Maurice PONS est né à Strasbourg en 1927. Il entreprend des études de philosophie qu’il abandonne rapidement. Diplômé d’Études supérieurs à la Sorbonne, comédien amateur, il devient journaliste et éditeur d’occasion. Il collabore à la revue Arts tout en travaillant chez Del Duca puis abandonne la vie parisienne et se retire, en 1957, au Moulin d’Andé dans l’Eure : « Le Moulin d’André est mon lieu de vie, de travail, de repos. C’est là que j’ai écrit tous mes livres. » (cf. Texte de Maurice Pons sur le Moulin d’Andé)
Le 6 septembre 1960, il signe la Déclaration sur le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie et subit comme la plupart des signataires maintes censures et interdictions. Il publie, la même année, Le Passager de la nuit chez René Julliard. Le livre circule sous le manteau, notamment à Fresnes et à la Santé.
Maurice Pons a eu le Prix Henry de Régnier pour l’ensemble d’une œuvre en 1999.
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Bibliographie de Maurice Pons
– Métrobate, Ed. René Julliard Coll. « Porte ouverte » consacrée aux débutants, 1951. Réédition Balland : Pourquoi pas Métrobate, 1982.
– La mort d’Eros, Ed. René Julliard, 1953
– Virginales, recueil de nouvelles, Ed. René Julliard, 1955 ; rééd. Christian Bourgeois en 1984 et 2001, 112 pages, ISBN : 2267003554. Grand Prix de la Nouvelle, Truffaut tira le scénario de son film Les Mistons qui porte le nom d’une des nouvelles.
– Le cordonnier d’Aristote, autobiographie, Ed. René Julliard, 1958. Réédition, sous le titre Embuscade à Palestro, aux éditions Le Rocher, 1992. Maurice Pons : […] On est tous impliqué dans cette sale guerre. […] je raconte qu’une quinzaine de soldats français ont été descendus à la mitraillette. On ne peut pas effacer de sa mémoire cet épisode là. Il faut subir. Et cela ne s’arrange pas. Qu’est-ce qu’on déguste. Je ressens toujours les mêmes révoltes contre l’injustice, la méchanceté, les atteintes à l’honneur. Et face à cette horreur, le triomphe des autres, les Bush et Cie… On vit dans un monde cruel. Il faut l’assumer. D’où les « Saisons ». Quand un monde est inhabitable, on le change ou on en change. Mais le pauvre Siméon, s’il veut changer le monde, c’est encore pire, il rencontre un monde qui s’appelle la mort.
– Le Passager de la Nuit, récit sur la guerre d’Algérie, écrit au Moulin d’Andé en 1959, Ed. René Julliard, 1960, tirage, sur pur fil du Marais, de 20 exemplaires numérotés de 1 à 20 plus quelques exemplaires d’auteur, le tut constituant l’édition originale. 4ème de couverture de cette première édition : ... Il portait une chemise blanche à col ouvert et un pantalon de flanelle grise. Il était assez grand, ce qui l’obligeait, dans la voiture basse, à replier les genoux assez haut. Sur les genoux, il tenait serré, par-desus son imperméable plié, un de ces petits sacs de toile que donnent à leurs voyageurs certaines compagnies d’aviation. - vous prenez souvent l’avion ? lui avis-je demandé pour tenter d’engager la conversation. - Cela m’arrive, avait-il répondu. C’est tout ce que nous nous étions dit depuis Paris. Depuis Paris, il avait gardé les deux mains croisées sur les anses de son sac. Nous étions presque seuls sur la route lisse qui traversait la nuit... Réed. Du Rocher, 129 pages, 1991, ISBN : 2-268- 01115-1. Robert Enrico : « Maurice, c’est aussi pour moi Le Passager de la nuit et la guerre d’Algérie. C’est à cause de ce roman que je lui ai demandé d’écrire les dialogues de La Belle Vie ».
– Les saisons, roman, Ed. Julliard, 1965. Réédition Christian Bourgois, 214 pages, 1975, ISBN : 2-2674-00570-X. Un œuvre adaptée au C.D.N de Normandie - Comédie de CAEN en novembre 2002, dans une mise en scène de Znorko. 4ème de couverture de l’édition de 1975 dans la collection dirigée par Christian Bourgois, et dont la couverture est illustrée par Le troisième de la création, détail du panneau extérieur du tryptique : le jardin des Délice par J. Bosch : « Depuis une quinzaine d’années, les lecteurs des Saisons (Julliard 1965, Christian Bourgois 1976) forment une sorte de confrérie d’initiés. ils partagent une même vision du monde, « plaque » sur le monde réel comme l’or ou la suie ; ils utilisent le même langage, les mêmes images de références, et se connaissent et se reconnaissent entre eux, un peu comme les lecteurs de Malcolm Lowry ou de Dino Buzzati. Ceux des années 80 succomberont à une fascination irrésistible pour cette « fresque noire d’un extravagant pessimisme » qu’évoquait Matthieu Galey dès la publication de ce chef-d’œuvre singulier. »
– La Passion de Sébastien N., une histoire d’amour, Ed. Denoël, 1968, 192 pages, Coll. Romans français, 1971, ISBN : 2-207216527. Réédition Le Festin de Sébastian, Ed. Le Dilettante, 1999, 188 pages, ISBN : 2-842630300.
– Rosa. Chronique fidèle des événements survenus au siècle dernier dans la Principauté des Wasquelham, comprenant des révélations sur l’étrange pouvoir d’une certaine Rosa, qui faisait à son insu le bonheur des plus malheureux des hommes., Ed. Denoël, collection Folio, 1967, 216 pages. Réédition Julliard, 187 pages, 1994, ISBN : 2260011683.
Quatrième de couverture de l’édition de 1967 chez Denoël : « Que voilà donc une capitale paisible ! se disait le Colonel-Comte, qui donnait toujours à Wesquelham son titre historique. Paisible et presque engourdie par l’hiver. qui penserait que se déroule ici un drame poignant et inexplicable ? Que les soldats chargés de veiller sur elle désertent la place par paquet ? Que les officiers chargés de veiller sur les soldats disparaissent à leur tour ? Morbleu ! se disait-il, nous y mettrons bon ordre ! Quand il faudrait réduire la capitale en cendres ! »
Sur cette même quatrième de couverture on peu lire la phrase d’Étienne Lalou de l’Express : « Un récit mené de main de maître, avec un mélange d’humour et de tendresse, par un écrivain qui témoigne sans défaillance d’une véritable joie d’écrire. »
– La passion de Sébastien N., Ed. Denoël, 1968.
– Chto !, pièce en 2 actes, Ed. Christian Bourgeois, 1970.
– Mademoiselle B., Ed. Denoël, Coll. Romans français, 1973, 264 pages, ISBN : 2207218945. Réed. Gallimard, Folio (n° 1780), 1986, 288 pages, ISBN : 2070377806.
– La Maison des brasseurs, roman, Ed. Denoël, 1978 et 1994 Coll. Romans français, 176 pages, ISBN : 2207224813.
– Douce-amère, onze nouvelles, Ed. Denoël Coll. Romans français, 1985, 192 pages, ISBN : 2207231089. Réed. Le Dilettante, 1997 et 2006, 176 pages, ISBN : 2842630084. Grand prix de la nouvelle de l’Académie française en 1985. Maurice Pons :La Vallée, est un des rares textes que j’ai écrit dans l’urgence, en 1960, pour paraître dans le fameux numéro des Lettres nouvelles de Maurice Nadeau entièrement écrit par les signataires du « Manifeste des 121 ». C’est un thème que je mijotais depuis des années. Mais je n’avais pas encore rencontré – ni imaginé- le personnage de Siméon. C’est grâce à lui que j’ai pu inventer, imaginer, romancer tout l’itinéraire irréel, impossible, insoutenable qui le mène dans la vallée et vers la mort atroce à la fin des saisons.
– Souvenirs Littéraires et quelques autres, quai Voltaire, 1993, nouvelle édition Le Rocher, Coll. Le portique, 200 pages, 2000, ISBN : 2268035727.
– La Dormeuse, Ed. Calligramme, 2001
– Délicieuses frayeurs, recueil, Ed. Le Dilettante, 122 pages, 2006, ISBN : 2842631226.