Au commencement était le verbe et le verbe était la femme
Au moment où les ténèbres étaient tombées sur la Terre
Et où aucune vie n’était possible
Le cri d’une enchaînée est monté
Et le toit du ciel s’est ouvert.
C’était un bruit de tonnerre, illuminé d’éclairs !
C’était le visage de Mahsa, jumelle de la Lune,
Blanc comme l’aube, brillant comme le soleil,
Plein de paroles, plein de messages,
D’un horizon à l’autre et jusqu’à l’infini.
Au commencement était le verbe et le verbe était la femme
Et la femme est devenue la mère du verbe
Et la vie, le sens de la femme
Pleine d’espoir, pleine de lumière,
Reflétant des mots pleins de couleurs
Telle les gouttes bleues de la pluie
Tombées sur les lèvres sèches du désert,
Telle la douce brise du matin caressant le visage des enfants démunis,
Telle le cri des oiseaux enchaînés,
Aux ailes cassées, malmenés,
Telle des milliers de milliers d’autres mots
Blessés, cassés, ligotés.
Ainsi, la femme est devenu le signe de la vie
Ici et maintenant, partout et toujours
La raison de l’émancipation,
Et un chant plaidoyer
Comme Néda, comme Mahsa !
Debout sur tous les chemins, le visage marqué de blessures
Avec dans le regard l’image de souhaits envolés,
Avec dans la voix la mélodie mystérieuse de douleurs accumulées,
Comme Néda, comme Mahsa !
Mahsa est devenue un livre ouvert,
Incrusté sur les feuilles des arbres
Dont le refrain est : Femme, vie, liberté !
Elle est un hymne pour se lever,
Pour résister et ne pas tomber
Elle est devenue une voie pour arriver
Ni à un endroit, ni à une position sociale
Mais bien pour pousser sans bassesse,
Pour grandir bien dans la sagesse
Aller tout droit vers la vie sereine,
Devenir éternelle, tels Femme, vie et liberté !