Dites à l’aube que je suis à l’écart de la foulemes doigts s’écaillent de trop de pigmentsje pose mes traces sur le cintre de l’ombredites à mes chers mânes que ma silhouette s’égrèneje suis un simulacre nomade griffant la terreje traque les traits de l’humanité sur des tissus humidesdites à ma chair que le fruit de mon sang est sans racemon espérance est navrée de vous lire ma modeste peintureseule la galante étoile sait l’écoulement de mes lumièresdites aux chants qui célèbrent mes mystèresqu’ils bercent mes veines où coulent un flot de mémoiremille et un songes occupent ma palettedites aux feuilles de novembre le jaune qui coule de mes yeuxet le froid bandit du nord qui nargue les sans logisma banquise amoureuse vous promet une lueur féconde
Kamel Yahiaoui