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Marc Saint Saëns, signataire du "Manifeste des 121"

Indications bibliographiques à propos de Marc Saint Saëns, par Taos Aït Si Slimane.

Texte initialement publié, sur mon blog Tinhinane, le dimanche 11 septembre 2005 à 17 h 44.

Marc Saint Saëns, petit-neveu du musicien Camille Saint Saëns, est né à Toulouse le 1er mai 1903 et est décédé en 1979. Il est l’un des principaux artistes, aux côtés de Jean Lurçat et Gromaire, qui ont participé au grand mouvement de « Renaissance de la tapisserie ». Ses tapisseries les plus connues sont : Thésée vainqueur du Minotaure (Tapisserie d’Aubusson, 1943) et Orphée (Tapisserie des Gobelins, 1950).

A Toulouse, on peut admirer les tapisseries de Marc Saint-Saëns au théâtre du Capitole ainsi qu’à la Bibliothèque d’Étude et du Patrimoine où une grande fresque triptyque de Marc Saint Saëns orne la salle de lecture.

Marc Saint Saëns a également réalisé, en 1939, les peintures murales de la salle du Conseil de l’Hôtel de ville de Commentry : Les Ages de la vie (maternité, jeunesse, enseignement, vieillesse), Marianne, L’Arbre de la Liberté et Christophe Thiviers. Il est l’auteur de la fresque en mosaïque, intitulée La Naissance du jour qui orne le porche extérieur menant aux salons de l’hôtel de ville de Blanc-Mesnil inauguré en 1967. Dans une note manuscrite conservée aux archives municipales, Saint Saëns décrit la composition et les cartons originaux de son œuvre exclusive destinée à la mairie du Blanc-Mesnil. « Il s’agira d’une composition de divers symboles autour d’un texte de Paul Éluard sur la naissance, écrit-il, elle sera réalisée en mosaïque de pâte de verre de Murano, selon la technique traditionnelle de la mosaïque byzantine ». Dans cette même mairie, il est également possible d’admirer deux tapisseries réalisées dans les manufactures d’Aubusson : Le Vin du monde qui orne la salle des réceptions, est l’œuvre du peintre cartonnier Jean Lurçat, frère de l’architecte concepteur de l’hôtel de ville, André Lurçat. L’autre tapisserie, La Nuit qui décore la salle des mariages est signée du peintre-cartonnier, Jean Picart Le Doux. Ces trois artistes ont fondé en 1947 l’Association des peintres cartonniers de tapisseries.

Dans le premier volet d’une série d’émissions de France culture portant sur « Post mai 68 », Emmanuel Laurentin reçu, le 12 mai 2008, Isabelle Saint Saëns dans La fabrique de l’Histoire, elle a évoqué brièvement les engagements de ses parents. Extraits :

1) Isabelle Saint Saëns : [...] Cela dit, on était violemment – moi-même, de part mon histoire familiale – anti Parti communiste français.

Emmanuel Laurentin : Parce que votre père avait quitté le Parti communiste français…

Isabelle Saint Saëns : Non, non. Il l’avait quitté en 68. Il était depuis 1920 au Parti communiste, il a été dans la Résistance à Toulouse, c’est là qu’il a connu Jean-Pierre Vernant et un certain nombre de gens.

Emmanuel Laurentin : Victor Leduc, j’imagine ?

Isabelle Saint Saëns : C’est ça. Justement, il a fait partie de cette bande qui avec Vernant et Leduc publiait La voie communiste et L’étincelle, je crois que l’un était interne, l’autre externe. Et c’est bande qui de 48 à 68 a sauté sur toutes les occasions pour protester, pour critiquer et pour se faire massacrer par le PC. Que ce soit les médecins « des blouses blanches », la Hongrie, le « Manifeste des 121 », l’Algérie, les étudiants de l’UEC, les étudiants et Prague. Et Prague, là, ils ont estimé que ça suffisait. Donc, moi, j’étais virulemment anticommuniste parce que j’entendais à la fois les critiques que racontaient mon père et ses amis et en même temps je voyais rester à l’intérieur de ça. Je trouvais ça… Bon. Puis, j’entendais ma mère raconter le planning familial et la façon dont c’était reçu par Jeannette Vermeersch qui nous poussait à…

Emmanuel Laurentin : Faire des enfants.

[...]

2) Isabelle Saint Saëns : [...] on était tous quand même relativement, moi en particulier, sensibles à l’histoire du colonialisme, en particulier à l’histoire du 17 octobre 1961, mes parents ont fait partie des très rares parisiens, des très rares non Français Musulmans d’Algérie à faire partie de la manifestation de soutien qui ont eu quelque jours après, ma mère est rentrée en sang… [...]



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