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Jean-Paul Sartre, signataire du "Manifeste des 121"

Quelques repères biographiques et bibliographiques à propos de Jean-Paul Sartre, signataire du « Manifeste des 121 », par Taos Aït Si Slimane. Texte initialement publié sur mon blog Tinhinane, le lundi 17 octobre 2005 à 13 h 05

Philosophe, romancier, dramaturge, essayiste, critique littéraire et journaliste, Sartre, s’est engagé avec force et conviction dans les grands débats de son temps. Avec ses lunettes aux verres épais, ses canadiennes, ses écharpes, sa pipe ou sa cigarette, Sartre fut un homme de cafés, pour les rencontres et le travail, et aussi un homme de rue et de foule. L’engagement était une tâche permanente qu’il assumait avec tous les instruments traditionnels de la protestation : manifestes, appels, pétitions, déclarations publiques, manifestations de rue… A ceux qui voudraient empêcher l’écrivain de militer contre la guerre d’Algérie, de Gaulle lance « On n’emprisonne pas Voltaire ».

Jean-Paul Charles Eymard Sartre est né le 21 juin 1905 à Paris dans le 16ème arrondissement. Il est décédé (œdème pulmonaire) le 15 avril 1980 à l’hôpital Broussais à Paris. Ses obsèques, le 20 avril, ont réuni une foule immense qui a suivi le cortège jusqu’au cimetière de Montparnasse. parmi les phrases célèbres de ce moment-là, celle d’une jeune homme disant : « Je suis allé à la manif contre la mort de Sartre ! » Simone de Beauvoir racontera ses derniers instants dans La cérémonie des adieux.

Son père, Jean-Baptiste, officier de marine, meurt en 1906 d’une fièvre contracté en Cochinchine. Sa mère, Anne-Marie Schweitzer, l’élève avec ses grands parents maternels dans un milieu catholique mais sans grande ferveur religieuse.

Jean-Paul Sartre entre en 1915, comme externe, au lycée Henri IV à Paris. En 1917, sa mère s’étant remariée avec C. Mancy, il suivra le couple à la Rochelle. Ses rapports avec son beau-père étant conflictuels, il reviendra poursuivre ses études à Paris en 1920. En août 1924, il est reçu 7ème à l’École Normale Supérieure de la rue d’Ulm. Il échoue en 1928 à l’agrégation de philosophie. En juillet de l’année suivante, il rencontre Simone de Beauvoir (ils ne se quitteront plus), avec qui il prépare l’oral de l’agrégation. Ils sont tous deux reçus, Sartre à la première place, Simone de Beauvoir à la seconde. Le sujet était liberté et contingence. C’est dans ces années que Sartre côtoie Paul Nizan (condisciple à Henri IV puis à l’E.N.S), « Maurice Merleau-Ponty » [1] et Raymond Aron. Par la suite, il constituera autour de lui et de Simone de Beauvoir une « famille », dont feront partie les sœurs Kosakiewicz, Jacques-Laurent Bost, Michelle Vian, Arlette Elkaïm (qui deviendra sa fille adoptive)…

En novembre 1929, Sartre commence un service militaire de 18 mois dans la météorologie et en 1931, il est nommé professeur de philosophie au lycée du Havre. Il part en septembre 1933 pour un an à Berlin (boursier à l’Institut Français) et découvre la phénoménologie de Husserl. Il restera au lycée du Havre jusqu’en 1936, puis enseignera à Laon (1936-1937), au lycée Pasteur de Neuilly et au lycée Condorcet à Paris.

Le 2 septembre 1939, Sartre est mobilisé dans l’Est de la France. Il sera envoyé en Alsace (cf. les Carnets de la drôle de guerre, publiés après sa mort). Le 21 juin 1940, il est fait prisonnier et restera en captivité jusqu’en mars 1941. À la mi-août, il est transféré à Trêves. Affecté à l’infirmerie, il noue amitié avec plusieurs prêtres à qui il explique Heidegger. Pour Noël, il fait représenter la pièce qu’il a écrite : Bariona.

Grâce à de faux papiers, Sartre est libéré en 1941. Il revient à Paris où il reprend l’enseignement. À son retour de captivité, il fonde le groupe « Socialisme et Liberté » et s’engage dans la résistance intellectuelle. En 1942, il accède à la chaire de khâgne au lycée Condorcet. Il écrit alors beaucoup. Ses premières publications philosophiques (La transcendance de l’Ego, L’imaginaire, 1936) précèdent de peu ses premières publications littéraires (Le mur, La Nausée, 1937-1938). En 1943, il publie L’Être et le Néant (son œuvre philosophique majeure), Les Mouches. En 1944, c’est la première de Huis Clos, quelques jours avant le débarquement. Sartre écrit un reportage sur la libération dans Combat, journal dirigé par Camus. En septembre 1944, Sartre se met en congé illimité de l’éducation nationale, pour se consacrer totalement à l’écriture.

En janvier 1945, il effectue un voyage aux États-Unis, comme envoyé spécial de Combat et du Figaro, pour couvrir la conférence de Yalta. La même année, il fonde la revue les Temps Modernes. C’est à la même période que paraissent les deux premiers volumes des Chemins de la liberté (L’âge de raison, Le Sursis) et qu’il donne une conférence qui sera publiée : L’existentialisme [2] est un humanisme. Il participe à la vogue « existentialiste » déclenchée à partir de son œuvre. De 1946 à 1949, il publiera un certain nombre de ses grandes œuvres comme Morts sans sépulture, Réflexion sur la question juive, La putain respectueuse, Baudelaire, Les mains sales… Il collaborera également dans le journal La gauche. Son œuvre sera mise à l’index par le Vatican. Peu d’intellectuels ont été plus obstinément sali que Sartre - par les chrétiens, par les communistes, par la foule des bien-pensants comme par Céline, qui le surnomme « l’agité du bocal ».

Sartre se manifeste de plus en plus ouvertement en politique. En 1950, il écrit un article contre les camps soviétiques. C’est le début de la guerre de Corée. Sartre se rapproche des communistes, mais de façon critique. Il relit Marx. Il publie Les Communistes et la paix dans les Temps Modernes.

En 1951, Albert Camus, dont il était proche depuis 1944, publie L’homme révolté qui lui vaudra les foudres de Jean Paul Sartre ainsi que celle des existentialistes. La rupture entre les deux hommes sera définitive en 1952.

En 1951, Il participe au congrès mondial de la paix et publie Saint Genet, comédien et martyr.

En 1953, Merleau-Ponty démissionnant de la revue, Sartre devient le seul directeur des Temps Modernes.

Il s’élève également contre la guerre d’Indochine et voyage en Italie et URSS (mai juin 1954. Il devint, en décembre, vice-président de l’association France - URSS) puis en 1956 en Chine, Yougoslavie et Grèce.

L’année 1956 marque le premier engagement des Temps Modernes aux côtés du F.L.N., dans la guerre d’Algérie. En novembre, dans une interview accordée à L’Express, Sartre condamne l’intervention soviétique en Hongrie et rompt avec le P.C.F. En 1958, il signe avec Malraux et Mauriac un appel dénonçant la torture en Algérie. Le 22 mai il prend position contre la venue au pouvoir du général De Gaulle.

En 1960, il écrit un article à la mémoire d’Albert Camus décédé le 4 janvier. En août il signe « La Déclaration sur le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie ». Dans une émission du 5 avril 1993, « L’esprit d’insoumission », de Jean-Marc Turine, « Par Ouï-dire » de la radio belge RTBF, consacrée au groupe de la rue Saint-Benoît, Jean Pouillon, ethnologue, secrétaire de la revue les Temps Modernes, témoigne : « Je n’ai pas participé personnellement ni, je crois, aucun membre de l’équipe des Temps Modernes à la rédaction. La rédaction, n’est-ce pas, était l’œuvre de Blanchot, de Mascolo et Jean Schuster. Sartre n’a été averti, il me l’a dit, et il était entendu que un nous la signons et que les « Temps modernes » faisaient tous ce qu’ils pouvaient pour la diffuser. Comme j’étais à Paris pendant tout l’été, j’ai contacté beaucoup de gens que je ne connaissais même pas avant, je dois, encore, avoir dans un coin, dans un tiroir, les lettres, non pas que j’ai écrites, car je ne garde pas de double, mais les réponses tantôt positives, tantôt négatives que j’ai reçues, de tas de gens. Ça a duré tout le mois d’août pour ne sortir qu’au moment précis où le procès Jeanson commençait. C’est pourquoi d’ailleurs c’est « 121 », parce qu’il n’y avait que cent vingt-et-une signatures à ce moment là. Mais beaucoup d’autres ont signé après. A la question : Quand Sartre a-t-il été associé à cette déclaration ? Jean Pouillon répond : Sartre avait signé, donné son accord, il n’y avait aucun problème en disant vous faites et vous m’engagez s’il y avait d’autres choses, à Péju, Lanzmann et moi. Mais il était parti au Brésil et il est resté six mois absent. Il n’est rentré qu’après le procès Jeanson. Mais nous l’avons utilisé, avec son accord à la fois antérieur et postérieur, il ne nous pas démentis, puisque nous avons rédigé une fausse lettre de soutien et d’intervention dans le procès. On était sûrs de son accord et effectivement il ne nous l’a pas marchandé par la suite. Quand Jean Pouillon est questionné sur qui était en contact avec Sartre quand il était au Brésil afin de le tenir informé de l’évolution, il répond :Oh ! il n’y avait pas que moi. On lui avait écrit. Il y avait aussi bien moi que Lanzmann, que Péju. Mais simplement pour qu’il soit parfaitement informé, on lui avait dit, ne rentrez pas directement à Paris, vous aurez des tas de journalistes qui sont là, vous ne serez pas tout-à-fait au courant, vous pourrez dire des bêtises,… Rentrez par l’Espagne, on ira vous chercher. Et, je suis allé avec Bost en voiture le chercher à Barcelone. Nous sommes rentrés très tranquillement, par l’école buissonnière. On a mis trois jours pour rentrer, de Barcelone à Paris, mais comme ça, quand il est arrivé, il savait bien de quoi il retournait. Et, il a donné une conférence de presse, il a marqué très vivement sa participation et son adhésion. Du Brésil, où il était comme indiqué ci-dessus, Jean-paul Sartre envoie une déposition retentissante au procès des membres du « réseau Jeanson », accusés d’aider militairement le F.L.N. En octobre, les Temps Modernes sont saisis. Une manifestation d’anciens combattants défilant sur les Champs Élysée crie « Fusillez Sartre ». Dans l’émission de la RTBF citée ci-dessus on peut lire (transcription de la totalité de cette émission par Taos Aït Si Slimane) un extrait radiophonique de Jean Nocher disant : Eh bien ! Cet acte de monsieur Sartre, qu’on me permette de dire, avec vous, que c’est de la provocation au crime et de la complicité d’assassinat. Que ce coupable doit être traité comme un délinquant ordinaire et qu’il ne doit être protégé ni par sa gloire scandaleuse, ni par sa courageuse absence, ni par ses amitiés littéraires, ni par ses monstrueux droits d’auteurs, ni même par le fait indécent qu’on ait cru devoir mettre, jadis, ce singulier maître au programme de nos lycées et de nos facultés. Les titres des œuvres de monsieur Sartre étaient déjà, en eux-mêmes, tout un programme ! Les mains sales, La Nausée, Les salauds, je cite, et La p… respectueuses, j’abrège. Cet écrivain dégradant, qui ne développe que les thèmes de l’angoisse, du désespoir, de l’impuissance, de l’absurdité de la vie, du néant, de la morale et de l’absolu de la mort, ce désintégrateur qui est responsable du mal d’une certaine jeunesse, ose à présent s’autoriser de l’idéal de la Résistance pour porter aide et assistance aux anciens nazis qui instruisent les Fellagas. Nous n’avons pas eu l’honneur de rencontrer monsieur Sartre en prison de 40 à 44. Il était trop occupé à se faire jouer et éditer, sous l’occupant, et les hitlériens pouvaient se reconnaître avec délice dans cet existentialisme qui a été entièrement… La même année, 1960, paraît le second grand ouvrage philosophique de Jean-Paul Sartre, Critique de la Raison dialectique et Les séquestrés d’Altona.

En 1963, il publie Les mots (récit de son enfance) et refuse le Prix Nobel de littérature [3] de 1964. A la question « Pourquoi avez-vous refusé le prix Nobel de littérature en 1964 ? » Jean-Paul Sartre répond : « J’ai refusé le Prix Nobel de littérature parce que je refusais que l’on consacre Sartre avant sa mort. Aucun artiste, aucun écrivain, aucun homme ne mérite d’être consacré de son vivant, parce qu’il a le pouvoir et la liberté de tout changer. Le Prix Nobel m’aurait élevé sur un piédestal alors que je n’avais pas fini d’accomplir des choses, de prendre ma liberté et d’agir, de m’engager. Tout acte aurait été futile après, puisque déjà reconnu de façon rétrospective. Imaginez : un écrivain pourrait recevoir ce prix et se laisser aller à la déchéance, tandis qu’un autre pourrait devenir encore meilleur. Lequel des deux méritait son prix ? Celui qui était au sommet et qui a redescendu la pente ou celui qui fut consacré avant d’atteindre le sommet ? J’aurais pu être l’un des deux, et jamais personne n’aurait pu prédire ce que je ferais. On est ce que l’on fait. Je ne serai jamais récipiendaire du Prix Nobel, tant et aussi longtemps que je pourrai encore agir en le refusant. » Cette année là, apparaît le premier numéro du Nouvel Observateur parrainé par Mendés France et Jean Paul Sartre.

En 1967, il fait partie du tribunal Russell, chargé d’enquêter sur les crimes de guerre américains au Vietnam. Il soutient la cause d’Israël pendant la guerre des 6 jours.

En 1968, il soutient les étudiants en révolte, s’entretient avec Cohn-Bendit et parle dans le Grand Amphithéâtre de la Sorbonne. Il condamne l’intervention soviétique en Tchécoslovaquie.

En 1970, il refuse de témoigner au procès d’Alain Geismar et va haranguer, juché sur un tonneau, les ouvriers de la régie Renault de Boulogne-Billancourt, au cours d’un meeting improvisé.

En 1971, il fonde avec Maurice Clavel l’agence de presse Libération. Le 22 mai 1973, paraît le premier numéro de Libération, journal qu’il a fondé mais qu’il devra abandonner pour des raisons de santé (frappé de demi cécité).

En 1973, il prendra position en faveur de la Fraction Armée Rouge (dite « Bande à Bader »). En 1974, alors qu’il est gravement malade, il s’entretient avec Andreas Baader, dans la prison de Stuttgart.

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Bibliographie

 L’Imagination, essai, Ed. Félix Alcan, 1936 ; rééd. Puf, coll. Quadrige grands textes, 2003, ISBN : 2-13-053900-9

 La Nausée, roman, Gallimard, coll. Blanche, 1938, ISBN : 2-07-025753-3 ; rééd. coll. Folio, 1978, ISBN 2-07-036805-x

 Esquisse d’une théorie des émotions, essai, Ed. Hermann, 1939, coll. L’esprit et la main ; rééd.1969, ISBN : 2-7056-5178-0

 Le Mur, nouvelle, Gallimard, coll. Blanche, 1939, ISBN : 2-07-025754-1 ; rééd coll. Folio, 1977, ISBN : 2-07-036878-5

 L’Imaginaire, essai, Gallimard, 1940 ; rééd. coll. Folio essais, 1986, ISBN : 2-07-032374-9

 Les Mouches, théâtre, Gallimard, coll. Blanche, 1943 ; rééd. coll. Folio, 1976, ISBN : 2-07-036807-6

 L’Être et le Néant. Essai d’ontologie phénoménologique, Gallimard, coll. Bibliothèque des idées, 1943, ISBN : 2-07-025757-6 ; rééd. coll. Tel, 1976, ISBN : 2-07-029388-2

 L’Âge de raison (Les Chemins de la liberté, I), Gallimard, coll. Blanche, 1945, ISBN 2-07-025758-4 ; réédit coll. Folio, 1976, ISBN : 2-07-036870-x

 Le Sursis (Les Chemins de la liberté, II), Gallimard, coll. Blanche, 1945 ; rééd. coll. Folio, 1976, ISBN : 2-07-036866-1

 Huis clos, théâtre, Gallimard, coll. Blanche, 1945 (en revue : 1944) ; rééd. Folio, 1976, ISBN : 2-07-036807-6

 L’existentialisme est un humanisme, Ed. Nagel, 1946 ; rééd. Gallimard, coll. Folio essais, 1996, ISBN : 2-07-032913-5

 Réflexions sur la question juive, Ed. Paul Morihien, 1946 ; rééd. Gallimard, coll. Folio essais, 1985, ISBN : 2-07-032287-4

 Morts sans sépulture, théâtre, Marguerat, 1946 ; rééd. Gallimard, coll. Folio, 1976, ISBN : 2-07-036868-8

 La Putain respectueuse, théâtre, Ed. Nagel, 1946 ; rééd. Gallimard, coll. Folio, 1976, ISBN : 2-07-036868-8

 Baudelaire, monographie, Gallimard, 1947 ; rééd. coll Idées, 1970, ISBN : 2-07-035031-2 ; rééd. coll. Folio, 1988, ISBN 2-07-032493-1

 Les jeux sont faits, scénario, Nagel, Genève, 1947 ; rééd. Gallimard, coll. Folio, 1996, ISBN : 2-07-039482-4

 Situations, I [Essais critiques], Gallimard, coll. Blanche, 1947, ISBN : 2-07-025762-2

 Situations, II [Qu’est-ce que la littérature ?], Gallimard, coll. Blanche, 1948, ISBN : 2-07-025763-0

  Situations, III [Lendemains de guerre], Gallimard, coll. Blanche, 1949 ; réédition 2003, ISBN : 2-07-076880-5

 Les Mains sales, théâtre, Gallimard, coll. Blanche, 1948, ISBN : 2-07-025764-9é ; rééd. Folio, 1976, ISBN 2-07-036806-8

 L’Engrenage, scénario, Nagel, Genève, 1948 ; rééd. Gallimard, coll. Folio, ISBN : 2-07-039481-6

 Entretiens sur la politique (entretien avec D. Rousset et G. Rosenthal), Gallimard, coll. Blanche, 1949, ISBN : 2-07-025538-7

 La Mort dans l’âme (Les Chemins de la liberté, III, Gallimard, coll. Blanche, 1949, ISBN : 2-07-025766-5 ; rééd. coll. Folio, 1972, ISBN : 2-07-036058-x

 Le Diable et le Bon Dieu, théâtre, Gallimard, coll. Blanche, 1951, ISBN : 2-07-025767-3 ; rééd. Folio, 1976, ISBN 2-07-036869-6

 Saint Genet, comédien et martyr, monographie, Gallimard, 1952 ; rééd. coll. Blanche, 1988, ISBN : 2-07-022723-5

 L’Affaire Henri Martin, recueil de textes commentés par Jean-Paul Sartre, Gallimard, 1953 ; rééd. Le Temps des cerises, Pantin, 2004, ISBN : 2-84109-500-2

 Kean (d’après Alexandre Dumas, théâtre, Gallimard, coll. Blanche, 1954 ; rééd.coll. Folio, 1987, ISBN : 2-07-036431-3

 Nekrassov, théâtre, Gallimard, 1956 (en revue ; 1955) ; rééd. coll. Folio, 1973, ISBN : 2-07-036431-3

 Les Séquestrés d’Altona,théâtre, Gallimard, coll. Blanche, 1960 (en revue : 1959), ISBN 2-07-025770-3 ; rééd. coll. Folio, 1978, ISBN : 2-07-036938-2

  Situations, IV [Portraits], Gallimard, coll. Blanche, 1964, ISBN : 2-07-025774-6

 Situations, V [Colonialisme et néocolonialisme], Gallimard, coll. Blanche, 1964, ISBN : 2-07-025775-4

 Situations, VI [Problèmes du marxisme, 1], Gallimard, coll. Blanche, 1964, ISBN : 2-07-025776-2

 Les Mots, roman, Gallimard, 1964, réédition coll. Blanche, 1987, ISBN : 2-07-025773-8 ; réédition coll. Folio, 1977, ISBN :2-07-036607-3

 La Transcendance de l’ego, essai, Ed. Vrin, 1965 (en revue : 1937) ; rééd. coll. Btp, 1996, ISBN : 2-7116-0676-7 ; rééd. coll. Textes et commentaires, 2003, ISBN : 2-7116-1648-7

 Critique de la raison dialectique [1958-1962], essai, t. II (inachevé) : « L’intelligibilité de l’histoire » Ed. A. Elkaïm-Sartre, Gallimard, coll. Bibliothèque de philosophie, 1985, ISBN : 2-07-070525-0

 Les Troyennes (d’après Euripide, Théâtre national populaire, 1965 ; Gallimard, 1966

 Situations, VII [Problèmes du marxisme, 2], Gallimard, coll. Blanche, 1965, ISBN : 2-07-025777-0

 L’Idiot de la famille. Gustave Flaubert de 1821 à 1857(I, 1971), monographie, Ed. A. Elkaïm-Sartre, Gallimard, coll. Bibliothèque de philosophie, 1988, ISBN : 2-07-071190-0

 L’Idiot de la famille. Gustave Flaubert de 1821 à 1857(II, 1971, Ed. A. Elkaïm-Sartre, Gallimard, coll. Bibliothèque de philosophie, 1988, ISBN : 2-07-071191-9

 L’Idiot de la famille. Gustave Flaubert de 1821 à 1857(III, 1972), monographie, Ed. A. Elkaïm-Sartre, Gallimard, coll. Bibliothèque de philosophie, 1988, ISBN :2-07-071189-7

 Situations, VIII [Autour de 68], Gallimard, coll. Blanche, 1972, ISBN : 2-07-027997-9

 Situations, IX [Mélanges], Gallimard, coll. Blanche, 1972, ISBN : 2-07-028088-8

 Un théâtre de situations, Ed. M. Contat et M. Rybalka, Gallimard, coll. Idées, 1973, ISBN 2-07-035295-1 ; rééd. coll. Folio essais, 1992, ISBN : 2-07-032691-8

 On a raison de se révolter (entretien avec Ph. Gavi et P. Victor), Gallimard, coll. Les Presses d’aujourd’hui, 1974, ISBN : 2-07-029078-6

 Situations, X [Politique et autobiographie], Gallimard, coll. Blanche, 1976, ISBN : 2-07-029373-4

 Cahiers pour une morale [1947-1948], Gallimard, coll. Bibliothèque de philosophie, 1983, ISBN : 2-07-024648-5

 Lettres au Castor et à quelques autres (t. I : 1926-1939 ; t. II : 1940-1963) ; Ed. S. de Beauvoir, Gallimard, coll. Blanche, 1983, ISBN 2-07-070039-9

 Scénario Freud [1958-1960], Gallimard, coll. Connaissance de l’inconscient », 1984, ISBN 2-07-070159-x, 2-07-070201-4

 Critique de la raison dialectique, t. I : Théories des ensembles pratiques précédé de Questions de méthode, Gallimard, 1960 ; édition A. Elkaïm-Sartre, coll. Bibliothèque de philosophie, 1985, ISBN :2-07-070493-9

 Mallarmé. La lucidité et sa face d’ombre, monographie, Ed. A. Elkaïm-Sartre, Gallimard, coll. Arcades, 1986, ISBN : 2-07-070686-9

 La Cérémonie des adieux de Simone de Beauvoir, suivi de Entretiens avec Jean-Paul Sartre (août-septembre 1974), Gallimard, coll. Folio, 1987, ISBN : 2-07-037805-5

 Vérité et existence [1948], Ed. A. Elkaïm-Sartre, Gallimard, coll. Nrf essais, 1989, ISBN :2-07-071726-7

 L’Espoir maintenant (entretien avec B. Levy, 1980), Verdier, Lagrasse (Aude), 1991, ISBN : 2-864432-129-7

 La Reine Albemarle ou le dernier touriste [1951-1952], Ed. A. Elkaïm-Sartre, Gallimard, coll. Blanche, 1991, ISBN 2-07-072373-9

 Carnets de la drôle de guerre (septembre 1939 – mars 1940), Ed. A. Elkaïm-Sartre, Gallimard, coll. Blanche, 1995, ISBN : 2-07-073780-2

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Commentaire (sans les données personnelles de l’auteur du message) et réponse laissés sur le blog « Tinhinane ».

roquentin, le vendredi 23 décembre 2005 à 17 h 47, site indiqué : Jean-Paul Sartre est l’homme, ’auteur le plus célèbre de son temps.il a écrit de merveilleux titre revues..la nausée reste toujours aussi lue qu’il a 68 ans.

Réponse de Taos à Roquetin, le lundi 2 janvier 2006 à 19 h 48 :
Assez d’accord avec vous mais parmi les signataires du "Manifeste des 121" et même en dehors de cette liste il y a et il y a eu des personnes (des femmes et des hommes) tout à fait admirables au sein de la communauté humaine. Amitiés intellectuelles. Taos

notes bas page

[1Cf. le numéro spécial des Temps Modernes, qui lui est consacré en octobre 1961, après son décès le 4 mai de cette même.

[2« L’existentialisme n’est pas tellement un athéisme au sens où il s’épuiserait à démontrer que Dieu n’existe pas. Il déclare plutôt : même si Dieu existait, ça ne changerait rien ; voilà notre point de vue. Non pas que nous croyons que Dieu existe, mais nous pensons que le problème n’est pas celui de son existence ; il faut que l’homme se retrouve lui-même et se persuade que rien ne peut le sauver de lui-même, fût ce une preuve valable de l’existence de Dieu. En ce sens, l’existentialisme est un optimisme, une doctrine d’action, et c’est seulement par mauvaise foi que, confondant leur propre désespoir avec le nôtre, les chrétiens peuvent nous appeler désespérés. », J-P Sartre « L’existentialisme est un humanisme » Ed. Gallimard (Texte d’une conférence donnée à Paris le 20 octobre 1945).

[3Cf. Lettres (la première et avant l’annonce de l’attribution du prix et la seconde après) de Sartre, exprimant pourquoi il refusait le prix, à l’académie Nobel :

(a) Monsieur le Secrétaire,

D’après certaines informations dont j’ai eu connaissance aujourd’hui, j’aurais cette année quelques chances d’obtenir le Prix Nobel. Bien qu’il soit présomptueux de décider d’un vote avant qu’il ait eu lieu, je prends à l’instant la liberté de vous écrire pour dissiper ou éviter un malentendu. Je vous assure d’abord, Monsieur le secrétaire, de ma profonde estime pour l’académie suédoise et le prix dont elle a honoré tant d’écrivains. Toutefois pour des raisons qui me sont personnelles et pour d’autres qui sont plus objectives, je désire ne pas figurer sur la liste des lauréats possibles et je ne peux ni ne veux, ni en 1964, ni plus tard, accepter cette distinction honorifique.

Je vous prie, Monsieur le secrétaire d’accepter mes excuses et de croire à ma très haute considération.

(b) Extraits de la lettre de « refus » :

Je regrette vivement que l’affaire ait prix une apparence de scandale : un prix est distribué et quelqu’un le refuse.

[…] J’y ai invoqué deux sortes de raisons : des raisons personnelles et des raisons objectives.

Les raisons personnelles sont les suivantes : mon refus n’est pas un acte improvisé. J’ai toujours décliné les distinctions officielles. Lorsque après la guerre, en 1945, on m’a proposé la légion d’honneur, j’ai refusé bien que j’aie eu des amis au gouvernement. De même, je n’ai jamais désiré entrer au Collège de France comme me l’ont suggéré quelques-uns de mes amis. […] Ce n’est pas la même chose si je signe Jean Paul Sartre ou si je signe Jean Paul Sartre Prix Nobel. […] L’écrivain doit donc refuser de se laisser transformer en institution même si cela a lieu sous les formes les plus honorables comme c’est le cas. […]

Mes raisons objectives sont les suivantes : Le seul combat actuellement possible sur le front de la culture est celui pour la coexistence pacifique des deux cultures, celles de l’est et celle de l’ouest. Je ne veux pas dire qu’il faut qu’on s’embrasse, je sais bien que la confrontation entre ces deux cultures doit nécessairement prendre la forme d’un conflit, mais elle doit avoir lieu entre les hommes et entre les cultures, sans intervention des institutions. […] Mes sympathies vont indéniablement au socialisme et à ce qu’on appelle le bloc de l’est, mais je suis né et j’ai été élevé dans une famille bourgeoise. […] J’espère cependant bien entendu que « le meilleur gagne », c’est à dire le socialisme.

C’est pourquoi je ne peux accepter aucune distinction distribuée par les hautes instances culturelles, pas plus à l’est qu’à l’ouest, même si je comprends fort bien leur existence. Bien que toutes mes sympathies soient du cote des socialistes, je serais donc incapable tout aussi bien d’accepter par exemple le prix Lénine si quelqu’un voulait me le donner, ce qui n’est pas le cas. […] Pendant la guerre d’Algérie alors que nous avions signé le « Le Manifeste des 121 », j’aurais accepté le prix avec reconnaissance, parce qu’il n’aurait pas honoré que moi mais aussi la liberté pour laquelle mous luttions. Mais cela n’a pas eu lieu et ce n’est qu’à la fin des combats que l’on me décernait le prix.

Le refus fit beaucoup parler, et fit même un peu scandale, André Maurois affirma même, que si Sartre avait refusé le Prix Nobel, c’est qu’il se savait incapable de porter un habit.

Messages

  • 1 28 avril 2009, 21:36, par ventoux

    le fait que Sartre n’ait ? aucun moment durant l’Occupation fait de la r ?sistance le disqualifie d ?finitivement ; donner des le ?ons apr ?s la guerre la belle affaire !!!
    En fait il a partag ? la l ?chet ? de l’ensemble des fran ?ais et cela est d’autant plus condamnable ? la lueur de ses ?crits sur l’engagement..., une fois le danger pass ?.
    Bref si l’on doit juger un homme sur ses actes j’avoue que Druon a une autre envergure....
    Il est vrai qu’une gauche bien pensante a su prot ?ger l’ic ?ne mais la v ?rit ? sort du puits et sa compagne Simone de Beauvoir a travaill ? pour radio Vichy ;

    Ces gens l ? ne m ?ritent pas le respect...



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