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François Truffaut, signataire du "Manifeste des 121"

Bref résumé biographique et filmographie de François Truffaut, signataire du « Manifeste des 121 », par Taos Aït Si Slimane.

Texte initialement publié sur le blog Tinhinane, le dimanche 4 décembre 2005 à 17 h 01.

François Truffaut est né le 6 février 1932 à Paris. L’été 1983, après avoir travaillé à l’édition définitive de son livre sur Hitchcock, Truffaut est victime d’une hémorragie cérébrale. Malgré une opération au cerveau, il s’éteint un an plus tard, le 21 octobre 1984, à l’hôpital Américain de Neuilly. Il a été enterré au cimetière de Montmartre à Paris.

Fils unique de Roland Truffaut, architecte décorateur, et de Janine de Monferrand, secrétaire à « L’Illustration, la famille habitait à Pigalle, rue Henri Monnier. Ses parents s’occupèrent très peu de lui dans ses premières années. Il fut confié à une nourrice puis à sa grand-mère de 1935 à 1942. Il revint chez ses parents, à l’âge de 8 ans, après le décès de sa grand-mère. Sa mère ne voulait pas l’entendre et souhaitait qu’il soit le plus invisible possible. En 1944, il découvrira que sa naissance était bien antérieure au mariage de sa mère et que son père n’était vraisemblablement pas son père « biologique » : « ... ma mère ne supportait pas le bruit, enfin je devais dire, pour être plus précis, qu’elle ne me supportait pas. En tout cas, je devais me faire oublier et rester sur une chaise à lire, je n’avais pas le droit de jouer ni de faire du bruit, il fallait que je fasse oublier que j’existais. ». La lecture et le cinéma seront ses refuges. Le 18 décembre 1940, il découvre, à six ans, le cinéma avec Paradis Perdu d’Abel Gance, sortie en exclusivité à Paris. Dès que ses parents sortaient le soir, il filait au cinéma. N’ayant ni leur autorisation ni l’argent nécessaire pour s’acheter un billet, il entrait par les portes de sortie ou des fenêtres ou bien il détournait l’argent de la cantine pour payer sa place. Prélude à sa vocation de critique, il note le nom des films, les metteurs en scène et se forge son opinion, au besoin en opposition avec les réactions de la salle. Il classe scrupuleusement ses fiches par metteur en scène.

En 1946, il était inscrit dans une école commerciale dont il ne suivait pas les cours. Il faisait de petits boulots, lisait beaucoup et voyait un maximum de film. En 1947, à 14 ans, Il s’endetta pour fonder un ciné-club, le Cercle cinémane, au Quartier latin. Il ne survivra pas à sa première séance. Cette même année, il rencontra André Bazin qui le fera travailler à Travail et Culture.

A 18 ans, François Truffaut devança l’appel et s’engagea dans l’armée en 1950. Il se retrouva en Allemagne. Il désertera et connaîtra la prison militaire en 1951. Aidé par André Bazin, il sera réformé pour cause « d’instabilité caractérielle » et libéré en février 1952. André Bazin l’accueille sous son toit et l’encourage à poursuivre ses écrits sur le cinéma : « ... Je rougissais de fierté si, au cours d’une discussion, il (André Bazin) venait à m’approuver, mais je ressentais un plaisir plus vif encore à être contredit par lui. Il était le juste par qui l’on aime être jugé, et pour moi un père dont les réprimandes mêmes m’étaient douces. » Il travaillera quelques mois au service cinématographique du ministère de l’agriculture, en 1953, avant d’en être renvoyé.

Les Cahiers du Cinéma publièrent, dans leur numéro 21 de mars 1953, « Les extrêmes me touchent » (Le masque arraché de David Miller), premier article de François Truffaut. La critique de cinéma devint sa principale activité : « A mesure que l’on fréquente davantage les salles de cinéma on éprouve le besoin de se rapprocher de l’écran pour pallier l’haïssable objectivité critique que procure l’habitude, faisant de nous des spectateurs blasés donc de mauvais spectateurs. » Collaborateur à Arts, aux Cahiers du Cinéma, à La Parisienne. En janvier 1954, il publia dans le numéro 31 des Cahiers du Cinéma, « Une certaine tendance du cinéma français ». Truffaut y attaque de front les scénaristes vedettes de l’époque qui adaptent avec succès les grands romans. L’article est tellement violent qu’André Bazin hésite à le publier. Cette même année, il écrivit un premier traitement d’À bout de souffle et réalisa son premier court-métrage (en noir et blanc, muet), Une visite : « Je ne sais pas si je pensais faire du cinéma, je ne me l’avouais pas moi-même... Rivette, le premier, a voulu qu’on se groupe, qu’on ait des projets, qu’on écrive tous des scénarios et qu’on essaie de les présenter ensemble à des producteurs... Vous voyez, cette espèce de mouvement qu’a été la Nouvelle Vague, c’est plutôt d’amis plus actifs que c’est parti. » En 1955, il fera, à Paris, son premier entretien avec Alfred Hitchcock, pour les Cahiers du Cinéma et publiera dans La Parisienne, une nouvelle, Antoine et l’orpheline.

Le 15 mai 1957, Truffaut publia « Le cinéma français crève sous de fausses légendes », il y attaque l’organisation corporatiste du cinéma français. Cette même année, il fonda sa maison de production et se maria, le 29 octobre, avec Madeleine Morgenstern, fille du producteur et distributeur (COCINOR) Ignace Morgenstern. André Bazin et Roberto Rossellini furent ses témoins. Ils eurent deux filles : Laura, née le 22 janvier 1959, Eva, née le 29 juin 1961. François Truffaut aura avec Fanny Ardant, avec laquelle il s’était marié en avril 1981, une troisième fille, Joséphine née le 28 septembre 1983.

En 1958, Truffaut est exclu du festival de Cannes en raison des critiques trop virulentes qu’il formule. Il commencera le tournage de 400 coups le 10 novembre. Un film qu’il dédiera à André Bazin décédé cette même année. Dans cette chronique à peine transposée des événements et des émotions vécues par l’auteur, Antoine, son personnage principal, raconte que sa mère est morte pour excuser une absence injustifiée. En 1943, le jeune Truffaut fait une fugue et se justifie à l’école en expliquant que son père avait été arrêté par les Allemands, mensonge inspiré par l’arrestation effective de son oncle. Comme dans le film il dévore Balzac, puis refait une fugue et vole une machine à écrire. Son père le conduit à la police et il passe deux jours au commissariat avant de faire un séjour au centre pour mineurs délinquants de Villejuif.

En 1960, François Truffaut coproduit Le testament d’Orphée de Jean Cocteau, cède à Jean-Luc Godard le scénario d’À bout de souffle. Truffaut était avec Resnais les seuls cinéastes signataires du « Manifeste des 121 ». Ils perdront toute aide étatique.

Les Actualités françaises ne tournent que 53 films (39 de Gaumontage et 14 de l’ORTF, cf. le numéro spécial de CinémAction de 1997, p.237 à 240). Il y eut bien sûr de nombreux films tournés par le Service Cinématographique des Armées, surtout des courts métrages, expurgés aspects guerriers, pour la promotion de l’action positive des militaires en Algérie. Pour ce qui concerne les fictions françaises, moins de 1% des films entre 1955 et 1995 évoquent la guerre de manières allusives, tant la censure et l’autocensure, de l’État mais aussi des distributeurs, ont été fortes durant cette période. Ainsi entre 1953 et 1962, 40 titres sont censurés, et la moitié sont interdits. Entre 1952 et 1959, 105 films sont bloqués parce que leurs auteurs n’acceptent pas les modifications. Durant la guerre il n’y a pratiquement pas de film portant directement sur le conflit. Mais à la suite d’un Godard les allusions au conflit restent nombreuses, parfois très explicites (Cf. l’admirable Muriel de Resnais) y compris dans des films non touchés par la censure.

Dans une émission de radio sur France Culture de 14h à minuit, le 2 avril 1967 : « Comme il vous plaira » ou « Carte blanche à François Truffaut ». Truffaut centre son programme sur l’enfance inadaptée, avec le concours de médecins, éducateurs, juges d’enfants, animateurs de Villages SOS, psychologues, et avec la participation directe ou indirecte de Margueritte Duras, Dickens, Pergolese, Jouhandeau, Genet, Léautaud, F. Dumayet, Claude Berri, Sacha Guitry, Michel Cournot, Gilbert Cotteau. Son œuvre présente un ensemble remarquable de portraits d’enfants. Dans un ouvrage consacré à « L’argent de poche », il déclare : « Je ne me lasse pas de tourner avec des enfants. Tout ce que fait un enfant sur l’écran, il semble le faire pour la première fois. »

Truffaut faisait figurer des enfants dans ses films même quand le sujet principal du film en était éloigné. Quand il réalisait des adaptations d’œuvres littéraires, il lui arrivait de rajouter des personnages secondaires d’enfants qui ne figurent pas dans l’ouvrage original. C’est notamment le cas du personnage de Fido, un jeune frère de Charlie, qu’il introduit dans Tirez sur le pianiste. Dans Fahrenheit 451, il ajoute une scène où Clarisse l’institutrice provoque la peur et la fuite d’un groupe d’élèves et dans La mariée était en noir, on retrouve les enfants dans un plan où un groupe d’écoliers accueille le retour de Mlle Becker.

En tant que critique François Truffaut a souvent détesté la façon dont les enfants étaient représentés. Dans ces films Truffaut estimait que les enfants étaient décrits de manière superficielle, du point de vue des adultes. Dans les Jeux interdits (1951) de René Clément, il trouve les portraits des deux enfants trop déformés et idéalisés, même dans leurs « bêtises ». Il n’apprécie pas plus Chiens perdus sans collier (1955) de Jean Delannoy, peinture d’un jeune garçon de ferme, maltraité et fugueur, à tel point que dans Les Mistons un groupe d’enfants déchire l’affiche du film.

Le 5 février 1968, début du tournage de Baisers volés. Alors qu’Antoine Doinel, dans le film, fait un rapide passage dans le métier de détective privé, Truffaut engage un détective pour éclaircir ses origines et être fixé sur son père biologique.

Le 9 février 68, le conseil d’administration de la Cinémathèque française, élit Pierre Barbin en remplacement d’Henri Langlois, à la direction artistique et technique. Pierre Barbin, ancien responsable des festivals de Tours et d’Annecy, est soupçonné d’être piloté par l’Etat pour évincer Henri Langlois, figure emblématique de la mémoire cinématographique. Cette nouvelle enflamme aussitôt le milieu cinématographique. Un Comité de Défense de la Cinémathèque, se constitue (avec de Jean Renoir en qualité de président, Truffaut en était le trésorier avec Jacques Doniol-Valcroze), alliés à plusieurs associations et personnalités (dont les cinéastes : Abel Gance, Alain Resnais, Georges Franju, Jean-Luc Godard, Chris Marker, Jacques Rivette, Alexandre Astruc, Claude Chabrol, Pierre Kast, Claude Berri, Jean Eustache, André Cayatte, Eric Rohmer, Jean Rouch, Joris Ivens, Robert Bresson) qui se mobilisent et publient un texte de protestation qui paraît dans Le Monde. « L’affaire Langlois » suscite de vives réactions qui vont jusqu’au boycott du Festival de Cannes.

Dès le 14 février, une manifestation est organisée près du Palais de Chaillot, brutalement réprimée par une intervention policière. Une autre, le 18 mars, rue de Courcelles, à l’occasion de laquelle Jean-Pierre Léaud lit une déclaration du Comité de Défense de la cinémathèque, se conclut de la même façon. Les manifestations se poursuivent, notamment à Grenoble, le 21 mars où, lors d’un meeting, Pierre Mendès-France apporte son soutien au comité.

Les 22 avril 68, Henri Langlois est finalement réintégré mais l’évènement a suffisamment chauffé les esprits pour qu’on en trouve l’échos pendant le mois de mai.

Le 13 mai, par solidarité avec le mouvement parisien, des étudiants envahissent le festival de Cannes et font le siège, empêchant les projections. Le 18 mai, plusieurs personnalités dont François Truffaut, Jean-Luc Godard, Claude Lelouch, Claude Berri, Jean-Pierre Léaud qui se sont activement impliquées dans l’affaire Langlois, se font relais de la contestation étudiante. Le palais des festivals est l’objet d’une assemblée permanente. Monica Vitti, Louis Malle et Roman Polanski démissionnent du jury tandis qu’Alain Resnais et Carlos Saura décident de retirer leur film de la compétition. Le 19 mai, les organisateurs ferment le festival. Aucun prix ne sera décerné.

L’Enfant sauvage, marque un tournant important, en 1969, dans la vie et la carrière de François Truffaut. Jusque là, il n’apparaissait pas dans ses films, à part un passage anecdotique dans les 400 coups. Il se faisait représenter par Jean-Pierre Léaud (Antoine Doinel) dans le cycle autobiographique. Avant d’aborder la vie d’adulte avec Domicile conjugal (1970), il passe de l’autre coté de la caméra pour incarner le docteur Itard, le père adoptif et éducateur de Victor, l’enfant sauvage de l’Aveyron. Truffaut avait certes fait passer la majorité de ses messages autobiographiques dans ses films du cycle Antoine Doinel, il trouve toutefois le moyen de glisser subtilement une autre de ses blessures. Ainsi quand Itard découvre la cicatrice sur la gorge de Victor, il émet l’hypothèse que l’enfant a été non seulement abandonné mais qu’il a subi aussi une tentative d’assassinat. Son collègue lui dit qu’il était peut-être anormal à la naissance mais Itard réplique que : « c’était certainement un enfant illégitime ». Il y a là peut-être un clin d’œil à la découverte fortuite dans un dossier le secret de sa naissance et de son père biologique.

Au mois d’octobre 1979, François Truffaut accepte la présidence de la Fédération internationale des Ciné-clubs.

Filmographie

 Une visite, 1954, court métrage 16’, les débuts de François Truffaut assisté de Jacques Rivette et d’Alain Resnais.

 Les Mistons, 1957, court métrage 17’, d’après Maurice Pons, avec Gérard Blain, Bernadette Laffont. La découverte par un groupe de cinq adolescents, les Mistons, des mystères de la vie, de l’amour, de la femme inaccessible et de la mort.

 Une Histoire d’eau, 1958, court métrage 12’, coréalisé par Jean-Luc Godard avec Jean-Claude Brialy, Caroline Dim. A partir d’un documentaire sur les inondations de 1958 en Région Parisienne, une histoire pleine d’humour sur les aventures d’une jeune fille qui veut rejoindre Paris.

 Les 400 coups, 1959, durée 94mn ; avec Jean-Pierre Léaud, Albert Rémi, Claire Maurier, Jeanne Moreau, Jean-Claude Brialy. Musique de Jean Constantin. Le début de la collaboration avec Jean-Pierre Léaud, dans le cycle Antoine Doinel, en grande partie autobiographique. Jean-Luc Godard : « On dira bientôt les enfants de Truffaut, comme on dit les lanciers du Bengale, les empêcheurs de danser en rond, les rois de la Mafia, les fous du volant, bref encore, les drogués du cinéma... Les quatre cents coups sera un film signé Franchise, Rapidité, Art, Nouveauté, Cinématographe, Originalité, Impertinence, Sérieux, Tragique, Rafraîchissements, Ubu Roi, Fantastique, Férocité, Amitié, Universalité, Tendresse… ». Ce film a eu le Grand Prix à Cannes le 22 janvier 1959

 Tirez sur le pianiste, 1960, durée 85mn, scénario adapté d’un roman de Série Noire de David Goodis, Down there, avec Charles Aznavour, Marie Dubois, Nicole Berger, Albert Remy, Michelle Mercier, Serge Davry ; musique de Georges Delerue.
Un film qui a révélé, au grand public, le chanteur Boby Lapointe, qui chante Marcelle et Framboise. Le producteur du film, Pierre Braunberger, ne comprenait pas les paroles, il demanda à Truffaut de couper la scène ou de la sous-titrer. Truffaut le prend au mot, et c’est comme « le chanteur sous-titré » que Boby obtient ses premiers succès aux Trois Baudets, à l’Alhambra, à l’Olympia, à Bobino. Truffaut : « Une seule image m’a décidé à faire le film. Elle était dans le livre. Une route en pente dans la neige, la voiture descendait, sans bruit de moteur, c’est tout. Cette image d’une voiture glissant dans la neige sans bruit de moteur, c’était une chose que j’avais terriblement envie de visualiser, le reste a suivi... »

 Tire au flanc, Truffaut produit, co-scripte et supervise ce film de Claude de Givray dans lequel il joue le rôle d’un soldat prisonnier, 1961.

 Jules et Jim, 1962, durée 110mn ; Scénario de Jean Gruault, adapté du roman de Henri-Pierre Roché. Avec Jeanne Moreau, Oskar Werner, Henri Serre, Marie Dubois, Boris Bassaiak. Au début des années 1900, Jules, Allemand et Jim, Français, liés par une solide amitié, rencontrent Catherine, au sourire envoûtant. Ils sont séparés par la première guerre mondiale, mais rapprochés par l’art et la littérature. Jules et Gilles est un roman d’amour en style télégraphique, écrit par un poète qui s’efforce de faire oublier sa culture et qui aligne les mots et les pensées comme le ferait un paysan laconique et concret. François Truffaut : « Je peux dire que la lecture, en 1953, de Jules et Jim, premier roman d’un vieillard de 74 ans, a déterminé ma vocation de cinéaste. J’avais 21 ans et j’étais critique de cinéma. J’ai eu le coup de foudre pour ce livre et j’ai pensé : si un jour je réussis à faire des films, je tournerai Jules et Jim. J’ai peu après rencontré l’auteur du livre que l’idée d’un contact avec le cinéma enchantait. Au début 61, j’ai pense que le moment était venu de concrétiser ce vieux rêve. J’ai essayé de transposer fidèlement ce beau livre que l’éditeur Gallimard présentait ainsi : Un pur amour à trois. cette histoire est en fait celle des parents de Stéphane Hessel (cf. la transcription intégrale de l’émission Hors champs avec Stephane Hessel)

 Antoine et Colette durée 26mn : coréalisé avec Shintaro Ishihara, Marcel Ophuls, Renzo Rossellini et Andrzej Wajda, musique de Georges Delerue ; avec Jean-Pierre Léaud, Marie-France Pisier, Patrick Aufé, Rosy Varte. Ce court métrage qui se place dans le cycle des aventures d’Antoine Doinel.

 La peau douce, 1964, durée 115mn ; scénario de François Truffaut et Jean-Louis Richard ; musique de Georges Delerue, avec Jean Desailly, Nelly Benedetti, Françoise Dorléac, Daniel Ceccaldi, Sabine Haubepin. Un drame de la jalousie qui met en valeur le caractère tragique et absolu de la passion qui conduit une femme à exiger tout ou rien, l’amour parfait ou la mort.

 Fahrenheit 451, 1966, durée 112 mn ; d’après un roman de Ray Bradbury ; musique de Bernard Hermann. Avec Oskar Werner, Julie Christie, Cyril Cusack, Anton Diffring, Bee Duffell. Incursion de Truffaut dans la science-fiction qui lui permet d’explorer un futur plausible et de dénoncer les risques des avancées techniques dans un régime totalitaire. Une partie de son enfance, marquée par son amour des livres et le nazisme qui brûlait ces livres dans les rues apparaissent. Derrière chaque livre, il y a un homme, et là, dans cette situation exceptionnelle chaque dissident devient un livre. Truffaut : « Si je recommence le film à zéro, je dirais au décorateur, au costumier et à l’opérateur en guise d’instructions : faisons un film sur la vie comme la voient les enfants, les pompiers seront des soldats de plomb, la caserne un superbe jouet… Je voudrais que Fahrenheit 451 ne ressemble ni à un film yougoslave ni à un film gauche américain. Je voudrais qu’il demeure modeste malgré son « grand sujet », un film simple. »

 La mariée était en noir, 1967 ; durée 107mn ; d’après un roman policier de Cornell Woolrich ; avec Jeanne Moreau, Claude Rich, Jean-Claude Brialy, Michel Bouquet, Michel Lonsdale, Charles Denner, Daniel Boulanger. C’est l’histoire d’une vengeance, lente et raffinée. Chacun mourra, non pas suivant sa faute mais conformément à sa personnalité. François Truffaut dira : « Pour moi et aussi pour mes acteurs, La mariée est un film grave. Parce qu’on ne peut pas filmer la mort pendant 56 jours sans être affecté. Je suis convaincu du reste que la première scène de mort filmée par un cinéaste marque une étape dans sa carrière. ». Truffaut écrivait son livre entretien avec Hitchcock lorsqu’il réalise son premier film « noir ».

 Baisers volés ; 1968 ; durée 91 mn avec Jean-Pierre Léaud, Claude Jade, Delphine Seyrig, Michel Lonsdale ; chanson : Que reste-t-il de nos amours de Charles Trenet. Prix Louis-Delluc en 1968.

Truffaut revient à son cycle Antoine Doinel. Antoine découvre les différentes faces de l’amour, avec des expériences diverses avec des prostituées, une passion romantique et impossible pour une femme mûre avant de vivre un amour stable avec Christine. Des personnages savoureux que la caméra croque avec malice et tendresse. Une galerie de portraits captés pour le bonheur des comédiens et du spectateur. Le couple formé par Christine et Antoine se fait, se défait, se déchire et se recoud. Le rôle de la communication écrite, lettres, pneumatique et, même, billets échangés en direct est mis en valeur.

 La Sirène du Mississipi ; 1968, durée 123 mn ; d’après un roman de William Irish ; avec Jean-Paul Belmondo, Catherine Deneuve, Michel Bouquet, Nelly Borgeaud. Les frontières sont floues entre escroquerie et amour, douleur et plaisir, tu et vous, distance et intimité. Truffaut reprendra le même dialogue dans le Dernier Métro, toujours avec Deneuve mais c’est Depardieu qui est alors l’amoureux.

 L’enfant sauvage, 1969 ; durée 85 mn, avec Jean-Pierre Cargol, Franços Truffaut, Francoise Seignier, Jean Dastré ; scénario de Jean Gruault, inspiré par le récit du Docteur Itard, relatant l’histoire véridique de Victor de l’Aveyron. C’est une réflexion sur l’enfance complémentaire des 400 coups. La marge est étroite entre la sauvagerie civilisée de la vie parisienne et les règles brutales de vie dans la nature. Victor trouve un semblant d’équilibre près des fenêtres qui marquent la transition entre l’enfermement et le dehors.

 Domicile conjugal, 1970 ; durée 97mn ; avec Jean-Pierre Léaud, Claude Jade, Hiroko Berghauer, Da niel Ceccaldi, Claire Duhamel.
La suite du cycle d’Antoine Doinel. Antoine a épousé Christine Darbon. Il exerce, provisoirement, un métier inhabituel : il teint les fleurs dans la cour de son immeuble, pour les rendre plus attrayantes. Christine, elle, donne chez elle des leçons de violon. Elle est bientôt enceinte et Antoine entre dans une importante entreprise américaine qui effectue des recherches et expériences hydrauliques. Le couple de « Baisers volés » connaît les joies du premier bébé, Alphonse. Antoine Doinel se laisse séduire par le charme énigmatique d’une japonaise, puis se lasse de son exotisme froid. Les voisins de l’immeuble, le café d’à côté présentent des personnages chaleureux, tour à tour repoussoirs ou modèles pour le couple.

 2 anglaises et le continent, 1971 ; durée 108 mn ; scénario de François Truffaut et de Jean Gruault, adapté du roman de Henri-Pierre Roché, musique de Georges Delerue ; avec Jean-Pierre Léaud, Kika Markham, Stacey Tendeter. Inspiré par le même auteur que Jules et Jim, ce film présente le triangle inverse, un homme et deux femmes. C’est le premier film où Jean-Pierre Léaud sort du personnage d’Antoine Doinel. Truffaut fit le choix de deux actrices peu connues et authentiquement anglaises, pour que le spectateur ne porte aucune préférence a priori sur l’une ou l’autre. Truffaut : « A la question la plus embarrassante que l’on nous pose ; « Qu’est-ce que vous avez voulu faire ? ». En ce qui concerne les Deux anglaises, la réponse m’est venue soudainement pendant les travaux de mixage. A force de voir défiler la pellicule à l’endroit et à l’envers, j’ai compris qu’avec ce film j’avais voulu presser l’amour comme un citron... »

 Une belle fille comme moi, 1972 ; durée 100mn, adapté d’un roman de Henry Farel ; avec Bernadette Lafond, Claude Brasseur, Charles Denner, Guy Marchand, André Dussolier, Philippe Léotard. La forme assez déroutante de flash-back en série, d’opposition entre récit entendu et images montrées montre la difficulté de discerner la vérité. La parole peut être un outil redoutable, mais aussi un piège pour celle qui la manipule.

 La nuit américaine, 1973. Oscar du meilleur film étranger à Hollywood en 1973. Durée 115’, avec J. P. Léaud, Jacqueline Bisset, Valentina Cortese, Jean-Pierre Aumont, Nathalie Baye, Jean-François Stevenin et François Truffaut ; musique de Georges Delerue. Film sur les films, les acteurs, le cinéma. L’idée initiale de ce film remonterait aux premiers entretiens entre Truffaut et Hitchcock, celui-ci ayant décrit un scénario possible : « Toute l’action se déroulerait dans un studio, non pas sur le plateau devant la caméra, mais hors du plateau, entre les prises. Les vedettes du film seraient des personnages secondaires et les personnages principaux seraient les figurants et les techniciens. On pourrait faire ainsi un contrepoint merveilleux entre l’histoire banale du film que l’on tourne et le drame qui se déroule en marge du travail ». Au début, Truffaut dédie ce film aux actrices mythiques du cinéma muet, Lillian et Dorothy Gish. Lui joue son propre rôle de metteur en scène et confie le rôle de la scripte à Nathalie Baye comme pour mieux souligner la place indispensable de Suzanne Schiffman sa collaboratrice depuis 1959 qui l’accompagnera jusqu’à la fin de sa carrière. L’hommage aux techniques du cinéma est rendu dès le titre qui désigne un des procédés utilisés pour créer une nuit artificielle. Les interactions entre la vie réelle et les rôles des acteurs sont permanentes. Jean-François Stevenin, jusque là assistant et qui joue le rôle de l’assistant, basculera dans la carrière d’acteur par la suite.

 L’histoire d’Adèle H., 1975 ; durée 110mn ; scénario de Jan Dawson, Jean Gruault, Frances Vernor, Suzanne Schiffman d’après le journal d’Adèle Hugo, avec Isabelle Adjani, Bruce Robinson, Sylvia Mariott, Reubin Dorey.
Exploration romantique et douloureuse des souffrances de la fille de l’immense Victor Hugo, sa quête sans espoir de nier ce père envahissant et de vivre de manière autonome. Le souvenir de la mort tragique de sa soeur Léopoldine et l’indifférence d’un officier anglais qu’elle croit aimer accentuent son glissement vers la folie. Truffaut : « […] ayant tourne des histoires d’amour à deux personnages et à trois personnages, j’avais l’impression de tenter une expérience passionnante, dévoré par une passion à sens unique. ».

 L’argent de poche, 1976 ; durée 105mn ; avec Eva Truffaut, Laura Truffaut, Jean-François Stevenin, Grégory Desmouceaux.

 L’homme qui aimait les femmes, 1977, durée 118mn ; avec Charles Denner, Brigitte Fossey, Nathalie Baye, Leslie Caron, Nelly Borgeaud, Genevieve Fontanel, Sabine Glaser. Truffaut écrit : « Nous avons écrit, Suzanne Schiffman, Michel Fermaud et moi, le scénario de « L’homme qui aimait les femmes », à l’intention de Charles Denner et par admiration pour lui. J’ai demandé à Brigitte Fossey, Leslie Caron, Nelly Borgeaud, Geneviève Fontanel, Nathalie Baye, Sabine Glaser, Valérie Bonnier et de nombreuses belles Montpelliéraines d’être celles qu’il a tenues dans ses bras. Si une phrase pouvait servir de dénominateur commun aux amours de Bertrand, ce serait celle-ci, de Bruno Bettelheim dans « La Forteresse Vide » : Il apparut que Joey n’avait jamais eu de succès auprès de sa mère ».

 Tourne dans Rencontres du troisième type de Steven Spielberg, 1977.

 La chambre verte, 1978 ; durée 94mn, scénario de Jean Gruault d’après 3 nouvelles d’Henry James L’autel des morts, Les Amis des amis, La Bête dans la jungle ; avec François Truffaut, Nathalie Baye, Jeanne Lobre, Jean Dasté, Jean-Pierre Moulin et le jeune Patrick Maléon. Truffaut : « Chaque année, il nous faut rayer des noms sur le carnet d’adresses de notre agenda et il arrive un moment ou nous nous apercevons que nous connaissons plus de morts que de vivants. Cette constatation, simple comme au revoir, nous a dicte, à Jean Gruault et à moi, le scénario de « La chambre verte » qui entremêle deux histoires courtes de Henry James et des notations biographiques sur sa fidélité au souvenir de sa fiancée disparue. Le film montre donc l’évolution des relations entre deux êtres qui aiment les morts et les respectent, un homme et une femme qui refusent l’oubli. Contrairement à ce que les habitudes sociales et religieuses font croire, il arrive que l’on entretienne avec certains morts des relations aussi agressives et passionnées qu’avec les vivants. Les péripéties de « La chambre verte » tournent autour de ces questions : faut-il oublier les morts ? Que se passerait-il si, indifférents à l’usure du temps, nous leur restions attaches par des sentiments aussi violents que ceux qui nous lient aux vivants ? »

 L’amour en fuite, 1979 ; durée 94 mn« ; avec Jean-Pierre Léaud, Claude Jade, Marie France Pisier, Dani, Dorothée, Rosy Varte, Julien Bertheau ; musique de Georges Delerue. La fin du cycle des Aventures d’Antoine Doinel, commencé avec Les 400 coups puis Antoine et Colette, Baisers volés et Domicile conjugal. Ce film récapitule et cite les précédents, ceux du cycle Doinel, mais aussi les autres. Cette série a suivi le rythme de la vie de l’acteur central Jean-Pierre Léaud, profondément marqué par cette expérience. Ce dernier film était conçu pour « libérer » Léaud de ce rôle pesant. A la fin Antoine et Sabine partent vers une nouvelle vie, mais pour combien de temps ? François Truffaut dira : « Dans L’amour en fuite, étant donnée qu’on y brasse tout un matériel mélancolique, j’ai voulu une fin délibérément effrontément ou si l’on veut désespérément HEUREUSE ! En même temps, elle marque bien qu’on n’y reviendra pas. »

 Dernier métro, 1980 ; scénario et dialogues Suzanne Schiffman, François Truffaut & Jean-Claude Grumberg (dialogue) ; durée 128’ ; avec Catherine Deneuve, Gérard Depardieu, Jean Poiret, Andréa Ferréol, Paulette Dubost, Jean-Louis Richard, Maurice Risch, Sabine Haudepin, Heinz Bennent, Christian Baltauss, Pierre Belot ; musique de Georges Delerue. En 1981, ce film obtient 10 Césars dont le meilleur film, meilleur réalisateur, meilleurs acteur et actrice et meilleur scénario pour Truffaut associé à Suzanne Schiffman. Truffaut : « En tournant "Le dernier métro", j’ai voulu satisfaire trois désirs : montrer les coulisses d’un théâtre, évoquer l’ambiance de l’Occupation, donner a Catherine Deneuve un rôle de femme responsable. Nous avons donc établi le scénario, Suzanne Schiffman et moi, en le nourrissant de détails puisés dans les journaux de l’époque et dans les mémoires des gens du spectacle. Il en résulte un film d’amour et d’aventures qui exprime, je l’espère, notre aversion pour toutes les formes de racisme et d’intolérance mais aussi notre affection profonde pour ceux qui ont choisi le métier de comédiens et l’exercent par tous les temps. »

 La femme d’à côté, 1981 ; durée 106’ ; avec Fanny Ardant, Gérard Depardieu, Henri Garcin, Michèle Baumgartner, Véronique Silver. Truffaut : « J’ai volontairement gardé les conjoints à l’arrière-plan, choisissant d’avantager un personnage de confidente qui lance l’histoire et lui donne sa conclusion : « Ni avec toi, ni sans toi ». De quoi s’agit-il dans la « La Femme d’à côté » ? D’amour et, bien entendu, d’amour contrarié sans quoi il n’y aurait pas d’histoire. L’obstacle, ici, entre les deux amants, ce n’est pas le poids de la société, ce n’est pas la présence d’autrui, ce n’est pas non plus la disparité des deux tempéraments mais bien au contraire leurs ressemblances. Ils sont encore tous deux dans l’exaltation du « tout ou rien » qui les a déjà séparés huit ans plus tôt. Lorsque le hasard du voisinage les remet en présence, dans un premier temps Mathilde se montre raisonnable, tandis que Bernard ne parvient pas à l’être. Puis la situation, comme le cylindre de verre d’un sablier, se renverse et c’est le drame. »

 Vivement dimanche, 1983 ; durée 111’ ; scénario de François Truffaut, Jean Aurel, Suzanne Schiffman d’après un roman de Charles Williams ; Noir et blanc ; musique de Georges Delerue ; avec Fanny Ardant, Jean-Louis Trintignant, Anik Belaubre, Caroline Sihol, Jean-Louis Richard, Jean Pierre Kalfon, Philippe Laudenbach. Truffaut revient, dans ce qui sera son dernier film, au policier, ose le Noir et Blanc et rend un ultime hommage à Hitchcock. « Les histoires sont toujours invraisemblables, mais cela n’a pas d’importance si le plaisir est le plus fort. Le plaisir doit être plus fort que l’analyse. »

 La petite voleuse, film posthume, réalisé par Claude Millet d’après un scénario de François Truffaut, réalisé en 1989 par Claude Miller, son ancien assistant devenu metteur en scène. Le projet de La petite voleuse est né dès Les 400 coups. Vingt-cinq ans après, François Truffaut écrit avec son collaborateur Claude de Givray un synopsis qu’il confie, quelques mois avant sa mort, à Claude Berri, dont il avait admiré Le Vieil Homme et l’enfant. Après avoir vu L’Effrontée, Berri offrit le sujet à Miller, qui avait entendu parler de La Petite Voleuse au cours de ses dix années de collaboration avec Truffaut.

Claude Miller a donné le nom Davenne au personnage de Michel, créant un lien avec La Chambre Verte. Il déclare : « J’ai pensé à François en écrivant les phrases de Michel, "la musique, c’est comme la peinture ou la poésie..., tout finit par mourir... Et la musique... c’est un moyen... pour se souvenir, de tout ce qui disparaît, et qui ne reviendra jamais. S’il était vivant, peut-être j’aurais demandé à François de jouer le rôle. »

Publications

  • Antoine et l’orpheline, nouvelle publiée dans « La Parisienne », 1955
  • Le cinéma selon Hitchcock, la version anglaise du livre est d’Hélen Scott, 1966.
  • Des aventures d’Antoine Doinel, Ed. Mercure de France, 1970
  • Publication, par ses soins, du Jean Renoir d’André Bazin, 1971.
  • Les films de ma vie, Ed. Flammarion, 1975
  • L’argent de poche, cinéroman, Ed. Flammarion., 1976
  • L’homme qui aimait les femmes, Ed. Flammarion, 1977.

Truffaut par Truffaut...

  • François Truffaut, « L’homme qui aimait les femmes : cinéroman », Ed. Librio, 2004.

4e de couverture : « L’amour voyez-vous c’est comme le chocolat... On ne peut pas faire l’amour du matin au soir. C’est bien pour ça qu’on a inventé le travail. »

Malgré les conseils raisonnés de son médecin, Bertrand Morane fait de sa vie une quête éperdue du plaisir. Chasseur infatigable, il est toujours à l’affût du galbe généreux d’un mollet, de la sensualité d’une cambrure ou du parfum sucré d’une épaule. Insatiable amoureux des femmes, son unique terreur est d’arriver au terme de sa vie sans avoir pu les goûter toutes.

Cinéroman tiré du film éponyme sorti en 1977, ce récit est tout entier imprégné de l’univers de Truffaut. Et dans l’ombre du maître, on devine les silhouettes inimitables de Charles Denner, Brigitte Fossey et Nathalie Baye.

  • François Truffaut, « Truffaut par Truffaut », Editions du Chêne, 2004.

4e de couverture : On a beaucoup écrit sur François Truffaut. Parce qu’il est l’un des cinéastes français les plus importants et les plus attachants et parce qu’il est l’un des rares à avoir une véritable audience internationale. Mais l’auteur des Quatre Cents Coups, de La Nuit Américaine et du Dernier Métro s’est longuement exprimé sur ses films et sur lui-même, dans des interviews ou dans des textes rédigés pour la sortie de ses films. Des documents passionnants à la première personne provenant des archives de François Truffaut, sur les épisodes marquants de sa vie, ses débuts de metteur en scène, les Cahiers du Cinéma, la Nouvelle Vague. Ses idées sur le cinéma, la technique, l’écriture, l’improvisation, le décor, la musique. Des analyses de chacun de ses films, accompagnées de documents inédits et d’extraits de scénarios. Tout au long de ces pages, la même voix inoubliable nous parvient, celle qui rythmait ces films que nous avons tant aimés. L’ensemble des textes et des documents a été réuni par Dominique Rabourdin.

  • François Truffaut, « La collection Truffaut (12 DVD) », MK2, 2007.

Les 400 coups - L’amour en fuite - Baisers volés - Le dernier métro - Deux anglaises et le continent - Domicile conjugal - Fahrenheit 451 - La femme d’à côté - Jules et Jim - La peau douce - Tirez sur le pianiste - Vivement dimanche.

  • Claude-Jean Philippe (entretiens avec), « François Truffaut. Mémoires d’un cinéaste », Radio France / Ina, 2004.

(2 CD - durée totale 2h14) : Je tourne toujours autour de la question qui me tourmente depuis trente ans : « le cinéma est-il plus important que la vie ? ». François Truffaut

Du tableau sensible de l’enfance malheureuse aux portraits lyriques de personnages allant au bout d’eux-mêmes, le cinéma de François Truffaut est entré dans la légende des grands classiques du cinéma français.

Entretiens diffusés de février 1976 à mars 1982 sur France Culture.

  • François Truffaut, « Les films de ma vie », Ed. Flammarion, Champs Arts, avril 2007.

4e de couverture : Avant de s’imposer comme un immense metteur en scène - Les 400 coups, Jules et Jim, Fahrenheit 451, Baisers volés, l’Enfant sauvage, La Nuit américaine, L’Histoire d’Adèle H., L’Homme qui aimait les femmes, Le Dernier Métro, La Femme d’à côté, Vivement dimanche !, etc. -, François Truffaut (1932-1984) a inauguré une nouvelle façon de regarder les films et d’en parler. Ses articles passionnés pour les Cahiers du cinéma en témoignent. Ce livre, devenu une Bible pour tous les cinéphiles, rassemble les articles que Truffaut avait lui-même sélectionnés : Capra, Hawks, Hitchcock, Kubrick, Wilder - Clouzot, Cocteau, Ophuls et Guitry notamment pour les Français, sans oublier les textes sur ses « copains de la Nouvelle Vague » -, ainsi que des articles consacrés à ses réalisateurs préférés : Ingmar Bergman, Jean Renoir, Charlie Chaplin, Orson Welles, Luis Bunuel, Carl Dreyer, Jean Vigo...

Le premier de ces écrits : « À quoi rêvent les critiques ? » analyse l’ambiguïté des relations entre les créateurs et ceux qui les jugent. « Lorsque j’étais critique, écrit François Truffaut, je pensais qu’un film, pour être réussi, doit exprimer simultanément une idée du monde et une idée du cinéma ; La Règle du jeu ou Citizen Kane répondaient bien à cette définition. Aujourd’hui, je demande à un film que je regarde d’exprimer soit la joie de faire du cinéma, soit l’angoisse de faire du cinéma et je me désintéresse de tout ce qui est entre les deux, c’est-à-dire de tous les films qui ne vibrent pas. »

  • François Truffaut, « Le plaisir des yeux », Ed. Flammarion, Champs. Arts, 2008

4e de couverture : Parmi les grands cinéastes français, François Truffaut fut sans doute l’un de ceux qui a le plus écrit sur le cinéma : d’abord comme critique et polémiste dans les années 50, puis, après son passage à la mise en scène, comme essayiste, toujours prêt à préfacer les livres de ses amis ou à revenir sur ses cinéastes favoris. Au début des années 80, il avait le projet d’un nouveau recueil d’articles, qui constituerait le prolongement de son livre Les Films de ma vie paru en 1975. Ce livre, Le Plaisir des yeux, devait réunir de nombreux articles recouvrant toutes les étapes de son cheminement : depuis ses articles parus dans Arts et les Cahiers du cinéma, jusqu’à des textes plus récents qui sont le fruit de son expérience de cinéaste, de courts essais où il rendait hommage à des réalisateurs (Renoir, Hitchcock, Welles, Chaplin), des écrivains (William Irish, Pierre-Henri Roché), et des comédiens (Deneuve, Adjani, Ardant, Léaud). Jean Narboni et Serge Toubiana ont réuni dans ce volume les principaux textes choisis par Truffaut.

Truffaut vu par...

  • Annette Insdorf, « François Truffaut, les films de sa vie », Ed. Découvertes Gallimard, 1996.

4e de couverture : Il a donné au cinéma français une œuvre majeure, aujourd’hui classique, pourtant née sous le signe de la révolte. Cinéphilie, critique et passage derrière la caméra ont permis au jeune Truffaut d’échapper à la délinquance, qu’il filme si librement dans son premier chef-d’œuvre, Les Quatre Cents Coups (1959). Truffaut s’impose alors et impose la figure de son double, Jean-Pierre Léaud, alias Antoine Doinel, dont les aventures se suivent dans Baisers volés, Domicile conjugal, L’Amour en fuite. Le parcours de Truffaut dit aussi sa passion de la littérature - Jules et Jim et Les Deux Anglaises, deux illustrations magistrales -, son goût pour le policier, de Tirez sur le pianiste à Vivement dimanche !, son amour des femmes - Catherine Deneuve, Jeanne Moreau ou Fanny Ardant -, enfin son inaltérable regard d’enfant. Complice, Annette Insdorf suit pas à pas l’itinéraire généreux de ce gamin de la Nouvelle Vague.

  • Antoine de Baecque, Serge Toubiana, « François Truffaut », Ed. Gallimard, Coll. Folio – 16, 2001.

4 de couverture : L’œuvre de François Truffaut est universellement connue. Ses vingt et un longs métrages sont considérés par un grand nombre de spectateurs comme des livres de chevet. Mais qui était cet homme, disparu en 1984 à l’âge de cinquante-deux ans, et qui voua sa vie au cinéma ? François Truffaut ne cessa d’entretenir le mystère et les malentendus, comme pour maintenir le secret. S’il est possible, de film en film, de retracer les contours de sa vie, à travers les personnages d’Antoine Doinel, l’adolescent des Quatre cents coups interprété par Jean-Pierre Léaud, puis le jeune homme de Baisers volés, le nouveau marié de Domicile conjugal, Ferrand, le metteur en scène de La Nuit américaine, Bertrand Morane, le séducteur de L’homme qui aimait les femmes, ou Julien Davenne, l’homme qui voue sa vie au culte des morts, l’ami inconsolé de La Chambre verte, la personnalité de François Truffaut est plus complexe et méritait une approche biographique.

Etablie à partir des multiples témoignages de ses amis et de ses étonnantes archives personnelles, cette biographie nous révèle les multiples facettes de François Truffaut. Voici un récit attentif et minutieux, un éclairage inédit sur un cinéaste sensible et chaleureux.

  • Arnaud Guigue, « François Truffaut : la culture et la vie », Ed. L’Harmattan, 2002.

4e de couverture : Truffaut, l’autodidacte amoureux des livres, n’a jamais fait mystère de son intérêt pour la culture. Plusieurs de ses films comme Fahrenheit 451 ou L’Enfant sauvage en témoignent directement. Cet essai se propose de montrer qu’en vérité c’est la filmographie intégrale du réalisateur qui peut être analysée à partir de ce fil conducteur. Se trouvent ainsi reliées entre elles et éclairées d’un nouveau jour des œuvres en apparence aussi différentes que Jules et Jim, La Chambre verte ou Le Dernier métro.

Arnaud Guigue montre que le cinéma de Truffaut est porteur d’une conception de la culture qui tient dans un mélange paradoxal de respect quasi religieux pour les grandes œuvres du passé, et d’un goût pour la culture de la vie dans ce qu’elle a de plus ordinaire.

  • Laurence Alfonsi, « François Truffaut : passions interdites en Europe de l’Est (volume 1) », Séguier, 2003.

4e de couverture : « Un autobus antédiluvien vous aurait conduit, au travers de monotones avenues enneigées, vers l’un de ces miraculeux îlots de culture [...] Auriez-vous songé à quelques précieux souvenirs cinématographiques, à ces petits instants de bonheur volés ? Peut-être précisément à ceux de François Truffaut dont les rétrospectives se succédaient dans les cinémathèques de l’Europe post-soviétique. Quelles que soient vos pensées, c’est assurément vers le septième art qu’elles se seraient tournées, tant la fertilité de votre imagination cinématographique avait été à la mesure des censures subies. »

À qui s’adresse l’auteur dans ce vous de l’avant-propos ? Tout d’abord à chacun des quatre personnages du récit, cinéphiles en Europe de l’Est, qui, tour à tour, dans les deux tomes du livre, se souviennent de leurs passions censurées pour le cinéma et pour l’œuvre de François Truffaut. Mais, par la voix de ces narrateurs imaginaires, l’auteur donne aussi la parole à ces millions de cinéphiles de l’ombre pour qui aimer le cinéma était un combat permanent. Ce premier volume est essentiellement consacré aux mémoires soviétiques. Il détaille l’itinéraire singulier d’une œuvre passionnante, plongée au cœur des chaos de l’Union Soviétique des années soixante aux années quatre-vingt-dix.

  • Laurence Alfonsi, « François Truffaut : passions interdites en Europe de l’Est (volume 2) », Séguier, 2003.

4e de couverture : « Nous vivions le quotidien d’une légende, celle d’un pays d’opposants viscéraux. Cette vie intellectuelle particulièrement dynamique m’aurait presque donné l’allure d’un privilégié. Tantôt distributeur, tantôt critique, j’étais ce que vous pourriez appeler un professionnel du cinéma dans la Pologne communiste. Autant dire que ma situation n’était pas l’une des plus dramatiques en Europe de l’Est. »

Présenté en deux volumes, ce livre se veut d’abord un hommage aux cinéphiles d’Europe de l’Est, cinéphiles de l’ombre pour qui aimer le cinéma était un combat permanent. Le premier tome était consacré aux mémoires soviétiques, le second donne la parole à trois nouveaux narrateurs - cinéphiles polonais, hongrois et roumain - qui, tour à tour, se souviennent de leurs passions censurées pour le cinéma et pour l’œuvre de François Truffaut. Mélanges de fiction et de sources authentiques, ces récits détaillent l’itinéraire singulier d’une œuvre passionnante, plongée au cœur des chaos de l’Europe prosoviétique. Retraçant l’aura d’un des rares cinéastes occidentaux diffusés en Europe de l’Est, l’auteur nous livre enfin un vibrant hommage au rayonnement international dont bénéficia François Truffaut.

  • Antoine de Baecque et Arnaud Guigue, « Le dictionnaire Truffaut », Ed. La Martinière, 2004.

Présentation de l’éditeur : « Truffaut est sans doute le cinéaste sur lequel on a le plus écrit. Guidés par notre passion pour l’homme autant que pour son œuvre, nous avons voulu un livre nouveau. Avec ses entrées (plus de 300), le dictionnaire offre une approche inédite et variée, en adéquation parfaite avec la personnalité du cinéaste, maître en archivage et classification. Tout chez lui communique, non seulement la vie et l’œuvre, mais aussi au sein de celle-ci, les thèmes, les séquences, les phrases magiques, les personnages, les acteurs, les objets. Par son système de renvois, ce dictionnaire permet donc de circuler à l’intérieur du monde truffaldien dont le lecteur découvrira combien il forme un réseau dense et riche. Réseau aux multiples ramifications entrecroisées à l’intérieur desquelles chacun pourra naviguer à son gré, selon ses préférences. A cet effet, nous avons voulu que l’ouvrage soit lisible aussi bien par les amateurs des films de Truffaut que par les cinéphiles avertis. C’est pourquoi nous avons attaché une grande importance à ce que les articles soient toujours clairs et vivants, à l’image du style du cinéaste. Avec le souci également d’apporter la documentation la plus riche et la plus récente, indispensable pour que ce livre, écrit par une vingtaine d’auteurs, critiques, écrivains-cinéphiles, universitaires, d’horizon très divers, et enrichi de près de 150 photogrammes, devienne un livre de référence. »

  • Dominique Auzel, Sabine Beaufils-Fievez, « François Truffaut : l’homme cinéma », Ed. Milan, Coll. Les essentiels, 2004.

4e de couverture : Comprendre les questions les plus diverses présentées par les meilleurs spécialistes. Des textes clairs, fiables et précis qui vont à l’essentiel. Une iconographie appropriée permettant de compléter l’information. Une présentation agréable pour faciliter la lecture. Les Essentiels Milan, une collection accessible à tous.

François Truffaut, cinéphile et critique redouté, a brillamment réussi son examen d’entrée de cinéaste avec son premier long-métrage Les Quatre Cents Coups (1959), largement autobiographique, qui inaugure une œuvre riche et variée. Si La Nuit américaine (1973), qui rend un hommage vibrant au cinéma, est récompensé d’un Oscar®, c’est avec Le Dernier Métro (1980) que Truffaut atteint la consécration : dix césars et un succès au box-office sans précédent. Ses films que traversent tant de stars : Jeanne Moreau, Fanny Ardant, Catherine Deneuve, Nathalie Baye, Gérard Depardieu, Charles Denner... séduisent maintenant aussi les jeunes générations, qui les découvrent en DVD.

  • Dominique Auzel, « François Truffaut à l’affiche », Ed. Séguier, 2004.

4e de couverture : Des Quatre Cents Coups à Vivement Dimanche !, que ce soit à Paris, Stockholm, New York ou encore Pékin, les affiches stigmatisent pour l’éternité les films de François Truffaut et sont un regard universel sur son art. Aux quatre coins du monde, elles décalquent les vies parallèles de Truffaut et de Doinel, symbolisent les jeux de l’enfance et les émois de l’adolescence, nous parlent de la vie, l’amour et la mort, en s’adaptant toujours aux spectateurs.

Cet ouvrage richement illustré d’affiches, la plupart inédites, revisite de manière inhabituelle et inattendue l’œuvre de François Truffaut, cinéaste entré dans la légende.

  • Carole Le Berre, « Truffaut au travail », Cahiers du cinéma, 2004.

Présentation de l’éditeur : Parmi l’abondante littérature consacrée à François Truffaut, manquait l’ouvrage sur sa méthode de travail à partir de ses archives. L’investigation patiente de l’intégralité d’une documentation de travail inespérée permet à Carole Le Berre d’accéder comme rarement à l’univers et au processus de création d’un cinéaste. Parce que Truffaut écrivait beaucoup, couvrait ses scénarios de remarques manuscrites, qu’il avait la passion de tout conserver, le lecteur peut assister, comme en catimini, au mouvement même de l’élaboration de l’œuvre. On retrouve les traces encore vivantes d’un esprit en marche en activité constante, comme si l’on surprenait un cinéaste au travail, on découvre ses secrets de fabrication, on suit le surgissement d’une idée, l’esquisse parfois d’une mise en scène, la naissance d’un film. De Truffaut, on a l’impression de tout connaître, et pourtant cet ouvrage permet de le découvrir sous un angle nouveau et d’éprouver plus encore l’obstination et la cohérence de l’œuvre. Rien n’est plus faux que la légende selon laquelle Truffaut, le critique irascible, le fossoyeur de la qualité française serait ensuite devenu un cinéaste rangé, assagi. Les sujets de ses films, tels qu’ils sont ici mis en lumière, la violence qui y sourd, la sauvagerie profonde des personnages montrent tout au contraire combien cette idée reçue est une forme d’aveuglement. Le cinéma de Truffaut ne cesse de jouer du décalage entre une apparence anodine, le masque aimable du divertissement, et la boule de sauvagerie qui le traverse et surgit par éclats. C’est à partir de cette contradiction entre la puissance des fantasmes qu’il libère et la volonté de se faire accepter qu’il construit son cinéma. Et c’est cette nécessité d’être reconnu et accepté, semblable au désir de son personnage-miroir incarné par Jean-Pierre Léaud, Antoine Doinel, d’entrer dans les familles, qui est à l’origine du malentendu qui voudrait faire croire à la sagesse, à l’unanimisme de son cinéma. L’organisation de l’ouvrage est chronologique et chaque chapitre aborde un film sous un angle mettant en valeur un aspect de la méthode de Truffaut. Une abondante iconographie enrichit le propos de l’auteur et de nombreux documents inédits sont ici reproduits, désormais accessibles aux amateurs des films de Truffaut.

  • Elisabeth Butterfly, préface de Eva Truffaut, « François Truffaut, Le journal d’Alphonse », Ed. Gallimard, 2004.

4e de couverture : « Un samedi de novembre, écrit Éva Truffaut, ce message intrigant sur mon répondeur : une certaine Élisabeth Butterfly souhaite me rencontrer à l’issue d’une curieuse découverte concernant un film qu’aurait tourné mon père et dont je ne sais quasiment rien... »

Le cinéma est un art de contrebande qui cache autant qu’il montre, revendiquait le cinéaste. Quoi d’étonnant s’il invite à la supercherie ? Farceur, conteur, affabulateur, François Truffaut n’aurait pas renié cet essai sur le cinquième volet des aventures d’Antoine Doinel. Mystification d’« une fieffée menteuse qui, en créant de toutes pièces ce Journal d’Alphonse, aura sans doute restitué à mon père ce qui fait cruellement défaut à tous les hommages qui lui sont rendus : la légèreté et la fantaisie ».

  • Cyril Neyrat, « François Truffaut », Ed. Cahiers du cinéma, 2007.

4e de couverture : Un cinéaste incarne le cinéma français : François Truffaut. Dès Les Quatre Cents Coups, son premier film inspiré de son enfance douloureuse et interprété par le jeune Jean-Pierre Léaud, il remporte un prix au Festival de Cannes et connaît un immense succès public. Nous sommes en 1959, c’est le coup d’éclat de la Nouvelle Vague. Avant son passage à l’acte, François Truffaut, comme Jean-Luc Godard ou Claude Chabrol, fut d’abord un cinéphile ardent et un brillant polémiste au sein des Cahiers du cinéma. Contre la Qualité française et à l’origine de la politique des auteurs, il se reconnaîtra deux maîtres : Renoir et Hitchcock.

Exemple parfait de cet « auteur » qu’il appelait de ses vœux, il conquiert son indépendance et choisit librement ses sujets autour de quelques thèmes obsessionnels : les femmes, les livres, l’enfance, la mort. Très attentif aux réactions du public, respectueux des personnages qu’il invente et complice des acteurs qui leur donnent vie, il crée des films d’une sincérité absolue, où la vie, toujours préférée à la perfection technique, palpite. Qui ne s’est pas un moment reconnu dans la saga d’Antoine Doinel, amoureux transi de Baisers volés et séducteur maladroit de Domicile conjugal ? Qui n’a pas été troublé par le trio de Jules et Jim, mené par une éblouissante Jeanne Moreau ? Qui a oublié le couple Deneuve-Depardieu dans Le Dernier Métro ou l’interprétation incandescente de Fanny Ardant dans La Femme d’à côté ? Pour Truffaut, le cinéma pouvait être plus important que la vie, et c’est cette passion que ses films continuent à transmettre aujourd’hui.

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