noir. J’ai soumis ces images à des gens qui pouvaient m’aider à une lecture rigoureuse, effectivement on a là deux types anthropologiques bien différenciés. Donc, je me suis posée la question de savoir si l’on n’avait pas exagéré cette dichotomie entre Nord blanc et Sud noir. Il y a peut-être eu une latitude de la négritude plus septentrionale, c’est-à-dire que les Noirs étaient bien plus au Nord. D’ailleurs on retrouve cela dans les témoignages des auteurs gréco-latins. Les Noirs étaient presque derrière le [manque un mot]. Il y a peut-être eu un refoulement, aux époques historiques, des Noirs, de plus en plus, vers le Sahara central et le Sahel mais il n’est pas dit que les Noirs n’aient occupé l’Afrique Nord beaucoup plus septentrionalement qu’aujourd’hui.
Gabriel Camps : Les Libyens sont parmi les Berbères ceux dont le nom est prononcé ou écrit le plus tôt parce que les Lebou sont les peuples sont les peuples que les Égyptiens connaissent bien dès l’Ancien Empire, dès 2000 et quelques. Les Égyptiens mentionnent l’existence de peuples blancs, plus ou moins nomades dans le désert occidental de l’Égypte, qui sont les premiers Berbères que l’on peut citer dans l’histoire.
Philippe Modol : À partir de quand on peut parler de peuplades berbères ?
Gabriel Camps : Dès que l’on parle d’histoire. L’histoire commence par la présentation des royaumes berbères qui participent plus ou moins aux guerres puniques. En fait, l’ouverture du Maghreb à l’histoire, c’est la Seconde Guerre punique, ou alors même la Première Guerre ou punique quelques décennies plutôt où pour la première fois des populations non carthaginoises, non égyptiennes, on nègres, sont citées et constituent des royaumes, les deux Royaumes Numides : le Royaume Massyles, qui avait pour capitale peut-être Dougga, peut-être Constantine, et le Royaume Massaesyles qui comprenait les deux tiers de l’Algérie actuelle, plus loin à l’Occident, dans le futur Maroc, le Royaume Maure. C’est autour de 200 avant Jésus-Christ que sont mentionnés pour la première fois des semblants d’États berbères.
Philippe Modol : Sans vouloir simplifier, est-ce qu’on peut dire qu’il y a un premier substrat issu de l’Afrique du Nord elle-même, de façon dispersée, et qu’il y aurait eu une deuxième substrat issu de l’Est, notamment ces Phéniciens provenant du Liban actuel ?
Gabriel Camps : Nul doute que les Phéniciens ont joué un rôle très important dans l’histoire du Maghreb mais ce rôle est culturel, ils n’ont pas du tout influencé le type humain. Ils se sont métissés avec des populations africaines, les populations berbères mais cela n’a pas eu beaucoup de conséquences étant donné que l’ensemble phénicien représentait une goutte dans l’ensemble hémotypologique des Berbères.
« La mer m’attirait plus les vallées et les montagnes de mon pays. Aussi me suis-je empressé d’équiper une flotte pour partir en reconnaissance vers les îles fortunées. J’ai pu noter dans l’un de mes manuscrits leur situation. À 620 000 pas des Iles Purpurea ( ? orthographe incertain), pour les rejoindre on navigue pendant 250 000 pas au-dessus du couchant puis vers l’Est pendant 375 000 pas. La première des îles Ombrios ne porte pas d’édifices. De ses arbres noirs, on extrait une eau amère mais celle qui sort des arbres blancs est douce et agréable à boire. Sur une autre île, Junonia, s’élève un temple en pierre. L’île de Cabraria fourmille de lézards, celle de Nivaria porte des neiges éternelles. L’île voisine, Canaria, recèle d’énormes chiens. Et j’ai eu la joie de recevoir deux de la main même des navigateurs intrépides que j’avais envoyés là-bas. »
Philippe Modol : Les mouvements de populations, s’ils ont eu lieu, ont-ils été linéaires, d’Est en Ouest, ou circulaires ? Ne peut-on pas relativiser toute assertion ?
Gabriel Camps : Il y a d’autres éléments qui permettent de penser que les Guanches sont des descendants de Mechta-el-Arbi arrivés dans les îles quelques siècles avant notre ère. Il serait plus précis de dire les Canariens parce que Guanches c’était la population de Tenerife. Donc, les Guanches ou les Canariens ont des traits physiques de l’homme de Mechta-el-Arbi, ils ont conservé, certains d’entre eux en particulier dans l’île de Tenerife.
Philippe Modol : Il y a aussi des Cro-manoïdes et des proto-Méditerranéens comme à l’île de la Gomera, par exemple ?
Gabriel Camps : C’est ça, oui. La Gomera, on a fait jouer un rôle très important en mettant en relation son nom avec celui de la tribu des Ghomera dans le rif. En fait, Gomera ne doit pas son nom à une tribu mais à la gomme de lentisque qui a été très prisée par les habitants de l’île qui la mâchaient comme du chewing-gum et qui en exportaient dans les îles voisines.
Philippe Modol : Donc, ethnonyme Ghomera au Nord du Maroc…
Gabriel Camps : C’est un ethnonyme et Gomera est un nom d’ailleurs appliqué par les Espagnoles.
Philippe Modol : Finalement, l’immigration des peuples n’est pas tant une condition nécessaire à toute origine d’ethnie.
Ginette Aumassip : Les Berbères sont des populations qui de tous temps ont occupé le Nord de l’Afrique, probablement très loin dans le Sud puisque ce que l’on peut appeler l’Empire éclaté se retrouve jusque sur le bord du Niger. Pendant longtemps, on a cru qu’il y avait eu sur le Nord de l’Afrique des vagues de peuplement qui s’étaient succédé. Or, à l’heure actuelle on a constaté, en faisant des travaux de préhistoire, que ces ruptures étaient simplement dues à une méconnaissance des événements dune période donnée, moments où il y avait eu une érosion extrêmement importante qui avait enlevé la plupart des sites, détruit l’essentiel des traces humaines. On a eu la chance de trouver quelques éléments très significatifs qui permettent actuellement de dire que la population africaine est une population qui a évolué sur place. C’est une population très mobile, qui a accepté des populations venant d’un peu partout probablement, et qui elle-même s’est expatriée avec beaucoup de force et aussi je crois beaucoup de plaisir.
Philippe Modol : « Le cabinet de curiosités », « Berbère : origines et permanence ». Avec Ginette Aumassip, auteur de « Le Bas-Sahara dans la Préhistoire », Ed. CNRS ; Malika Hachid, auteur « Tassili des Ajjer », Co-Ed. Paris-Méditerranée ; Gabriel Camps, directeur de l’« Encyclopédie berbère », Edisud. Textes de Paulette Galand-Pernet et Josiane Lahlou, lus par Jean-Philippe Azéma et Jean-Pierre Rochet (orthographe incertain). Référence bibliographique : 35 15 code France culture. Coordination : Xavier Carrère. Mixage : Eric Boisset et Bernard Charon. Réalisation : Malika Mezgach. Une émission de Philippe Modol.