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Jean Bruller alias Vercors, signataire du "Manifeste des 121"

Résumé biographique et bibliographie de Vercors par Taos Aït Si Slimane. Texte initialement publié sur le blog Tinhinane, le dimanche 21 août 2005 à 18 h 32.

Avec 120 autres personnes, Jean Bruller, écrivain et illustrateur, a signé le « Manifeste des 121 », le 6 septembre 1960.

Jean Bruller, alias Vercors, est né le 26 février1902 à Paris, d’un père d’origine hongroise et d’une mère française. Il décède à Paris, à 89 ans, le 10 juin 1992. Ingénieur électricien de formation (étudiant à l’atelier de la Grande Chaumière à Montparnasse en 1926), il se lance très vite dans le dessin satirico-philosophique et publie plusieurs recueils. Il participera très activement à la Résistance française qu’il racontera dans « La bataille du silence ». Dans la clandestinité il devient Vercors (massif montagneux et célèbre maquis) et passe dans l’écriture avec « Le silence de la mer », publié sous le manteau en 1941, qui sera adapté au cinéma en 1947 par Jean-Pierre Melville.

Entre 1931 et 1948, il habitait au 31 bis rue du Touarte sur les hauteurs de Villiers-sur-Morin, là où Melleville tournera « Le silence de la mer ». Menuisier le jour, il écrivait la nuit. Pendant la guerre, il allait chaque semaine à Paris. À partir de 1948, il vit dans le Moulin des Iles à Saint-Augustin, près de Faremoutiers, puis à Paris, dans l’immeuble qu’avait fait construire son père, au 39 avenue René Coty, au coin de la rue Bruller, puis dans une ancienne imprimerie au 58 quai des Orfèvres.

La carrière artistique du jeune ingénieur prit vite le pas sur sa formation scientifique. Ses premiers dessins, parurent dans Sans-Gêne, Paris-Flirt et Frou-frou, ses albums (Recettes pratiques de mort violente, 1926 ; Hypothèses sur les amateurs de peinture, 1927) et ses illustrations de textes de Kipling ou Maurois, ont tôt fait d’attirer l’attention de ses contemporains. Gus Bofa l’invite à son salon (dit de l’Araignée), aux côtés des plus grands illustrateurs de l’entre-deux-guerres (Chas Laborde, Alexeïeff...) ; son ami Pierre de Lescure l’engage à La Quinzaine critique comme illustrateur et chroniqueur. Il s’intéresse particulièrement aux livres de luxe et prend bientôt quelque responsabilité dans la très cossue Arts et métiers graphiques. Il collabore dans les années trente à différents journaux de gauche, dont Vendredi. Il rompt avec le parti communiste en 1956 après l’invasion de la Hongrie et s’oppose un peu plus tard à la guerre en Algérie.

Eté 1941, angle du boulevard Raspail et de la rue de Sèvres, près de la station de métro Sèvres -Babylone. Au cours d’une discussion, le critique collaborateur André Thérive remet à Jean Bruller Jardins et routes, écrit par le capitaine Ernst Jünger. Bruller plonge dans le récit de Jünger qui respire l’amour de la France et des Français. Si cet Allemand est sincère, se dit Bruller, cela ne doit pas pour autant rendre les occupants aimables aux yeux des Français. Un peuple qui perd son identité n’est pas redoutable. Les nazis savaient cela ! Pour Jean Bruller, humaniste actif qui ne dévia jamais de ce que lui dicta sa conscience, l’hésitation n’était pas de mise dès lors qu’il les voyait marcher au pas sur les Champs-Elysées. Il met sa vie en jeu. La Résistance, c’était aussi diffuser des livres et des textes qui auraient pu coûter la vie aux auteurs comme aux imprimeurs.

L’idée du Silence de la mer est née. Bruller écrit sa nouvelle dans les semaines qui suivent. Il rompt le silence qu’il s’était imposé au début de l’Occupation. Le Silence de la mer [1] aurait pu paraître dans la revue communiste « La Pensée libre »
 [2] (1er revue clandestine destinée aux milieux intellectuels), mais celle-ci venait d’être démantelée par les nazis. Elle renaîtra dans les « Lettres françaises ».

Avant la Première Guerre mondiale, ses premiers textes littéraires comme Hypothèse sur les amateurs de peinture, Vingt et une recettes pratiques de mort violente, sous-titré « le petit manuel du parfait suicidé », ou « Un homme coupé en tranches », paraissaient sous son vrai nom, comme ses dessins, ses gravures et ses gouaches. A partir de 1942, il signera Vercors. Il publie et écrit pendant la guerre, de manière clandestine, sur du beau papier, relié, après des épreuves et des corrections, ce qui lui paraissait important. Il menait sa guerre tous les jours, lorsqu’il circulait à bicyclette dans Paris, les besaces pleines de manuscrits.

En 1941, Jean Bruller fonde, avec Pierre Lescure, qu’il connaît depuis 1926, les Éditions de Minuit. Par Debû-Bridel, que connaît Lescure, ils informent Jean Paulhan aux éditions Gallimard qu’un éditeur clandestin est né. Paulhan fait passer l’information à des auteurs « sûrs » qui seront bientôt publiés par les Éditions de Minuit, parfois à mille ou deux milles exemplaires : Eluard, Aragon, Elsa Triolet, Mauriac, Cassou, Guéhenno, Chamson, Édith Thomas,… 25 titres entre 1942 et 1944. À la déception de Vercors, Sartre n’enverra jamais de manuscrit.

Pour échapper à la police, Lescure rejoint le maquis du Jura en 1942. Eluard lui succède à la tête du comité de lecture. Bientôt le libraire Lucien Scheler s’investit également dans des tâches éditoriales.


Bibliographie de Vercors

De nombreux ouvrages de Jean Bruller sont épuisés de nos jours. Il est ainsi très difficile de trouver une collection complète des Relevés trimestriels, quinze fascicules parus entre 1932 et 1938 sous des chemises à rabats et regroupant au total cent soixante planches.

 Le Silence de la mer, Ed. de Minuit, 1942 (première édition clandestine à trois cent cinquante exemplaires). rééd. Albin Michel, 1951 (éd. déf. in Le Silence de la mer et autres récits, avec Désespoir est mort, Ce Jour-là, Le Songe, L’Impuissance, Le Cheval et la Mort, L’Imprimerie de Verdun, La Marche à l’étoile), rééd. Le Livre de Poche. 1959. Un texte d’une étonnante sobriété littéraire, un livre devenu l’emblème de la Résistance intellectuelle française.

 Désespoir est mort. in « Chroniques Interdites ». Paris. Editions de Minuit. 1943 (première édition clandestine, sous le pseudonyme : Santerre). rééd. Albin Michel. 1951 (éd. déf. in Le Silence de la mer et autres récits), rééd. Le Livre de Poche. 1959
 Les Morts, in « Chroniques Interdites ». Paris. Editions de Minuit. 1943. (première édition clandestine, sous le pseudonyme : Roland Dolée). pp. 59-61. rééd. in Pierre SEGHERS. La Résistance et ses poètes. France 1940-1945. Paris. Seghers. 1974. pp.635-636
 La Patience, in ouvrage collectif. L’Honneur des poètes. Paris. Editions de Minuit. 1943. pp.30-31. (première édition clandestine, sous le pseudonyme : Roland Dolée). rééd. Club des Amis du Livre Progressiste. 1964. rééd. in Pierre SEGHERS. La Résistance et ses poètes. France 1940-1945. Paris. Seghers. 1974. pp.634-635
 La Marche à l’étoile, Paris, Editions de Minuit, 1943 (première édition clandestine). rééd. Albin Michel. 1951 (éd. déf. in Le Silence de la mer et autres récits), rééd. Le Livre de Poche. 1959
 L’Impuissance, in « L’Eternelle Revue », Paris, 1944 (première édition clandestine). rééd. Albin Michel. 1951 (éd. déf. in Le Silence de la mer et autres récits), rééd. Le Livre de Poche. 1959
 Oradour, in « L’Eternelle Revue ». Paris. 1944. rééd. in Les Mots. Actes Sud. 1994. p.43-44
 Ode à la France, traduction de l’anglais de Charles Morgan, in « Nouvelles Chroniques Interdites », Ed. Editions de Minuit, 1944. (première édition clandestine)
 Le Cheval et la Mort, paru en revue. Paris. 1945. rééd. Albin Michel. 1951 (éd. déf. In Le Silence de la mer et autres récits), rééd. Le Livre de Poche. 1959
 Le Sable du temps, Paris. Emile-Paul. 1945
 L’Imprimerie de Verdun, paru dans un volume collectif à la mémoire des imprimeurs fusillés. Paris. 1945. rééd. Bibliothèque Françaises, 1947. rééd. Albin Michel. 1951 (éd. déf. in Le Silence de la mer et autres récits), rééd. Le Livre de Poche. 1959
 Le Songe, ed. de Minuit, 1945. rééd. in « Poésie 49 », Seghers, 1949 (avec Ce Jour-là), rééd. Albin Michel. 1951 (éd. déf. in Le Silence de la mer et autres récits), rééd. Le Livre de Poche, 1959
 Agir selon sa Pensée, dans « Les Lettres Françaises », n° 135, 1946. rééd. Ed. de Minuit, 1948 (dans Les Yeux et la Lumière<:em>, avec La Venus de Solare, Un mensonge politique, Le Démenti, Les Mots, Meurtre sans importance, Epilogue), rééd. Albin Michel, 1955 (éd. déf. in Les Yeux et la Lumière, avec une préface de l’auteur) Les Armes de la Nuit, Paris, Editions de Minuit, 1946, rééd. in Les Armes de la Nuit et La Puissance du Jour, Paris, Albin Michel, 1951 (éd. déf.), rééd. Editions du Seuil, collection « Points » , 1997

 L’Enfant et l’Aveu, in « France-Illustration littéraire et théâtrale », Paris, n°1. 1947, rééd. Presses de la Cité. 1972. (éd. déf., in Sept Sentiers du désert, avec Simon et l’Invalide, Le Clochard et le Professeur, Sire, Le Retour, Les Castors de l’Amadeus, Lazare aux mains vides
 Ce Jour-là, paru dans une brochure éditée pour les enfants des fusillés en 1947. rééd. « Poésie 49 » , Paris, Seghers, 1949 (avce Songe), réed. Albin Michel, 1951 ed. Déf. Les Silences de la Mer et autres récits), réed. Le livre de Poche, 1959.
 Les Mots, Ed. de Minuit. 1947. reed. Ed. de Minuit, 1948 (Les yeux et la Lumière), réed. Albin Michel, 1955 (Les yeux et la Lumière, avec préface de l’auteur), réed. Actes Sud, 1994
 Les yeux de la lumière, Ed. De Minuit, 1948, réed. Albin Michel, 1955 (ed. déf., avec la préface de l’auteur)
 Le Silence de la mer, pièce en neuf tableaux, créée le 22 février 1949, au théâtre « Edouard VU » à Paris, dans une première version et mise en scène de Jean Mercure. Publiée in Zoo suivi de Le Fer et le Velours et Le Silence de la mer. Paris. Galilée. Coll. « Théâtre/rupture ». 1978. rééd. Actes Sud. Coll. « Papiers ». 1990. suivi de Naissance de Vercors (extraits de la Bataille du silence)
 Plus ou moins homme, Paris, Albin Michel, 1950
 La Puissance du Jour, Paris, Albin Miche, 1951, réed. Les Armes de la Nuit et la Puissance du jour, Cit ‘ed. déf.), réed. Editions du Seuil, collection « Points », 1997
  Les Animaux dénaturés, Paris, Albin Michel, 1952, réed. Le Livre de Poche, 1960. Un livre que l’on considère en général comme son roman le plus original et qui tient à la fois de la science-fiction, du conte philosophique et de la satire sociale. Sur le thème classique de la place de l’homme dans la création et de ses rapports avec les autres créatures, il reste une grande référence.
 Portrait d’une amitié et d’autres morts mémorables, quatre souvenirs : Portrait d’une amitié (Diego Brosset). Jean Prévost le fort (Jean Prévost). Le Pouvoir de la mort (Gabriel Péri), Les Pas exténuants (Pierrot). Abolir les mystères (Eluard), Paris, Albin Michel, 1954
 Les Marais du silence, Paris, Gallimard, 1954 (ouvrage collectif, L’Affaire Henri Martin) rééd. Editions Albin Michel, 1954, (ed. déf. Les Pas dans le sable, L’Amérique – La Chine et la France, pp. 172-176)
 Les Pas dans le sable. L’Amérique - La Chine et La France., Paris, Albin Michel. 1954
 Colères, Paris, Albin Michel, 1956
 Les Divagations d’un français en Chine, Récit de voyage, ill. de 70 dessins et de 14 photos en couleur par l’auteur. Paris. Albin Michel. 1956. rééd. Editions Kailash. 2 voll. ill. des dessins de l’auteur. 1998
 P.P.C. [Pour prendre congé] ou le concours de Blois., Paris. Albin-Michel. 1957
 Goetz, un écrit sur l’art. Paris. Musée de poche. 1958
 Sur ce rivage I., Le Périple. Paris, Albin Michel, 1958
 Sur ce rivage II., Monsieur Prousthe. cit
 Sur ce rivage III., La Liberté de décembre suivi de Clémentine, Paris, Albin Michel, 1960
 Les Castors de l’Amadeus, « Les Lettres Françaises », Paris, n° 816, 17 mars, 1960, réed. Presse de la Cité, 1972, (ed. déf. Sept Sentiers du désert)
 Les Enfants de Pompéi, « Les Lettres Françaises », Paris, n° 847, 2 novembre, 1960, pp. 1-4

 Lazare aux mains vides, plaquette collective A Charles Veillon, Zurich, Conzett et Hubert, 1960, rééd. Presses de la Cité. 1972. (éd. Déf., Sept Sentiers du desert)
 Sylva, Paris, Grasset et Presses Pocke, 1961, réed. Grasset, Coll. « Les cahiers Rouges », 1992
 Zoo ou l’Assassin philanthrope, Comédie en trois actes. Créée par le festival d’été Jean Deschamp à Carcassonne (juillet 1963). Publiée in : Programme du T.N.P. Œuvres Libres. Avant-Scène. Paris. 1964. rééd. Galilée. 1978 (éd. déf. avec Le Silence de la mer et Le Fer et le Velours)
 Les Chemins de l’être, (une discussion), correspondance avec Paul Misraki. Paris, Albin Michel. 1965
 Quota ou Les Pléthoriens, avec P.-S. Cornorel, Paris, Stock, 1966
 La Bataille du silence. Souvenirs de minuit, Un livre qui parle de la fondation des Editions de Minuit publié d’abord aux Presses de la Cité en 1967, rééd. Editions de Minuit. 1992 - « La bataille du silence : souvenirs de minuit »

 Le Radeau de la Méduse, Ed. Presses de la Cité, 1969
 Le Fer et le Velours. Un mensonge politique, pièce en trois actes créée à Nîmes, pour la première fois le 20 juillet 1970, par le Théâtre Populaire du Midi. Publiée dans Zoo suivi de Le Fer et le Velours et Le Silence de la mer, Paris, Galilée, Coll. « théâtre/rupture », 1978
 Sillages, Paris, Presses de la Cité, 1972
 Sept sentiers du désert, Paris, Presses de la Cité, 1972
 Comme un frère, Paris, Pion, 1973
 Questions sur la vie à messieurs les biologistes, Paris, Stock, 1973
 Tendre Naufrage, Paris, Presses de la Cité, 1974
 Ce que je crois, Paris, Grasset, 1975
 Les Chevaux du Temps, Paris, Tchou, 1977
 Sens et non sens de l’histoire, Paris,Galilée, 1978
 Camille ou l’enfant double, livre pour enfants, Paris, Editions G.P., 1978
 Assez mentir !, (en collaboration avec Olga Wormser-Migot), Paris, Ramsay, 1979
 Le Piège à Loup, Paris, Galilée, 1979
 Moi, Aristide Briand. Essai d’autoportrait. Cent ans d’histoire de France. L’apogée de la République (1862-1932), tome 1, Paris, Pion, 1981. rééd. Complexe. 1993
 Le grenier d’Armor (posthume), Paris, Editions Michalon, 1997
 Les Occasions perdues ou l’étrange déclin. Cent ans d’histoire de France. L’Après Briand (1932-1942), tome 2, Paris, Pion, 1982
 Les Nouveaux Jours. Esquisse d’une Europe. Cent ans d’histoire de France. Briand-l’oublié (1942-1962), tome 3. Paris. Pion. 1984
 Anne Boleyn. Les quarante mois qui ont fait l’Angleterre, Essai d’Histoire partiale, Paris, Perrin.,1985
 Le Tigre d’Anvers, Paris, Pion, 1986
 Les Contes des cataplasmes, livre pour enfants, Paris, Presse de la Cité, Coll. « Spirales », 1970, réed. Editions G.P., Coll. « Rouge et Or », 1989
 Je cuisine comme un chef, les 101 plus fines recettes de la gastronomie françaises mises à la portée des personnes les moins expérimentées. Paris. Seghers. Collection « Guides pratiques ». 1976. rééd. Bourgois éditeur. 1991

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Commentaires (sans les données personnelles des auteurs des messages) et réponses laissés sur le blog Tinhinane.

(1) Nitram, le mardi 20 septembre 2005 à 21 h 58 : Merci beaucoup ce blog m’a bien servi

(2) hello, le mercredi 14 décembre 2005 à 20 h 11 : po mal mé tu devrai mettre les résumés de ces nouvelles !! ca servirai a bocou de monde...

(3) léa, le vendredi 23 décembre 2005 à 15 h 10 : sais tu par hasard le métier de ses parents ?? car je ne crois pas l’avoir vu dans ton texte, merci d’avance

(4) Réponse de Taos à Léa, le lundi 2 janvier 2006 à 19 h 54 : Désolée mais je n’ai pas trouvé de réponse à ta question. Si, de ton côté, ta quête a été plus fructueuse, n’hésite pas à la communiquer aux futures lectures. Amitiés intellectuelles

(5) oam$, le lundi 30 janvier 2006 à 20h 36 : tu devré mettre le résumé du silence de la mer !! sa moré grav servi !! é un avi perso ossi !! marci kan mem !

(6) la miss du 62, le jeudi 23 mars 2006 à 11 h 04 :

merci mé sa ma pa tro serv !

(7) la miss du 62, le vendredi 2 juin 2006 à 02 h 33 : Bravo ! Rare sont les personnes qui prenne le temps de faire des recherches sur des auteurs, ton site ne m’aura pas vraiment servi pour mon analyse. Par contre, j’en ai beaucoup appris sur le pourquoi il a écrit des parties de "les animaux dénaturés" comme tel, grâce à son bagage de vie que j’ignorais.

(8) DJ, le lundi 26 juin 2006 à 16 h 07 : avec des résumés, ça serait beaucoup mieux...

(9) shark, le samedi 4 novembre 2006 à 16 h 53 : fo vraiment etre 1 intello pour allé ici

(10) Alfred, le samedi 4 novembre 2006 à 20 h 07 : C’est bien pour ça que c’est intéressant. Voilà un "lieu" stimulant et où l’on apprend plein de choses à condition d’avoir le temps de feuilleter tout le blog et de réussir à décrypter les liens entre les différents sujets et auteurs ici évoqués et/ ou mis en valeur. Merci

(11) june, le lundi 6 novembre 2006 à 19 h 07 : Joli article, intéressant, merci beaucoup.

(12) Bruller Bertrand, le lundi 19 février 2007 à 07 h 35 : Merci d’avoir rappeler la signature des 121, un évènement qui prend un certain relief au moment de la mort de Papon.

(13) Bruller Bertrand, le lundi 19 février 2007 à 07 h 35 : Merci d’avoir rappeler la signature des 121, un évènement qui prend un certain relief au moment de la mort de Papon.

(14) Réponse de Tinhinane à Bertrand Bruller, le lundi 5 mars 2007 à 21 h 38 : Votre commentaire est dense et surtout parfaitement juste... La liste des signataires du « Manifeste des 121 » est un véritable gisement d’humains d’inestimable valeur à divers point de vue. Je n’ai malheureusement pas eu l’occasion de leur dire de vive voix « Merci pour ce qu’ils ont été, ce qu’ils ont apporté à des milliers d’inconnus comme moi ». Tinhinane

(15) doud, le lundi 16 juillet 2007 à 20:03 : Bonjour, loin de toutes velléités intellectuelles de ma part, et tel un pauvre amateur littéraire je m’interrogeais, en regardant la bibliographie, en l’absence de "21 recettes pratiques de mort violente." Je recherche ce chef d’œuvre de cynisme et d’absurde depuis un certain temps. Saurais-tu m’indiquer s’il est réédité s’il te plait. Avec les compliments d’un abruti

notes bas page

[1« Le Silence de la mer » est imprimé dans un petit atelier du boulevard de l’Hôpital qui ne peut réaliser que huit pages à la fois. 350 exemplaires sont prêts en février 1942. Bruller suit la fabrication. Jusqu’à la guerre, il a édité lui-même ses recueils d’illustrations. En 1943-1944, on se demande qui a écrit Le Silence de la mer. Le mystère ne sera levé qu’à la Libération Bruller n’ayant même pas confié à sa femme qu’il était Vercors.

[2Les Editions de Minuit, Vercors, in Imprimeries clandestines, Edition le Point Lanzac par Souillac, mars 1945. (Coll. MRN). « Mais la littérature clandestine était indispensable à l’expression du génie de la France, on ne peut concevoir qu’elle eût pu être absente. Et c’est assurément une pensée étrange, pleine de ce mystère dont les hommes sincères doivent admettre la constante présence dans le déroulement de leur vie. C’est une pensée singulière d’avoir à reconnaître que les Editions de Minuit sont nées en grande partie par hasard, et que pourtant elles ne pouvaient pas ne pas naître. Mais ce hasard lui-même était-il autre chose qu’une expression secrète de cette nécessité ? Car si la Pensée Libre, fondée par Jacques Decour et Politzer, demanda à Pierre de Lescure, et non à un autre (sans doute parce que, comme eux, il faisait par ailleurs de la résistance active), de rechercher des collaborateurs littéraires afin de donner à leur revue un ton moins purement « propagande », ce n’est pas tout à fait par hasard. Si Pierre de Lescure fit ce que nul autre en sa place n’eût assurément fait, c’est-à-dire de s’adresser d’abord à moi, qui n’étais pas écrivain, plutôt qu’à des écrivains de profession, ce n’est pas non plus absolument par hasard. Certes, il est plus difficile de démêler ce qui ne fait pas le hasard dans l’accumulation des circonstances fortuites qui nous amenèrent à concevoir les Editions de Minuit, à savoir que la nouvelle que j’avais écrite pour la « Pensée Libre » ne put y paraître (celle-ci ayant succombé aux coups de la Gestapo), que j’avais fait autrefois de l’édition, et ainsi savais construire un livre, que l’idée de faire un volume du Silence de la Mer, et d’autres à la suite, me vint donc tout naturellement - toutes choses qui n’eussent pas eu lieu s’il se fût agi d’autres hommes que Lescure et moi, et d’autres circonstances que toutes celles-là. »