Françoise d’Eaubonne est née le 12 mars 1920 à Toulouse et est décédée le mercredi 03 août 2005 à Paris.
Fille d’un sympathisant anarchiste et d’une révolutionnaire espagnol carliste, elle a 16 ans quand éclate la guerre d’Espagne, 19 ans quand elle voit arriver les républicains en exil. Dans une grande gare parisienne, elle rencontre à la Libération, les rescapés juifs de retour des camps. A la Libération, elle milite ardemment contre la guerre d’Algérie et figure, à ce titre, parmi les signataires du Manifeste des 121.
Féministe dès son jeune âge, la lecture du livre de Simone de Beauvoir, Le Deuxième Sexe, publié en 1949, la bouleverse. Cofondatrice du Mouvement de libération des femmes (MLF), dans le courant des années 1960, elle lance, en 1972, avec l’écrivain et journaliste Guy Hocquenghem [1] et Anne-Marie Grélois, le Front homosexuel d’action révolutionnaire (FHAR).
Françoise d’Eaubonne était parmi les 343 françaises qui ont eu le courage de signer le manifeste « Je me suis fait avorter » paru dans le Nouvel Observateur n°334 du 5 avril 1971.
Mère de deux enfants, elle annonce, en 1976, dans les colonnes du quotidien Libération, son mariage, à cinquante-six ans, avec « le détenu Pierre Sanna, matricule 645 513, à Fresnes, condamné à vingt ans de prison pour un meurtre qu’il n’a pas commis ».
Amie de Michel Foucault, on la retrouve, l’année suivante, à la tribune de la Mutualité, aux côtés du comédien Guy Bedos et du chanteur Yvon Dautin, pour demander l’abolition de la peine de mort.
Elle crée également, en 1978, le mouvement Écologie et Féminisme qui aura peu d’écho en France. Il aura plus de succès en Australie et aux États-Unis, où une chaire a été créée sur cette question. Elle y sera fréquemment invitée, pour y tenir des conférences.
Françoise d’Eaubonne a été l’une des premières animatrices de Radio libertaire.
Bibliographie de Françoise d’Eaubonne
Chevalière des Arts et Lettres (2002), Françoise d’Eaubonne a publié des essais, des romans, des biographies, des poèmes,... En 1947, elle obtient le Prix des lecteurs pour son premier roman « Comme un vol de gerfauts »
– Colonnes de l’âme, poèmes, 1942.
– Le cœur de Watteau, roman, Éd. Littéraires de Monaco chez René Julliard, 1944
– Comme un vol de gerfauts, roman, prix des lecteurs 1947 ; rééd. Julliard, 1948, 527 p.
– Le complexe de Diane, érotisme ou féminisme, essai, 1951.
– Démons et merveilles, Éd. Seghers, Poésie 51, 1951, 36 p.
– Jours de chaleurs, roman, Éd. de Paris, 1955, 250 p.
– Belle humeur ou la véridique histoire de Mandrin Amiot Dumont, 1957 - 202 p.
– La vie passionnée d’Arthur Rimbaud, biographie, 1957.
– Chevrette et Virginie, Éd. Hachette, Col. "Bibliothèque Verte", 1958, 253 p.
– La vie passionnée de Paul Verlaine, Coll. Biographies romanesques n° 26. Ed. Seghers, 1960, 349 p.
– Les Tricheurs, roman d’après le film de Marcel Carné et les travaux de Marcel Carné et Jacques Sigurd, Éd. Seghers 1959, 255 p.
– Je m’appelle Kristine, Éd. Albin MICHEL, 1959, 285 p.
– J’Irai cracher sur vos tombes, Ed. Seghers. 1959, 242 p., Roman d’après les travaux cinématographiques de Boris Vian et de Dopagne. Egalement Ed. Seghers 1960 et Editions L’Inter. 1968, 220 p.
– Le sous-marin de l’espace, Ed. Gautier-Languereau, 1959.
– S + O = X (Pastiche de Stefan WUL), Nouvelle, Éd. Scientifiques et Littéraires, Revue Satellite n°20, 1959.
– Le parasite (?), Nouvelles, Éditions Scientifiques et Littéraires, Revue Satellite n°14, 1959.
– Verlaine et Rimbaud ou la fausse évasion, Éd. Albin Michel, 1960, 304 p.
– Le temps d’apprendre à vivre, Ad. Albin Michel, 1960, 378 p.
– Je voulais être une femme, Éd. Buchet/Chastel, 1962, 337 p.
– Eros noir. Sade ; Sacher-Masoch ; L’Arétin ; Restif de la Bretonne, Éd. Le Terrain Vague, 1962, 326 p.
– L’échiquier du temps, roman, Ed. Hachette, 1962, 261 p.
– Les sept fils de l’étoile, roman, Éd. Hachette, Coll. Le rayon fantastique n°88 (ETF), 1962, 307 p.
– Le gang flottant, nouvelle, Éd. Scientifiques et Littéraires, Revue Satellite n°44-45, 1962.
– Le voyageur de Noël, Nouvelle, Éditions Scientifiques et Littéraires, Revue Satellite n°46, 1962.
– Balzac que voici, Éd. du Sud, 1962, 343 p.
– Jusqu’à la gauche, 1963.
– La vie de Franz Liszt, Éd. Albin Michel, Col. vies et visages, 1963, 333 p.
– Rêve de feu, Éd. Hachette/ Gallimard, coll. Le rayon fantastique n°124, 1964, 244 p.
– Y a-t-il encore des Hommes, essai, Éd. Flammarion, 1964, 220 p.
– Emily Brontë, poèsie, Ed. Seghers - Poètes coll. Poètes d’Aujourd’Hui n°120, 1964, 190p.
– La vie de Schubert, Éd. Albin Michel, 1965, 236 p.
– Chienne de jeunesse, Éd. Julliard, 1966.
– La vie de Chopin, Ed. Albin Michel, Col. Vies et visages, 1966, 267 p.
– Germaine De Staël, une femme témoin de son siècle, biographie, Ed. Flammarion, 1966, 283 p.
– La couronne de sable - Vie d’Isabelle Eberhardt, biographie, Ed. Flammarion, 1967, 332 p.
– Vie d’Isabelle Eberhardt, Ed. Flammarion, J’ai Lu, 1968.
– Eros minoritaire, éd. Balland, 1970, 322 p.
– Histoire et actualité du féminisme, Ed. A. Moreau, 1972.
– A la limite des ténèbres, Ed. Encre, 1973, 278 p.
– Le féminisme ou la mort, essai, Ed. Pierre Horay, 1974.
– Le satellite de l’amande (?), Editions des Femmes, roman, 1974.
– Les femmes avant le patriarcat, essai, Ed. Payot, 1976, 241 p.
– La neuvième vie du chat, nouvelle, Kesselring, Ici et maintenant/Alerte n°3, 1978.
– Les bergères de l’apocalypse, Ed. Jean-Claude Simoën, 1978, 412 p.
– Écologie, féminisme : révolution ou mutationé ?, Paris A.T.P., Col. Actualité temps présent, 1978, 223 p.
– Contre violence ou résistance à l’état, essai, 1978.
– Histoire de l’art et lutte des sexes, essai, Ed. De la différence, 1978, 178 p.
– Le corpuscule des dieux ( ?), Avenirs en dérive (Retour à la Terre - 4), Nouvelle, Kesselring, Ici et maintenant/Collectif n°5, 1979.
– Moi, Kristine, reine de Suède, biographie, 1979.
– Histoire de la galanterie. Tome IV - Au temps des Mignon du Roi, 306 p., Editions Famot, 1980.
– L’impératrice rouge : moi, Jiang King, veuve Mao, biographie, Ed. Encre, 1981, 274 p.
– Ni lieu, ni mètre, poème, 1981.
– Je ne suis pas née pour mourir, ed. Denoël/Gonthier, 1982, 228 p.
– Dossier Sä comme sectes. Alain Moreau, 1982, 313 p.
– L’Amazone Sombre : vie d’Antoinette Lix, biographie, 1983.
– A la limite des ténèbres, roman, Ed. Encre, 1983.
– L’éventail de fer ou la vie de Qiu Jin, Ed. Encre, 1984, 349 p.
– Les obsèques de Jean-paul Sartre, Ed. Encre, deux volumes, 235 et 233 p.
– Louise Michel la Canaque : 1873-1880, Biographie, Éditions Encre, 1985.
– Une femme nommée Castor. Mon amie Simone de Beauvoir. Ed. Encre, 1986, 366 p.
– Terrorist’s blues, 1987.
– La femme russe, 1988.
– Les scandaleuses, Ed. P. Lebaud, 1990.
– Les grandes aventurières, Ed. P. Lebaud, 1990.
– Le scandale d’une disparition. Vie et œuvre du Pasteur Doucé, Editions du Libre Arbitre, 1990.
– Histoire et actualité du féminisme, Éditions Alain Moreau, 1992, 399 p.
– Toutes les sirènes sont mortes, 1992.
– Floralies du désert, 1995.
– Féminin et philosophie, Ed. l’Harmattan, ISBN : 2-7384-5094-6, 1997, 106 p.
– L’éventail de fer ou la vie de Qiu Jin, biographie, 1977.
– La liseuse et la lyre, Ed. Belles Lettres, 1997.
– Le sexocide des sorcières, Ed. L’Esprit Frappeur, 1999, ISBN : 2-84405-075-1
– Mémoires irréductibles - De l’entre-deux-guerres à l’an 2000, Ed. Dagorno, 2001, 1134p. Réunit : Putain de jeunesse, Les monstres de l’été, L’indicateur du réseau , Les Feux du crépuscule, ISBN 2-910019-72-1
– L’Homme de demain a-t-il un futur ? Combien de temps durera le XXIe siècle. Essai, l’Harmattan, 2002, 172p., ISBN : 2-7475-2464-7.
– Les artistes maudits n’appartiennent pas seulement au passé.
– La plume et le bâillon, - Violette Leduc, Nicolas Genka, Jean Sénac, Trois écrivains victimes de la censure, Ed. l’Esprit frappeur, ISBN : 2-84405-108-1.
– L’évangile de Véronique, roman, Ed. A. Michel, 2003, 168 p., ISBN : 2-226-13764-5.
– Seppuku ou Le roman à clefs, Ed. la Cerisaie, 2003, 285 p., ISBN : 2-914908-09-1.
Commentaire (sans les données personnelles de l’auteur du message) et réponses laissés sur le blog Tinhinane.
Xuan de la Ería, le jeudi 14 juin 2007 à 01 h 15, site indiqué : Elle a été une amie. Pendent les années 70, à Paris, nous parlons de Dieu et de la Terre, de la vie et jamais la morte, de St. Juan de la Cruz et son essai sûr des écrivaines emprisonnés. El voulait être traduit à l´espagnole. Je prouvais de le faire avec Jusqu´a la gauche, Verlaine et Rimbaud, etc.
Aujourd’hui, seulement le recorde, et la chance d´avoir une amie comme elle.
Réponse de Tinhinane, le samedi 16 juin 2007 à 18 h 56 :
Bonsoir,
Je suis très sensible à votre témoignage. Je n’ai malheureusement pas eu votre chance, la connaître, discuter avec elle et surtout lui témoigner ma sincère reconnaissance intellectuelle pour ce qu’elle a été, un grande Dame n’est-ce pas.
Si vous souhaitez compléter mon bref mot la concernant n’hésitez pas à me faire un message. Je le mettrai en forme (quelques modifications de français) et le mettrai sur le blog en indiquant qu’il vient de vous.
C’est suite à sa disparition que j’ai décidé de faire ce blog afin de faire connaître les signataires du Manifeste des 121 tout en leur rendant hommage.
Très cordialement
Messages
1 Fran ?oise d’Eaubonne, signatrice du "Manifeste des 121" 19 mai 2010, 01:00, par Eli
Je me souviens souvent du jour o ?, en 1972 peut- ?tre, ? l’association des Amis de la Terre, o ? je militais ? Lille, nous recevons une lettre de Madame d’Eaubonne, "ma fille est ?crivain" disait-elle, accompagn ?e d’un ch ?que pour nous soutenir. Elle r ?sumait bri ?vement une vie de militante, nous avons compris qu’elle ?tait tr ?s ag ?e, et tous ?t ? touch ?s, au del ? de ce que l’on peut exprimer. Puis, dans le m ?me contexte, alors qu’un groupe GLH s’ ?tait form ?, c’est Fran ?oise qui est venue nous voir, et avec laquelle nous avons coll ? des affiches en ville. Elle avait une 4L ? toute ?preuve. Voil ?, c’ ?tait mon moment Perec. Mais plus que ?a. Je suis tellement triste que l’oeuvre de Fran ?oise n’ait pas trouv ? la place qu’elle aurait d ? avoir.