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Offrande du poète Ahcène MARICHE

Certains messages éclairent nos soirées telles des étoiles filantes qui nous invitent à faire des vœux, …

La délicate offrande reçue le 12/12/2020 à 21h 21, et sa dédicace en sont une belle illustration :

« Salutations poétiques, écrit le poète-physicien Ahcène MARICHE

Je vous dédie ici un bouquet poétique cueilli de mon jardin d’inspirations multiples dès mon jeune âge à ce jour.

J’ai choisi, une belle traverse pour arriver vite et vous l’offrir. Ce bouquet comporte 15 roses de couleurs différentes dont certaines ont des épines. En voyant les pétales c’est un réel bonheur mais si on voit les épines ce n’est nullement le même cas.

J’ai entamé ma cueillette par « LA TOILE D’ARAIGNÉE » que j’ai vu sur une rose dans cet « ENVIRONNEMENT » où nous vivons, qui a laissé « le bâton » me pousser à écrire.
Le climat m’a fait penser au « PARI DU SOLEIL ET DU VENT » d’où j’ai puisé une belle leçon de vie.

« Le balai » qui s’est adossé au mur, a su me soutirer des mots sur le comportement des humains « responsables » irresponsables qui dans le fond
ils ne sont que des « CRASSEUX » au point où « D’ORTIE, J’AI FAIT MA COUCHETTE ».
« LES MÉTAMORPHOSÉS » aussi ces gens que je ne piffe pas qui nous gâchent la vie et rendent « L’ESPOIR PLAINTIF » en voyant « LES ORDURES » qui nous entourent et qui nous empestent. Dans ma traversée j’ai rencontré « LA DISETTE EN MARCHE » et là « IL M’ÉCHAPPA UNE PAROLE… » sur « la brindille » qui se vante de sa taille et de son ombre. J’ai vraiment voulu croire, il m’a été difficile mais CLIO m’a fait avaler une couleuvre et « j’ai cru… ».

J’espère que vous allez pouvoir sentir les parfums de ces roses qui composent le bouquet de mon inspiration poétique encore une fois avec ce puzzle des 15 titres en gras. »

Ahcène MARICHE

Quand un poète s’invite dans la rubrique Plumes et claviers d’ami.e.s, celle-ci l’accueille avec tous les honneurs qu’elle réserve aux créatifs, à ceux qui alimentent le scintillement de notre firmament, ...

Merci Ahcène MARICHE, pour votre cadeau.

Taos AÏT SI SLIMANE

LA TOILE D’ARAIGNÉE

Devant une toile d’araignée
À méditer et à l’observer
Je me suis laissé
À elle bien tendue,
Je m’imagine suspendu,
M’en libérer est peine perdue.

Ce que mes yeux voient
Éveille mon émoi
Et me pousse à réfléchir.
Profondément angoissé
Occupé par ma pensée
Comment m’en sortir ?

Une mouche vient tournoyer
Autour de la toile, tout près
De l’araignée aux aguets.
Fatiguée, elle s’y est posée
Aussitôt elle est happée
En une minute sucée

Que de mouches ont ainsi péri
Et moi je réfléchi
Au pourquoi de ceci.
Enfin je comprends
Que l’araignée les attend
Pour en vivre s’entend

Arrive un grand taon
Tout en bourdonnant
Fort et bien portant
La toile est secouée
D’un seul coup transpercée
L’hyménoptère est passé

La toile n’est que silhouette
Elle ne gêne ni n’inquiète
Il le fait de belle lurette
C’est pour cela qu’il s’en passe
Car le plus fort passe
Et le plus faible trépasse

Ainsi sont les lois
Telles des toiles je les vois
Le faible s’y débat
C’est un perdu combat
Le plus fort ne s’y fait pas
Il n’en fait pas cas

À une toile d’araignée
Je compare les lois
Elle prend la mouche facilement
Mais pas le bourdon
Par sa force, il la perfore
À ce propos nous sommes d’accord

Les lois profitent tout le temps
À ceux qui sont nantis
Ceux qui les subissent souvent
Sont les plus démunis
Médite ! Toi le sage, toi le savant
Pour qui sont-elles tissées ?

L’ENVIRONNEMENT

La nature qui nous environne
Souffre d’un manque de vigilance.
D’elle ne se soucie personne ;
Elle subit nos négligences.
Des déchets qu’on lui donne
On voit partout la présence.

De leurs mains ils n’épargnent
Aucun lieu, ô mes frères.
Ni la forêt, ni la compagne
Ni les champs ni les rivières.
Et leur destruction gagne
Même le désert et la mer.

Chaque coin est un dépotoir ;
De tout côté sort la fumée.
La beauté n’est plus à voir ;
L’être humain l’a abîmée.
L’été nos maquis sont noirs
Par les incendies allumés

La pollution infecte nos rivières
Que les égouts ont détruites.
Et par de nuisibles matières
Les poissons ont pris la fuite.
Il se trouve que même les pierres
Par le vol leur masse est réduite.

La chasse, jadis notre détente
Faisait du gibier notre lot.
À présent, l’hameçon qui remonte
Ne nous ramène rien de l’eau.
Et si tu es naïf tente
D’avoir d’un piège un oiseau.

Les bosquets qui s’offraient à la sieste,
Le feu les a consumés.
De la verdure rien ne reste ;
Tout est mort ou abîmé.
Le désastre est manifeste ;
Et finira par nous enfermer.

On fait l’hygiène en sa maison
Sans balayer devant sa porte.
Et de nos repas nous faisons
Des gaspillages de toute sorte.
Nature nous savons la raison
De ton chagrin que tu supportes.

Chez nous s’amoncellent les ordures ;
On apprivoise la saleté !
En dedans, nos maisons sont pures,
Dehors, chaque coin est gâté.
Les semeurs de pourriture
Ont chassé la propreté.

J’aime quand le vent se lève ;
Il dévoile tout à nos yeux.
Et quand le tourbillon élève
Les immondices vers les cieux.
Il les rassemble puis achève
Par les semer en tout lieu.

Et la mer quand elle s’agite
Et va remuer ses creux
Dont les débris remontent vite,
On dirait qu’elle se prête au jeu.
Et quand l’agitation la quitte,
Vois tes méfaits de tes yeux.

Les mouches et les moucherons
Nous suivent et nous enveniment.
Les légions de morpions
Dans la pourriture s’agglutinent.
La puanteur infecte les environs
Par les charognes et les vermines.

Qui néglige l’environnement
Sur lui tout le mal retombe.
Amis, si nous l’imitons
C’est que nous creusons nos tombes !
Donnant l’exemple en nettoyant ;
L’initiative nous incombe.

Balayons devant nos portes
Épurons la nature entière
Il faut qu’on aille et qu’on sorte
Nettoyer puits et rivières.
Et parmi les peuples, de la sorte,
Notre nation sera fière.

LE BÂTON

J’ai trouvé un bâton
Son sort pleurant
Par terre trainant
Piétiné par les passants
Froid, chaleur et pluie subissant
Son malheur s’aggravant

Par le temps où il était respecté
Par ceux qui l’utilisaient
Nombreux ceux qu’il a châtié.
Quand l’oppresseur le maniait
Nombreux sont ceux qu’il a mené
Là où ils n’ont jamais voulu aller.

Il s’est rappelé de sa place,
De son aura et de sa valeur.
Il s’est rappelé de ses ornements
Du temps où il faisait respecter les serments
Derrière les désobéissants
Il était toujours présent.

Ils s’empressent de le choyer,
De l’orner, de le parer.
Pendant que les uns le polissent
Les autres, un bon coin lui choisissent.
Il est sollicité tout le temps
Il est préféré quand il servait tant

Mais le jour où il s’abimera
Ou que mieux on le trouvera
Personne ne le prendra

De ses services, on se passera
À la rue on le jettera
Et chaque passant se vengera

LE PARI DU SOLEIL ET DU VENT

Entre vent et soleil le pari fut tranché :
Qui des deux pourra arracher
Un burnous des épaules.
Ils traînèrent en paroles,
Chacun dit j’en suis habile
Pour moi c’est chose facile.

D’abords le vent tenta sa chance
En soufflant avec violence.
L’homme s’agrippant au burnous qu’il porte
Risqua que le vent l’emporte
Que de lâcher son vêtement.
Et le vent cessa tout mouvement.

Il a cru que c’est la force qu’il faut
Alors il redoubla l’assaut.
Il échoua dans sa tentative.
Bientôt un tourbillon arrive.
Le fit tourner ; son sens changea.
L’homme dans son burnous se protégea.

Le soleil compris l’affaire :
Telle épreuve ne peut se défaire
Qu’avec raison et douceur.
Le voilà qui lâche sa chaleur.
Et l’homme pris de sueur soudain
Jeta le burnous de sa main.

Il le prit et le met de côté
Étant de chaleur irrité
Sans aucune contrainte.
Et le vent gagné par la crainte
Regretta son attitude
Et fut pris d’inquiétude.

Pour qui a compris ma fable
Sa morale est profitable.
La nature donne des connaissances,
Nous apprend par l’expérience.
Le raisonnement est capital
Pour conquérir l’idéal

LE BALAI

J’ai vu un balai en costume
Répugnant sa besogne
De sa métamorphose il s’étonne
Son allure lui plait
Il s’y plait
Les temps pour lui ont changé

À peine sorti de la boue
Qu’il se met à se parer
Il ne tient plus debout
Il aime vadrouiller
Il lui arrive même de vociférer
Oubliant qu’il n’était qu’un balai

Et que nettoyer et balayer
C’est sa destinée comme on le sait
C’est sa corvée, son métier
La poussière et les égouts
Il y a déjà pris goût
Son existence en dépend

Son coin est toujours là
Le travail ne manque pas
Il ne peut se dérober
Son poste est bien là
Les ornements ne lui servent à rien
Surtout quand la nuit vient

Rien ne sert de te parer
Reste tel que tu es
De loin on te reconnait
On connait ta destinée
Tu n’auras nulle récompense
Quel que soit ton allégeance

Sache qu’une fois usé
Par les sols abimés
Tu finiras à la décharge
Au milieu des ordures en marge
Qui de toi se moqueront
Et de partout te taquineront

LES CRASSEUX

J’ai rencontré trois pouilleux
Misérables et crasseux
Médisants
Ignorants
Atteints par la gale
Se croyant sans égal

Nombreux sont leurs défauts
Qu’ils ne peuvent effacer
Nombreux sont leurs péchés
Qu’ils ne peuvent se confesser
Nombreux sont leurs torts
Qu’ils ne peuvent réparer

Ils n’osent pas se montrer
Ils n’ont jamais existé, on dirait
Entre eux ils professent
Plein de promesses
Sans en être garants
Ils sont bons pour la laisse

Montrez-vous !
Osez parler
Votre bravoure
Osez nous la montrer
Vous êtes poltrons ! On le sait
De péchés vous vous nourrissez

De loin, cela se voit
La misère vous pourvoit

Vos actes flasques
Feront tomber vos masques
Loin d’être vaillants
L’honneur en vous est absent

Personne parmi vous
Ne peut se défendre
Personne parmi nous
Aide de vous ne peut attendre
Comment osez-vous prétendre
La vie, agréable la rendre ?

Nous l’avons compris
L’honneur ne vous a pas épris
Nous l’avons compris
Tel un troupeau vous êtes conduits
À leurs jeux vous êtes pris
Personne n’en est surpris

D’ORTIE, J’AI FAIT MA COUCHETTE

D’ortie, j’ai fait ma couchette
Fuyant ma colère en tempête
Et sans cesse me meurtri.
Un tas de genets sous ma tête
Et des asperges pour couette
Afin que j’en sois aguerri !

J’ai réuni pour ces moments
Soupirs et rugissements ;
Grommellements et cris ;
Tapotages et hurlements
Bruits et gémissements
Pour que le sommeil me fuit !

J’ai dû boire par fortes doses
Marrube, goudron et laurier-rose
Pour me taire comme un muet.
Et puis je me suis offert
La gentiane très amère
Et j’ai dit : « Ce n’est pas assez ! »

Du piment rouge en quantité
Et de la gomme d’Assa, j’ai goûté
Pour soulager ma souffrance.
Je l’ai fait boire de toutes choses
Comme un entonnoir qu’on pose ;
Il englouti en permanence.

Pour les épreuves, j’ai fait place
Et j’ai ménagé l’espace
Pour leur combat acharné.
Pour que la paix fasse surface
Combien nous vaut la grâce !
Celles-ci n’ont rien ramené !

LES MÉTAMORPHOSÉS

Transformés en balais
Accrochés à des manches mauvais
Laissant votre dignité
Par terre souillée
Vous voilà balayé
Et dans des égouts vous noyer

N’avez-vous plus de personnalité ?
Votre âme vous a-t-elle quittés
Comment avez-vous accepté
Ainsi vous métamorphoser
Caressant vos moustaches
Et coiffés de panaches.

Ainsi vous êtes faits
Pour cela vous êtes nés.
Excellents dans la médiocrité
Serviteurs et valets
De ceux qui en s’élevant
Sur vous s’appuyant

Vous les faites vivre
Tandis que vous mourrez
Vous les faites grimper
Tandis que vous descendez
Vous vous complaisez
Dans la déchéance

Soyez hommes
Exprimez-vous

Bravez votre misère
Ayez de l’audace
A chacun apparaitra
Son rang et sa place

La vie a ses hauts et ses bas
Change selon les cas
Chacun son destin
Chacun son festin
Vous marchez sur des jeunets
Ils marchent sur des billets

N’est puissant que le Dieu
Aucun homme ne possède les cieux
Méfiez-vous des fanfarons
Et des vilains gloutons
Clarifiez vos idées
Sans vous laisser guider

On ne vit qu’une fois
Luttez contre le désarroi
S’ils se prennent pour des rois
Prenez-les pour des chats
Armez-vous de persévérance
Pour assurer votre délivrance

L’ESPOIR PLAINTIF

J’ai vu la lumière s’éteindre ;
Le noir qui suivit m’en a privé.
Et l’espoir se met à geindre
Par l’amertume, il sera gavé.
C’est fait ; il vient d’atteindre
Ce qu’il haï ; sage, vous savez.

J’ai vu se résigner l’espoir ;
L’espérance en lui, est éteinte.
Sans lui que peut bien vouloir
L’homme que domine la contrainte ?
Stressé et sans rien vouloir ;
Il tombe dans l’angoisse et la crainte.

Le bonheur qui nous attendait,
Patiemment, nous tendait la main.
Finalement par ses mains vidées,
Il devint pauvre le lendemain.
Et les gens qu’il regardait,
Vers lui, a perdu le chemin.

Le parcours de la vie, en vérité,
De tant de dédales, est parsemé.
On les rencontre en tout côté ;
Malheureux l’homme aux yeux fermés.
S’il est privé de santé
Y restera tout désarmé.

La vie est une échelle qu’on arpente ;
En haut les biens sont conservés.
Et tout humain qui n’y monte
Ne pourra rien observer.
Là-bas, les richesses sont abondantes.
Homme, monte pour y arriver !

LES ORDURES

Ordures que le vent a amené
Vous ne serez pas balayées
Maintenant que vous êtes arrivées
À votre aise vous reposer
Hiver comme été
Un jour vous partirez

Comme le vent vous a ramené
Tout près, vous a déposé
Un jour, il vous emportera
Alors ! Cessez de radoter
Et c’est à bien méditer.

Le vent n’emporte souvent
Que les brindilles et les feuilles légères
Déracinées ou asséchées
Nous refusons votre voisinage
Nous refusons votre marchandage
Vous n’êtes que des girouettes

Vous ne tenez place nulle part
Prêtes pour le départ
Avec tout flatteur
Comme si de rien n’était
Dépourvues, vous avez toujours été
Votre artifice est déjoué

En tout lieu vous existez
Vous vous reconnaissez
De loin, vous nous apparaissez
Sans raison danser
Vous n’en faites jamais assez
Même quand vous vous reposez

Le vent vous ramassera
Avec vous s’amusera
Pour des brindilles, il vous prendra
Le tourbillon s’énervera, il viendra
Vous tournoyer, il s’élèvera, vous emporter
Et au loin vous disperser

LA DISETTE EN MARCHE

Chez nous la richesse prospère
Mais nous vivons dans la misère !
La vague de la faim nous emporte.
Les grandes pluies ont cessé
Comment le grain pourrait-il pousser ?
La disette frappe à nos portes.

Comment nous entendre raison,
Nous, peuple au ventre creux ?
Dans les comptes que nous faisons,
Le résultat est désastreux.
Crise et terreur en toute saison
La peur hante les malheureux.

De tes ennuis et tes peurs,
À quoi donner priorité ?
Ils sèment tous le malheur ;
Se tiennent par réciprocité.
Leurs filets emprisonnent ton cœur,
L’issue n’est pas à la portée.

Si parmi eux, l’un t’aide,
L’autre causera ton péril.
Si le courage pour toi cède,
Le destin te sera fertile.
Gare au mal sans remède
Qui se jouera de toi, homme vil !

Le pain nous manque souvent ;
Et nous avons toujours faim !
Chez les autres nous le voyons.
D’espérance nous sommes pleins.
Et de sagesse, nous débordons
Même si notre âme souvent se plaint

IL M’ÉCHAPPA UNE PAROLE…

Il m’échappa une parole
Qui m’a semblé sans portée.
Elle charia dans sa chute
Des problèmes et des disputes
Et pour la discorde, elle lutte !

Il m’échappa une parole
Comme le fil qu’on dévide.
Et dans son élan rapide,
Elle s’en va et me devance.
En des moments, elle avance.
En d’autres, recule et renonce.

Il m’échappa une parole
Sans l’avoir bien pensée.
C’est quand le moment est passé
Que j’ai senti sa gravité.
J’en fus déçu et agité
En perdant ma sérénité.

Il m’échappa une parole
Sans que je fasse attention.
Elle apporta la solution
Sans que je le sache moi–même !
Partout, de l’effet qu’elle sème
Elle résout tous les problèmes.

Ses sens changent par alternance,
Diffèrent par ce qu’elle annonce ;
Cela dépend de l’endroit.
Pour savoir ce qu’elle te réserve,
Écoute-la bien et observe
Et attend ce qu’elle t’envoie.

LA BRINDILLE

Rien qu’à le regarder
De la peine il nous jouait
Pour malheureux on le prenait
Nous étions crédules
Sans émules
À la merci des mules

Tel un brin ombrageant
Toute une forêt cachant
Faune et flore s’entend
Sans honte, il osa et parla
Il élève même la voix
Beaucoup il impressionne

Il fut exalté
Jusqu’à même prêcher
Et pouvoir soulager.
Partout où il passe
Il laisse des traces
Bien des soucis sont dissipés.

Heureux, il se complaisait
Il avait même du succès
Auprès de ceux dont il dépendait
Il fréquentait haute classe
Il s’offrit même une place
Parmi ses fréquentations

Une fois leurs besoins satisfaits
En quantité et en qualité

Tels qu’enfin les ont souhaités
Ils ont joué et arbitré
Ils ont tout gagné et emporté
Et l’ont laissé sur le parquet

J’AI CRU…

De silex, j’ai cru mon cœur
Que même une masse ne peut casser.
Même si je lui tiens rancœur
Et que je le tracassais.
Son aspect dur n’est qu’un leurre ;
Il s’effrite s’il est oppressé.

Au silo, je comparais mon cœur ;
Il renferme ce que j’y mets
Ramenant d’ici et d’ailleurs
À des épreuves, je le soumets.
J’ai cru tant en sa largeur ;
Il est si étroit qu’il se fermait !

J’ai cru que mon cœur est un mont ;
D’épreuves, je l’ai exaspéré.
Que pendant tous les mois de l’an,
Par la neige, il est paré,
Et qu’il ne souffre aucunement
Du froid qui l’entourait.

À une outre, je l’ai comparé ;
Rien que de l’air le remplissant.
Qu’il ne lui manque, en réalité
Qu’un instrument à vent.
J’attendais le voir chanter ;
Il s’exprima autrement.

Je l’ai comparé à tant de choses
Avant de bien le connaître.
Des péchés dont il n’est pas la cause,
Je l’ai accusé de les commettre.
Je ne me rends compte que maintenant ;
C’est la vérité que je vois.
De beaucoup de peines, en le chargeant,
Mes épaules en subissent le poids.

Mais mon cœur est ordinaire ;
Il est même très sensible.
Qu’elles soient fades ou amères,
Les peines l’ont pris pour cible.
Il a une patience de fer
En supportant l’impossible.

Si un jour, il libère sa rage,
Il dira : assez ! Avec fureur.
La mer sera prise d’un orage
Qui remuera ses profondeurs.
Un vent violent, dans son passage
Soufflera les toits des demeures.

Tous ceux qui gardaient le silence
Viendront le suivre dans ses pas.
Ils crieront leurs souffrances,
Leurs douleurs et leurs combats.
Disant au gens en leur présence :
Assez, n’y ajoutez pas !

Ahcène MARICHE

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