Jean Martin est né le 6 mars 1922 et vivait rue de Lille dans le 7ème arrondissement à Paris [1]. Il est mort, le lundi 2 février 2009, des suites d’un cancer, à Paris, et a été incinéré au cimetière du Père-Lachaise.
Jean Martin a débuté au théâtre sous la direction notamment du metteur en scène Roger Blin, dans des créations de pièces de Samuel Beckett, Arthur Adamov et Eugène Ionesco. Au cinéma il fut le Colonel Mathieu dans La bataille d’Alger dont il est le seul acteur professionnel du film. Il témoigne, avec beaucoup de simplicité et de sincérité, « Dans la peau d’un para », en 2004, de sa rencontre avec le cinéaste Gillo Pontecorvo dans le Bonus du DVD, réalisé par Jonas Rosales, chez Studio Canal. J’ai choisi de mettre le texte intégral de ma transcription de ce témoignage, en guise d’illustration de son engagement intellectuel et politique.
« Jean Martin : J’ai rencontré Gillo Pontecorvo d’une façon très simple parce que j’étais surtout un comédien de théâtre, j’avais fait quelques films mais des rôles tout à fait secondaires et j’adore le cinéma en plus de ça, je dois dire, mais ma fonction première c’était de jouer la comédie. J’ai été appelé à jouer des pièces qui ont marqué le siècle, on peut dire parce que j’ai créé beaucoup de pièces de Ionesco, toutes les pièces de Samuel Beckett, les deux principales étant : En attendant Godot et « Fin de partie. Donc, j’avais un agent, qui était Lola Mouloudji, qui était à l’époque la femme du chanteur Mouloudji, et qui s’occupait de me vendre, si j’ose dire. Un jour elle m’a dit : Écoute, il y a un metteur en scène italien, - que je connaissais un peu parce que j’avais vu Kapo, qui avait précédé La bataille d’Alger, et j’avais entendu parlé de lui– il cherche un comédien qui soit un bon comédien de préférence, qui réponde à des critères physiques précis, un colonel de l’armée française pas « screu nieu-nieu », un type relativement ouvert et intelligent. Il était très décidé sur l’apparence extérieure du personnage. Je crois que je répondais à ce qu’il cherchait. En plus de ça, il ne voulait pas un type connu. Parce que comme c’est une histoire qui relate des faits réels, il ne voulait pas qu’on puisse mettre un visage qui avait déjà servi à beaucoup d’autres personnages fictifs et que le public éventuel fasse une confusion entre ce que disait le film et la présence d’un acteur connu. Donc, ces critères je les réunissais : Je n’étais pas connu, les gens ne disaient pas en me voyant paraître à l’écran, « ah, on l’a déjà vu dans… », et j’ai fait un bout d’essai dans les rues de Paris, la rue Saint Romain, dans le VIème arrondissement, à une époque où cela n’était pas très facile. Je suis rentré dans un café, où Pontecorvo m’avait apporté un uniforme de para, je me suis habillé dans les toilettes en para, je suis sorti du café en para, et j’ai déambulé dans la rue Saint Romain en colonel de para avec Gillo Pontecorvo, qui filmait devant moi. Puis, trois jours après, il m’a dit : c’est OK, on n’est pas en taule, ni toi ni moi, et tu fais le film.
« Extrait du film La Bataille d’Alger : Allez-y Martin. / C’est un ennemi anonyme, méconnaissable, mélangé à des centaines d’autres. »
Jean Martin : J’étais très au courant de la chose parce que mes convictions politiques m’avaient amené à être violemment contre la Guerre d’Algérie, contre l’incorporation des soldats français, contre tout ce qu’on a appelé la sale Guerre d’Algérie. Et j’ai fait partie de ce qu’on appelle « Les 121 ». Il y a eu un appel qui a été organisé par Jean-Paul Sartre au départ - (note ajouté par Taos Aït Si Slimane : pas vraiment, cf. la transcription de l’émission du 5 avril 1993, « Par Ouï-dire » de la radio belge RTBF, intitulée « L’esprit d’insoumission » par Jean-Marc Turine), je crois, qui demandait à plusieurs personnes de bien vouloir signer un manifeste, demandant à ce qu’on ne fasse pas la guerre. Je l’avais signé cet appel, ce qui m’a apporté beaucoup de déboires parce que je travaillais dans une troupe de théâtre subventionné, en l’occurrence le TNP, j’ai été foutu à la porte du TNP, j’ai travaillé beaucoup à la radio, comme comédien, j’ai été foutu à la porte de la radio, je n’avais plus aucune source d’existence. Je n’étais pas le seul, je ne me plains pas, mais enfin je veux dire que je savais très bien comment cela se passait. Je connaissais les tenants et les aboutissants de ce qui se passait en Algérie.
Ça a été un tournage très difficile, parce que Gillo Pontecorvo avait l’habitude de travailler avec - je ne parle pas pour ce film – des non comédiens. Il y a deux ou trois personnes, dans le film, sui sont des personnages qui ont eu l’action réelle qu’ils sont eue lors des « événements » d’Algérie.
« Extrait du film La Bataille d’Alger : Mais vous semblez bien satisfait de m’avoir capturé vivant. / En effet, je le suis. / J’aurais pensé que vous le regrettiez plutôt. Évidemment, je vous ai donné un avantage plus grand que je ne l’imaginais. / Non, disons que vous m’avez donné la satisfaction d’avoir eu une juste intuition. […] Laquelle de vous s’appelle Zakia ? »
Jean Martin : C’est un peu difficile parce qu’un acteur non professionnel a la justesse de la fausseté. Je m’explique, c’est-à-dire que n’ayant pas le souci de prononcer correctement quelque chose, comme lorsqu’on parle dans la vie, à la ville on ne prépare pas sa phrase, elle vient et elle est juste mais elle n’est pas forcément juste pour qu’on donne la réplique sur le ton de la personne qui vous a adressé la parole. Ça m’a posé des problèmes de temps à autre.
« Extrait du film La Bataille d’Alger : Oui, je sais très bien qu’Alger n’est pas toute l’Algérie. / Oui, bien sûr ! / Mais pour le moment, contentons-nous d’Alger. »
Jean Martin : La plupart de mes heurts avec Gillo Pontecorvo, c’est quand il avait un petit peu tendance à me donner les intonations du personnage. Je lui ai dit : Gillo, si tu fais ça avec moi, tu ne tireras rien de moi parce que je t’imiterai, mal. Toi, tu me donnes l’intonation avec un français d’Italien, donc, laisse-moi faire. Et il m’a dit : oui mais tu vas jouer le personnage en acteur. Je lui ai dit : laisse-moi faire comme j’ai envie de le faire et après si cela ne va pas du tout, tu feras marcher les assurances et tu prendras un acteur à ma place, pour me remplacer, mais laisse-moi au moins essayer. Et ça a été comme ça pendant tout le film, tout le film.
Le film a été originellement tourné en français. L’exploitation italienne est faite sur la base d’une postsynchronisation ultérieure. Mais, Gillo a trouvé, avec justes raisons, que la bande témoin, la bande son, il y avait des moments où il y a avait des bruits intempestifs, il y avait des choses… Donc, j’ai tout repostesynchronisé en français une fois que le montage a été terminé.
« Extrait du film La Bataille d’Alger : C’est inutile de jouer au héros, ça ne servirait à rien. Passez-moi le haut-parleur. »
Jean Martin : Ce qui est à la fois un avantage parce qu’on peut gommer des choses mais un handicap parce qu’on n’est plus dans l’émotion de l’instant de la prise de l’action et là, il faut faire très attention à ne pas succomber à ce que craignait Pontecorvo, c’est-à-dire jouer.
« Extrait du film La Bataille d’Alger : Écoutez-moi bien. Si vous vous rendez tout de suite, je vous donne ma parole qu’on ne vous touchera pas. »
Jean Martin : La séquence de l’entrée des paras dans Alger, c’est une séquence qui m’a posé problèmes parce que j’avais un petit peu peur quand même. Je n’avais jamais défilé à la tête d’un régiment de parachutistes. En plus de ça, c’était très impressionnant parce qu’il y avait dans la figuration tout ce qui était de peau blanche et de confession européenne, qui était dans les rues en train d’agiter des petits drapeaux français. C’est-à-dire qu’il y avait des Hollandais, des Suédois, des Allemands, tout ce qu’on veut, quelques rares Français, très peu nombreux. Donc, j’ai eu des problèmes. Mais pas des problèmes intellectuels. Comme on a dû faire 10 ou 12 prises, et qu’on a dû prendre la douzième prise, j’avais de l’entrain parce que je savais où il fallait mettre le pied, je savais où il fallait mettre l’œil, je savais où il fallait envoyer les bras, je savais de quel côté il fallait balancer ma Légion d’Honneur. J’étais devenu mécaniquement un colonel qui défile. Au cours d’une des prises, je me suis pris les pieds dans les rails du tramway, je me suis tordu la cheville, et, très discrètement et très rapidement j’ai fait « aïe » mais ça m’a beaucoup fait rire parce que j’ai pensé qu’un colonel de para en train de se casser la gueule et en train de faire « aïe », ce n’était pas possible d’autant plus qu’il y avait Pontecorvo qui était dans la voiture de caméra, devant moi, et quand j’ai fait « aïe », il était en train de me faire : « On la tient ! On la tient ! » Et quand j’ai fait « aïe », il m’a dit : « Ah, mierda ! »
« Extrait du film La Bataille d’Alger : Pour ma part, je peux seulement à vous dire que j’ai eu la possibilité d’apprécier la force morale, le courage et la fidélité de Ben M’Hidi en ses propres idéaux. Pour cela, sans oublier l’immense danger qu’il représentait, je me sens le devoir de rendre hommage à sa mémoire. »
Jean Martin : Le personnage était écrit sympathique mais j’ai fait tout ce que j’ai pu pour accentuer cette sympathie, parce que je trouve que cela aura été succomber à la faciliter que de faire une parodie de militaire, vous comprenez. Un militaire à la ville, c’est quelqu’un comme vous et moi. Il a des sentiments, il est ému, il est en colère, il est fâché, il est trompé par sa femme, il veut gagner la guerre, mais c’est un homme. Et je crois que si l’on ne prend pas en considération tous ces paramètres-là, on risque de tomber dans la caricature du personnage, surtout dans le cas de ce personnage tellement, tellement controversé. Le colonel Mathieu, il faut bien le répéter n’est pas l’image d’un colonel ayant existé pendant « la bataille d’Alger », c’est l’amalgame de tous ces personnages réels, confrontés à une situation exacte. Comme se sont déroulés les événements, se déroule le film.
Sur le plan émotif, on a tourné quand même dans la Casbah, c’est les derniers vestiges qui existent de la Casbah telle qu’elle a été depuis des centaines d’années jusque et y compris les premiers mois de l’indépendance algérienne, parce qu’on a tourné dans les endroits réels, dans les maisons réelles, enfin celles qui n’étaient pas démolies. Je vous assure que ça flanque quand même un coup parce qu’on est vraiment dans la situation de ceux qui ont vécu là au moment où ils ont vécu cette histoire-là, d’autant plus que les scènes reconstituées, les scènes de commissariats, de choses comme ça, on était - enfin si, tous les participants au film – j’étais dans des endroits dans lesquels on avait conservé toutes les archives françaises et j’avais encore tous les rapports de police, que je compulsais quand j’avais besoin d’accessoires, comme ça pendant le jeu, et sur lesquels on racontait toutes les exactions qui avaient été commises aussi bien par les Européens que par les Algériens. Il y avait, par le menu, le détail des massacres, des égorgements. Les Algériens, quand ils avaient piqué quelqu’un qui était un jaune ou un traitre, ils l’émasculaient, ils lui mettaient ses testicules dans la bouche et ils le pendaient à un arbre. Et il y avait le récit détaillé de toutes ces opérations, plus le récit de tous les moyens par lesquels on obtenait soi-disant la vérité, tous ces moyens employés par les civils français, pas seulement les militaires, les civils, les commissaires de police, toutes ces choses-là. Alors, ce n’est pas fréquent d’avoir le matériel de tournage qui ait cette densité-là, quand on fait un film.
Je l’ai revu, il y a un mois un mois et demi, quand il est ressorti à Paris, là. Objectivement, en le regardant comme un film dans lequel je ne serais pas présent, je trouve que le film a admirablement bien vieilli par le fait même qu’il est très strict, très simple. Il n’y a pas d’effets de mise en scène visibles. C’est admirablement bien mis en scène. C’est très, très bien photographié. Mais le choix de ce grain de pellicule, il n’y a pas un mètre pellicule de cinéma d’actualités dans le film. Tout est reconstitué, tout. J’ai vu des gens qui m’ont dit : ce n’est pas possible ! Je leur ai dit : écoutez, j’étais présent pendant tout le tournage, je sais ce qui s’est passé. Les gens m’ont dit : mais les scènes de foules ? Je leur ai dit : mais c’est des figurants ! Mais n’oubliez pas que quand le film a été tourné, le film a été tourné 8 mois après l’indépendance, donc ce qu’ils vivaient devant la caméra, ils l’avaient vécu vraiment. Donc, je trouve que c’est un film qui est plus beau que quand je l’ai vu pour la première fois. En plus de ça, il n’est pas sectaire. À mon avis ! Les personnages français sont très plausibles, très crédibles, pas caricaturaux. Les personnages algériens non plus. Le personnage que je trouve le plus bouleversant dans tout le film, c’est le petit ouvrier terrassier qui mange son sandwich dans la rue et qui tout d’un coup est pris pour un poseur de bombe. Je trouve que c’est à l’image du film. Tout est dit dans l’incompréhension dans le colonialisme, dans les mentalités, dans la hargne, dans la haine. »
Activités théâtrales de Jean Martin
– Pygmalion de George Bernard Shaw, mise en scène Etienne Hervier, Théâtre de l’Œuvre
– 1950, Henri IV de Shakespeare, mise en scène Jean Vilar, Festival d’Avignon
– 1951, La Calandria de Bernardo Dovizi da Bibbiena, mise en scène René Dupuy, Festival d’Avignon
– 1951, Le Prince de Hombourg d’Heinrich von Kleist, mise en scène Jean Vilar, Festival d’Avignon
– 1952, Parodie (La) d’Arthur Adamov, mise en scène Roger Blin, Théâtre de Lancry. Avec : Jean Martin, Pierre Leproux, Paul Chevalier, Jacques David, Jacques Butin, Catherine Damet.
– 1953, En attendant Godot de Samuel Beckett, mise en scène Roger Blin, Théâtre de Babylone. Il interprète Lucky à la création de la pièce, le 4 janvier 1953, après que Pierre Louki, l’acteur devant jouer initialement Pozzo, ait fait défection et que Blin ait décidé de jouer son rôle, quittant celui de Lucky pour le confier à Martin.
– 1954, Comment s’en débarrasser d’Eugène Ionesco, mise en scène Jean-Marie Serreau, Théâtre de Babylone. Avec : Lucien Raimbourg, Pierre Latour, Dominique Dullin, Jean Martin, Jacques David - Jeanine Souchon, Sergio Gerstein.
– 1954, Mon colonel de Paul Gegoff, mise en scène Jacques Mauclair, Théâtre Oeuvre. Avec : R.J. Chauffard, Jacques Mauclair, Jean Martin, Tsilla Chelton, Frédérique Ruchaud, Pierre Marielli.
– 1954, La Bonne Âme du Se-Tchouan de Bertolt Brecht, mise en scène Roger Planchon, Festival de Lyon, Théâtre de la Comédie Lyon. Et en 1958, toujours avec une mise en de Roger Planchon, au Théâtre de la Cité Villeurbanne.
– 1954, Édouard II de Christopher Marlowe, mise en scène Roger Planchon, Festival de Lyon, Théâtre de la Comédie Lyon
– 1954, Amédée ou Comment s’en débarrasser d’Eugène Ionesco, mise en scène Jean-Marie Serreau, Théâtre de Babylone
– 1955, Le Ping-pong d’Arthur Adamov, mise en scène Jacques Mauclair, Théâtre des Noctambules. Avec : Xavier Renoult, Marcelle Géniat, R.J Chauffard, Jean Martin, Christiane Lénier, Jacques Mauclair, Pierre Leproux, Evelyne Rey.
– 1957, Fin de partie de Samuel Beckett, mise en scène Roger Blin, Royal Court Théâtre, à Londres, Studio des Champs-Elysées. Jean Martin est le premier à jouer le rôle de Clov lorsque Roger Blin crée, en français, la pièce au Royal Court Théâtre, à Londres.
– 1959, Tête d’or de Paul Claudel, mise en scène Jean-Louis Barrault, Odéon-Théâtre de France.
– 1959, Les possédés d’Albert Camus, mise en scène d’Albert Camus, Théâtre Antoine. Avec : Tania Balachova, Pierre Vaneck, Pierre Blanchar, Michel Bouquet, Catherine Sellers, Roger Blin, Charles Denner, Nadine Basile, Alain Mottet, Michel Maurette, Jean Martin, Marc Eyraud, Edmond Tamiz, François Marié, Jean Muselli, Nicole Kessel, Georges Berger, Georges Sellier, Géo Wallery, Charlotte Clasis, Janine Patrick, Daniel Josky.
– 1960, Rhinocéros d’Eugène Ionesco, mis en scène par Jean-Louis Barrault, Odéon-Théâtre de France. Avec : Marie-Hélène Dasté, Nicole Ionesco, William Sabatier, Jean-Louis Barrault, Jane Martel,Jean Martin, Robert Lombard, Jean Parédès, Yves Arcanel, Simone Valère, Michel Bertay, Gabriel Cattand, Régis Outin, Simone Paris, Marius Balbinot, Marc Halfort, Françoise Debray.
– 1960, Lettre morte de Robert Pinget, mise en scène Jean Martin, Théâtre Récamier. Avec : Henri Virlojeux, Jean Martin, Paul Gay, Laurence Badie.
– 1961, Les Nuits blanches de Fedor Dostoïevski, mise en scène Nicole Kessel, Théâtre de Lutèce.
– 1961, Gardien (le) adaptation de Jacques Brunius (de son vrai nom Jacques Henri Cottance) de The Caretaker, une pièce en trois actes du dramaturge et prix Nobel anglais Harold Pinter, mise en scène par Roger Blin, Théâtre de Lutèce, avec Roger Blin (Davies), Jean Martin (Aston) et José Verela (Mick).
– 1961, Arlequin, Valet de deux maîtres de Carlo Goldoni, Edmond Tamiz, Théâtre Recamier. Avec : Françose Bertin, Danielle Devillers, Marie Mergey, Edmond Tamiz, Paul Crauchet, Lucien Barjon, Jean Martin, Pierre, Elie Pressmann, Robert Rimbaud, Jean Darié.
– 1961, Représentants (Les) de Mona, mise en scène par Jean Martin, Théâtre de La Bruyère. Avec : Liliane Kermadec, Georges Didier, Nicole Kessel, Syla Gregory, René Renot, Stéphane Fey, Nadia Vekov, Gérard Gubisch.
– 1962, Témoins(Les) de Georges Soria, Mona, mise en scène par Roger Mollien, Théâtre du Vieux Colombier. Avec : Nelly Borgeaud, Pierre Debauche, Jean Martin, Jean Martinelli, Annie Monnier, René Renot, Bernard Verley.
– 1963, Charles XII d’August Strindberg, mise en scène Gabriel Garran, Festival d’Art dramatique d’Aubervilliers
– 1963, La Tempête de William Shakespeare, mise en scène Jacques Mauclair, Théâtre de l’Alliance française
– 1964, Un jardin sur la mer de Claude Vermorel, mise en scène Jacques Mauclair, Théâtre de l’Alliance française
– 1966, Le Plus Heureux des trois d’Eugène Labiche, mise en scène Yves Gasc, Théâtre des Mathurins
– 1969, Le Concile d’amour d’Oscar Panizza, mise en scène Jorge Lavelli, Théâtre de Paris. Avec : Jean Martin, François Maistre, Paul Le Person, Gilles Guillot, Claudine Raffali, Juliette Villard, Gilles, André Cazalas, Claude Aufaure, Michel Puterflam.
– 1971, Maître Puntila et son valet Matti de Bertolt Brecht, mise en scène Jacques Rosner, Théâtre du Lambrequin, Théâtre national de Strasbourg
– 1972, Play Strindberg de Friedrich Dürrenmatt, mise en scène Yves Gasc, Théâtre des Mathurins
– 1974, L’Odyssée pour une tasse de thé de Jean-Michel Ribes, mise en scène de l’auteur, Théâtre de la Ville
– 1977, Jacques ou la soumission de Eugène Ionesco, mise en scène Lucian Pintilie, Théâtre de la Ville
– 1978, Zadig ou la destinée de Voltaire, mise en scène Jean-Louis Barrault, Théâtre d’Orsay
– 1981, L’Amour de l’amour de Molière, La Fontaine, Apulée, mise en scène Jean-Louis Barrault, Théâtre Renaud-Barrault
– 1982, Antigone, toujours de Pierre Bourgeade, mise en scène par Jean-Louis Barrault, Théâtre du Rond-Point. Avec : Maïa Simon, Mireille Delcroix, Christine Guerdon, Michaël Lonsdale, Gérard Berner, Dominique Santarelli, Jean Martin, Michel Herbault, Geoffroy Thibaut, Robert Lombard, Dominique Virton, Gérard Lorin.
– 1982, Strauss (les) de Georges Coulonges, mise en scène par Jean-Louis Barrault, Théâtre du Rond-Point. Avec : Pierre Arditi, Mireille Delcroix, Evelyne Granjean, Robert Lombard, Michel Herbault, Françoise Petit, Catherine Eckerlé, Jean Martin, Patricia Nivet, Philippe Coulonges, Jean-Paul Gonzenbach, Dominique Virton.
– 1986, Regarde, regarde de tous tes yeux de Danièle Sallenave, mise en scène par Brigitte Jaques-Wajeman, Petit Odéon
– 1991, Roberto Zucco de Bernard-Marie Koltès, mise en scène Bruno Boëglin, TNP Villeurbanne, Théâtre de la Ville.
– 1994, Automne et hiver de Lars Norén, mise en scène Antoine Juliens, Scène Nationale de Fécamp.
Jean Martin au cinéma et à la télévision
– 1942, La main du diable de Maurice Tourneur
– 1943, Cécile est morte de Maurice Tourneur
– 1955, Les assassins du dimanche d’Alex Joffé
– 1956 Notre dame de Paris de Jean Delannoy.
– 1958 Paris nous appartient de Jacques Rivette.
– 1960, Paris nous appartient de Jacques Rivette
– 1960, Fortunat d’Alex Joffé
– 1962, Ballade pour un voyou de Claude-Jean Bonnardot avec Laurent Terzieff
– 1963, La foire aux cancres, Louis Daquin
– 1956, Notre-Dame de Paris de Jean Delannoy
– 1965, La battaglia di Algeri / La Bataille d’Alger de Gillo Pontecorvo, (Italie/Agérie, 1965. Scénario : Franco Solinas, d’après un livre de Saadi Yacef. Avec : Brahim Haggiag (Ali la Pointe), Jean Martin (Colonel Mathieu), Saadi Yacef (El-Hadi Jaffar), Samia Kerbash (Fatiha), Fusia El Kader (Hassiba),Ugo Paletti (Le Capitaine), Kelif Sanaani (Petit Omar). Image : Marcello Gatti. Musique : Ennio Morricone, Gillo Pontecorvo. Production : Antonio Musu, Saadi Yacef. Le film sortira sur les écrans algériens puis peu après sera présenté au Festival de Venise de 1966. Il remportera le Lion d’Or et le prix de la critique internationale. Il sera nominé aux oscars pour la catégorie « Meilleur film étranger », « Meilleur réalisateur » et « Meilleur scénario ». Il obtiendra un grand succès public et critique en dans de nombreux pays.
En France, le film obtient son visa d’exploitation en 1971 mais la polémique relancée par le journal Aspects de la France, les anciens rapatriés, les anciens militaires freinera sa diffusion dans les quelques salles qui le proposaient, certains propriétaires de salles de cinéma ont été menacés. Face à cette insécurité les exploitants retireront le film. En août 2003 le film sera diffusé au Pentagone. Dans un article du 8 septembre 2003, Le Monde révèle que le Pentagone américain a convié officiers d’état-major et civils à une projection privée du film. Selon Le Monde, « un responsable du ministère, dont les propos sont rapportés anonymement par le New York Times du 7 septembre, déclare que ce film donne une vision historique de la conduite des opérations françaises en Algérie et que sa projection était destinée à provoquer une discussion informée sur les défis auxquels les Français ont dû faire face ». Le 20 octobre 2003, La Bataille d’Alger est diffusée sur la chaîne câblée française Public Sénat, suivie d’un débat avec Yacef Saâdi. Le 9 janvier 2004 le film ressort aux USA avec un succès qui se chiffre à 500 000 $ de recettes. En mai 2004 il sera présenté au Festival de Cannes dans la collection « Cannes Classics ». Peu de temps après le Festival de Cannes le film sort sur les écrans français. La chaîne de télévision franco-allemande Arte, le diffuse en France, le 4 novembre à 20 h 45, une tranche de grande écoute, avec une rediffusion le lundi 8 novembre à 00h05. Lire, ci-dessous, en note de bas de page, ma transcription de la présentation du film dans le Bonus du DVD [2]) Lire également, toujours en note de bas de page ci-dessous, l’entretien avec Gillo Pontecorvo, une transcription faite par GD, [3]
– 1966, La Religieuse de Jacques Rivette
– 1968, Je t’aime, je t’aime d’Alain Resnais
– 1968, Manon 70 de Jean Aurel
– 1968, Les Compagnons de Baal, série TV, écrit par Jacques Champreux et réalisé par Pierre Prévert, diffusé l’été 1968 (du 29 juillet au 9 septembre) sur la 2ème chaîne de l’ORTF. Il était l’inquiétant Grand Maître Hubert de Mauvouloir, personnage central du feuilleton télévisé.
– 1970, La Promesse de l’aube de Jules Dassin
– 1973, L’Héritier de Philippe Labro
– 1973, Chacal de Fred Zinnemann
– 1973, Mon nom est personne un western spaghetti de Tonino Valerii et Sergio Leone. Dans le rôle de propriétaire d’une mine d’or chargé de tuer Henry Fonda dans. Un rôle de « Marie-salope » confiera-t-il dans le bonus du DVD du film, Nobody is perfect.
– 1974, Glissements progressifs du plaisir d’Alain Robbe-Grillet
– 1974, La moutarde me monte au nez de Claude Zidi
– 1975, Rosebudd’Otto Preminger
– 1975, Un génie, deux associés, une cloche de Damiano Damiani
– 1975, Peur sur la ville d’Henri Verneuil
– 1976, L’Aile ou la Cuisse de Claude Zidi
– 1976, Le Messie de Roberto Rossellini
– 1977, Le Juge Fayard dit Le Shériff d’Yves Boisset
– 1980, Inspecteur la Bavure de Claude Zidi
– 1980, Le Roi et l’oiseau de Paul Grimault
– 1997, Lucie Aubracde Claude Berri, rôle de Résistant face à Daniel Auteuil.