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Émission « People et Succès »,
M6, 17 juin à 22h10
- Merci d’être fidèles à « People et succès » -Salve d’applaudissements- Nous voilà de retour sur le plateau après ces quelques pages de publicité pour accueillir Nicolas Vernet. Nicolas Vernet, je rappelle à ceux qui ne vous connaitraient pas encore que vous êtes Rédacteur en chef du magazine Voilà.
Le public applaudit de plus belle
- En fait, Directeur de la rédaction.
- Euh, Oui pardon. Directeur de la rédaction. En tout cas nous sommes très heureux de vous recevoir à l’occasion de la parution de « Feux en gare ».
- C’est moi qui vous remercie de me recevoir.
- Avec le succès remporté en trois petites semaines par votre roman de l’été, vous êtes incontournable
- Je dois vous dire que je ne suis pas peu fier de représenter ici Pierre Herse, l’auteur si brutalement décédé juste après l’envoi de son manuscrit.
- Nous reviendrons dans quelques instants à l’accident qui lui a couté la vie. Chers amis, nous nous retrouvons dans la même situation que pour le romancier Stieg Larson décédé à la livraison de son triple chef d’œuvre Millemium fin 2004. À l’époque, pour en parler, faute d’auteur, nous avions dû inviter son éditeur et sa traductrice.
- En fait, c’est une situation très similaire.
- Diriez-vous que le succès de « Feux en gare » est comparable à celui de Millenium ? Au nombre de pages près, bien sûr.
- Effectivement, depuis six ans que nous sortons un numéro spécial de Voilà proposant « le roman de l’été », c’est la première année que nous sommes obligé de refaire un tirage pour faire face à la demande. Même il y a deux ans avec « L’anglais incorrect » qui avait été plébiscité, rien de comparable.
- En combien de temps le stock de « Feux en gare » a-t-il été épuisé ?
- La sortie a eu lieu le 1er juin et avant-hier, c’est-à-dire le 16 nous avons décidé de ce retirage en urgence.
- On peut vous demander à combien vous allez retirer ?
- Deux cent mille.
- Un grand soupir d’émotion parcourt les gradins qui entourent le plateau.
- Ah oui, quand même.
-L’auditoire s’émeut de plus belle.
- Les libraires et les kiosquiers qui sont en rupture seront livrés d’ici trois jours. Que tous nos futurs lecteurs impatients se rassurent.
- Alors, on en a déjà beaucoup parlé depuis quelques semaines, mais accepteriez vous de nous rappeler comment ce livre vous est parvenu.
- Nous avons reçu le texte de ce roman par voie électronique voici environ 5 mois.
- Vous confirmez qu’il vous est arrivé comme ça… Dans un mail comme un autre ?
- Oui, oui, Je sais, cela parait difficile à croire. Juste quelques lignes d’accompagnent, « de la part de Pierre Herse ».
- Et il a été évident pour vous que ce serait votre choix pour le roman de l’été ?
- En le parcourant, nous avons tout de suite compris que nous devions le faire découvrir à nos lecteurs. C’est à la fois un excellent policier, avec tous les rebondissements qu’il faut pour tenir en haleine et c’est aussi une si belle histoire d’amour. Exactement ce qu’il faut pour être captivé sur une plage sans s’engluer dans les malheurs du monde. C’est la crise économique mondiale depuis quelques années. Nous savons bien que nos lecteurs n’ont pas envie en plus de se prendre la tête avec les souffrances des autres.
Nouvelle salve d’applaudissements, parfaitement synchronisée.
- Nous allons parler tout de suite du roman lui-même. Mais avant cela, je voudrais avoir votre avis sur une question qui préoccupe beaucoup la presse. Qu’est ce que vous répondez à tous ces détracteurs qui ont affirmé que si vous l’avez publié, c’est uniquement pour faire un coup médiatique ?
- Je crois que le succès et les chiffres de ventes suffissent à leur répondre.
- Quand même, d’après ce que l’on sait, l’auteur s’est électrocuté dans les minutes qui ont suivi son envoi. C’est parfaitement incroyable.
- Je sais bien. Mais c’est la réalité. Vous ne pensez quand même pas qu’on l’a inventé chez Voilà ?
- Et rien de plus non plus à dire à ceux qui vous disent que vous que si Pierre Herse avait survécu vous ne l’auriez jamais publié ?
- Non rien absolument rien. Tout cela c’est de la jalousie parce que nous venons de dénicher le meilleur roman populaire de la décennie. Pas de prise de tête, juste du plaisir de lire. - Applaudissements nourris -
- Un chroniqueur spécialisé vient porter main forte à l’animateur en chef :
- Et à ceux qui prétendent que Pierre Herse n’est, en fait, pas l’auteur, qu’est ce que vous répondez ? –Il ne laisse pas à Nicolas Vernet le temps réagir- Vous savez qu’on a lu partout qu’il n’était pas écrivain. Selon certains, en particulier, il était informaticien et il aurait simplement volé la plus grande partie de son texte sur internet ? Alors, c’est çà ? Vous avez publié un pirate ?
- Je ne peux pas vous laisser dire cela. Ce que vous faites là, c’est juste une insulte à la mémoire de l’auteur. Et un manque de décence pour ses proches. Je sais très bien où vous voulez en venir. Le discréditer. Nous discréditer. Par jalousie, devant ce succès. Je sais très bien jusqu’où certains vont. Comme Pierre était un spécialiste d’intelligence artificielle, on a même été prétendre qu’il s’était servi d’un nouveau logiciel. Un logiciel qui aurait pu écrire des romans.
- La petite hyène continue à mordre :
- Et alors, rien ne prouve que cela soit faux. Il y a bien un éditeur russe [1], Astrel, je crois, qui a prétendu avoir publié une histoire inspirée d’Anna Karenina écrite en trois jours par un ordinateur. Alors, franchement, supposer que votre « Feux en gare » a pu avoir été enfanté par un logiciel à base de système expert ou d’autre chose, je ne vois pas le problème. – la moitié de l’auditoire donne des signes de protestation. – Mais, de toute façon, on ne peut plus vérifier aujourd’hui. Et ce qui compte pour vous c’est d’avoir pu profiter de l’effet Steig Larson. Et de pouvoir en faire la couverture de Voilà le jour de son enterrement pour exploser les scores de ventes. Tout cela, il faut le dire, pour un roman qui ne vaut pas tripette. L’autre moitié de l’auditoire manifeste à son tour une grande réprobation et au moment où Nicolas Vernet va essayer de reprendre le dessus, il se fait couper :
- Allons, allons –lance l’animateur en chef- il est effectivement temps de revenir au roman lui-même, car puisque ce n’est ni un coup médiatique, ni une mystification informatique, c’est bien un roman, non ?
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Émission « Éco-matin »,
France 2, 27 juin à 7h45
- Notre journal « Éco-matin » se poursuit comme chaque jour avec la chronique de notre charmante Latika Lange. Latika, aujourd’hui, nous allons discuter avec vous non seulement d’internet et d’ordinateur mais aussi de littérature.
- Et oui, Rachid. Nous allons parler de romanciers virtuels.
- Latika, vous savez que nous nous demandons tous ici comment vous faites pour trouver les nouveautés que vous nous présentez à chaque fois. Un romancier virtuel ? Expliquez nous cela.
- On a beaucoup parlé, à propos de « Feux en gare » le roman de l’été publié par notre confrère le magazine Voilà, de logiciel qui pourrait écrire des romans. J’ai voulu savoir si aujourd’hui cela était vraiment possible.
- Et alors, vous avez trouvé la réponse ?
- Oui, mon cher Rachid. Et je n’irai pas par quatre chemins, c’est possible.
- Alors expliquez nous. C’est la fin des romanciers ?
- Pas si vite. En fait, on trouve des logiciels qui imitent les romanciers. Pas qui les remplacent.
- Qu’est ce que vous entendez par « les imitent »…
- Qui s’inspirent de ce qui a déjà été écrit.
- Quand même ma chère Latika, être romancier, ce n’est pas seulement s’inspirer des autres. Le talent, c’est l’imagination, les personnages...
- Rachid, nous parlons de marketing et non d’imagination artistique. La certitude que j’ai acquise, c’est qu’on logiciel peut synthétiser sans problème un bon roman de gare. Et d’ailleurs, ce n’est un secret pour personne que ce fameux best-seller de l’été est, comment dire cela de manière respectueuse, un concentré de toutes les bonnes vielles recettes de la littérature de gare. D’ailleurs son titre est peut-être un jeu de mots.
- Alors justement, avant de passer avec un peu de retard à la météo, une dernière question, à propos du roman de l’été. Ceux qui disent que Pierre Herse n’aurait pas écrit lui-même « Feux en gare » vous en pensez quoi ?
- Je dois avouer qu’il y de très bonnes raisons de croire qu’il a été écrit par un logiciel. Pierre Herse était un spécialiste de l’intelligence artificielle, donc tout à fait capable de développer ce type de logiciel.
- C’est incroyable ce que nous nous dites. Malheureusement, il faut que l’on en reste là. Les prévisions météo n’attendent pas.
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Émission « Des tabous plein la tête »,
France culture, 2 juillet à 15h 30
Latika Lange, merci d’être avec nous. On ne vous présente plus, vous qui êtes la chroniqueuse spécialisée en innovations et technologies chez nos amis d’« Éco-matin » sur France 2.
- Merci de votre accueil. À « Éco matin », vous savez que nous aimons beaucoup la radio et France Culture particulièrement.
- C’est réciproque, soyez en sûre. Nous vous avons invité par ce que vous avez déclenché une sorte de tornade dans le microcosme littéraire. Vous avez laissé entendre la semaine dernière dans votre chronique sur « Éco matin » que l’on était maintenant certain que Pierre Herse n’était pas l’auteur de roman de l’été. Comment le savez-vous ?
- Tout d’abord, je dois signaler que je n’ai pas exactement dit cela : Selon des sources fiables, je sais que Pierre Herse avait fait appel à un logiciel d’écriture, capable justement de produire des romans de gare.
- Pourrait-on en savoir plus sur vos sources ? Ou est-ce un secret d’État ?
- Il n’y a rien de secret là dedans, du moins pour moi. Comme beaucoup, j’ai été toute émoustillée par cette idée d’un logiciel romancier, j’ai mené ma petite enquête. J’ai tout simplement interrogé un ami, un spécialiste des œuvres numériques et des hypermédias. Avec lui, nous avons entrepris de fouiller tout ce qui était disponible sur ce sujet sur internet. Il m’a dit qu’il y a quelque temps, on avait beaucoup parlé d’un roman publié à Saint-Pétersbourg grâce à un ordinateur, mais nous n’avons rien trouvé de bien sérieux sur ce cas. En revanche, à force de remuer ciel et terre sur internet, nous avons mis la main sur un genre de blog signé « Pierre H ».
- Et vous avez pensé que c’était Pierre Herse ?
- C’était lui sans conteste ; on trouve de nombreux extraits de versions successives de son roman. Et en lisant jour après jour son blog, aucun doute n’était permis. Il avait bien utilisé un système expert pour l’écrire ou tout au moins pour le mettre au point.
- Vous pouvez essayer de nous expliquer comment un logiciel saurait écrire un roman ?
- En appliquant des règles sémantiques alimentées par toute une bibliothèque de roman à succès. Dans son blog, Pierre Herse appelle cela faire du foie gras.
- du foie gras ? Comme le gavage des oies ?
- Exactement. Le logiciel est gavé de textes existants, des modèles en quelque sorte, qu’il digère et transforme en capacité d’écriture. Dans son blog, Herse raconte comment a utilisé ce système auto-apprenant pour améliorer son propre roman. Il donne plusieurs exemples et je dois vous dire que c’est assez bluffant. Le logiciel travaille selon des priorités qu’il se fixe lui-même en lien à des problèmes à résoudre : créer des fausses pistes, introduire un personnage mystérieux. D’autant que ce travail de recherche de modèle ne s’arrête jamais. À tout moment, le logiciel se calque sur un ou plus plusieurs scénarios déjà existant. Il en va de même pour le style de narration : Pour cela, il explore par internet tout ce qu’il trouve qui peut l’aider à résoudre un problème et alimente en permanence de nouvelles bases de données de notices critiques
- Quel type de problème par exemple ?
- Je ne sais pas, moi. N’importe quel problème qu’un romancier peut se poser : Équilibrer une intrigue secondaire, densifier des dialogues, écrire un prologue...
- Et garantir le succès d’un best-seller ?
- Comment cela ? Je ne comprends pas ce que vous voulez me faire dire ?
- Non, je plaisante. Je voulais vous taquiner en vous demandant si un logiciel pourrait aussi devenir éditeur, préparer des coups médiatiques ; mais j’avais bien compris que quand vous parliez d’un problème que doit résoudre le logiciel, vous parliez de problème d’écriture et pas de marketing.
- Oui. C’est cela. - Latika marque une hésitation - Cependant, après tout, pourquoi le logiciel ne pourrait il pas aussi s’improviser à résoudre des problèmes de marketing ? Ils sont assez astucieux, les systèmes experts. Celui dont Pierre H parle dans son blog répertorie des milliers et des milliers d’œuvres, de paragraphes, de personnages et les classe à partir de critères de jugement trouvés dans des critiques publiés partout dans le monde. Si le système d’index est performant, ce dont je ne doute pas, il a pu répertorier des critères pour les best-sellers, ou des stratégies communes… Cela dit, allez donc savoir ! Peut-être, au contraire qu’une telle injonction « garantis moi le succès » le planterait purement et simplement.
- Le planterait ?
- Je veux dire le rendrait fou, incapable de remplir sa mission. Hélas, on ne peut plus demander à Pierre Herse son avis.
- Alors justement à propos de ce fameux accident ? De son électrocution ? Voilà bien un sujet qui a suscitée beaucoup d’émotion. Latika va rester avec nous, mais pour en parler plus précisément, nous avons demandé au Docteur Martine Musa, psychiatre, de se joindre à nous. Bonjour Docteur.
- Bonjour.
- Avant de recueillir votre avis, Docteur, je voudrais bien savoir, Latika, ce que vous en en pensez vous de l’hypothèse du suicide ?
- J’ai tout de suite cherché, dans le blog, des éléments qui auraient pu m’aider à comprendre cette histoire d’électrocution : Alors que jusque là, ’il écrivait plusieurs fois par jour, Herse s’est arrêté du jour au lendemain, sans préavis. Bizarrement, dans ces derniers billets, il n’avait pas l’air de croire que son roman était presque fini. Au contraire, Il semblait plutôt désabusé, comme s’il pensait qu’il n’y arriverait jamais. Son logiciel ne l’aidait plus : il ne faisait que rajouter des possibles. Impossible de s’en servir pour finir son roman. Écrire c’est choisir. Renoncer à tout imaginer et ne garder qu’une histoire, celle que vous avez envie de raconter. Pierre disait que pour cela, un ordinateur ne lui servirait pas à grand-chose.
- Il était déçu ?
- Oui. D’après ce que j’ai compris de son dernier post, daté de la veille de sa mort, il était déçu par le roman lui-même, mais aussi par le logiciel. Il trouvait que ce genre d’outil n’était rien d’autre qu’une machine à endoctriner, à stériliser les cerveaux, à fabriquer de la pensée unique. Recycler les romans de manière consanguine, produire des romans de gare de plus en plus stéréotypés…
- Alors pourquoi l’a-t-il finalement envoyé pour publication ?
- C’est bien cela le mystère. Je trouve cela très paradoxal : dans son dernier billet, il annonce qu’il va abandonner et le lendemain, comme par hasard, il adresse son roman par mail à Voilà qui en fera le best seller de la décennie ; immédiatement après, il meurt électrocuté par une surtension en bricolant le transformateur qui alimentait le disque dur son ordinateur…
- Mais alors ?
- J’ai d’abord tout simplement pensé qu’il s’était foutu en l’air exprès, découragé par l’impuissance de son logiciel à terminer le roman… sauf que dans ces conditions, il n’aurait rien envoyé à Voilà.
- Et puis, si je puis me permettre,
- Oui Docteur ?
- Croyez moi, j’en connais un rayon en la matière de suicide, j’en ai vu des vertes et des pas mures, mais je ne crois pas que l’on puisse mettre fin à ses jours en se prenant une surtension avec son ordinateur.
- Ça confirme ce que je disais. Il s’est forcément passé autre chose et il y a eu intervention d’une tierce personne : celle qui a électrocuté Pierre et envoyé le texte.
- Attendez. J’ai du mal à vous suivre, Latika. Vous êtes en train de sous-entendre qu’il a pu s’agir d’un crime ?
- Écoutez, l’hypothèse du suicide ne tient pas. Restent accident ou crime. Le crime n’est pas plus absurde que l’accident. Plutôt moins, même. Quand on a lu comme moi dans son blog que Pierre Herse n’était pas du tout satisfait de son texte, et encore moi de son logiciel, comment peut-on expliquer qu’il l’ait envoyé ensuite de son propre chef à un éditeur ?
- Mais, Latika, qui selon vous aurait pu faire cela ? Quelqu’un qui avait deviné que ce texte pouvait devenir un best-seller ?
- En fait, là où les choses deviennent plus compliquées, c’est que c’est sans doute par ce qu’il est mort si brutalement que Voilà a pu en faire un best seller.
- C’est vrai qu’il y a fort à parier que ce livre n’aurait pas connu le même destin sans la tragique disparition de Pierre Herse.
- C’est d’ailleurs ce qui fait la vraie différence avec Stieg Larson. Millenium était de toute façon une œuvre exceptionnelle.
- Excusez-moi Latika, mais nos auditeurs doivent bien comprendre ce que vous nous dites. Si l’on vous suit, il ne reste que l’hypothèse d’un tueur à gage, payé par l’éditeur voulant prétendre avoir retrouvé un nouveau Stieg Larson et se mettre 40% dans la poche des millions d’exemplaires qu’il ne manquerait pas de vendre.
- En tout cas, c’est bien la question qu’il faut se poser. Y a-t-il une autre explication ?
- Vous Latika, vous en avez une autre ?
- Certes non. Mais même celle là ne me convient pas. Comment l’éditeur aurait-été au courant que Pierre H avait écrit ce must des romans de gare ?
Retour à la phase finale de la mise en forme du roman
Extraits de l’historique des décisions prises
par le logiciel romanesque de Pierre H
(journée du 23 février, date du décès de Pierre H)
Le 23 février à 13h42, deux priorités sont fixées par le logiciel lui-même :
Priorité de niveau 1, en cours d’exécution (réalisée à 80%) :
Améliorer le rythme de la première partie du roman
-> stratégie choisie : réduire de 25% les dialogues.
-> texte de référence : « touche pas au grisbi » (modèle de dialogues)
Priorité de niveau 2, en attente d’exécution (non encore démarrée) :
Préparer un argumentaire pour le lancement publicitaire du roman.
-> stratégie encore non identifiée.
-> texte de référence non identifié.
Itération n°34567 - Mémoire allouée : 560 Mo - Utilisation de l’U.C. : 12%
Le 23 février à 13h53, deux priorités sont fixées par le logiciel lui-même.
Priorité de niveau 1, presque entièrement terminée (réalisée à 99%)
Améliorer le rythme de la première partie du roman (fini)
-> stratégie choisie : réduire de 25% les dialogues (fini).
Priorité de niveau 2, en cours de démarrage (réalisée à 1%) :
Préparer un argumentaire pour le lancement publicitaire du roman.
-> stratégie encore non identifiée.
-> texte de référence non identifié.
Itération n°35132 - Mémoire allouée : 890 Mo - Utilisation de l’U.C. : 75%
Le 23 février à 14h22, une priorité est fixée par le logiciel lui-même.
Nouvelle priorité de niveau 1, en cours d’exécution (réalisée à 10%) :
Préparer un argumentaire pour le lancement publicitaire du roman.
-> stratégie en cours de recherche, recherche d’un contexte équivalent et d’un modèle
-> texte de référence non identifié, examen des bibliothèques de best-sellers et recherches des critiques correspondantes.
Itération n°36129 - Mémoire allouée : 1590 Mo - Utilisation de l’U.C. : 85% - Débit : 1,2Mo/s entrant
Le 23 février à 15h40, une priorité est identifiée plus précisément et fixée par le logiciel lui-même.
Priorité de niveau 1, en cours d’exécution (réalisée à 30%) :
Préparer un argumentaire pour le lancement publicitaire du roman ;
Lutter contre le défaitisme de l’auteur humain.
-> stratégie choisie : implication de l’auteur dans un choc médiatique
-> texte de référence non identifié, examen des bibliothèques de best-sellers et recherche des critiques correspondantes.
Itération n°37205 - Mémoire allouée : 1590 Mo Utilisation de l’U.C. : 85% Débit : 1,2Mo/s entrant
Le 23 février à 17h12, une priorité est toujours fixée par le logiciel lui-même :
Priorité de niveau 1, toujours en cours d’exécution (réalisée à 30%) :
Préparer un argumentaire pour le lancement publicitaire du roman ;
Lutter contre le défaitisme de l’auteur humain.
-> stratégie choisie : implication de l’auteur dans un choc médiatique
-> texte de référence : « Stieg Larson : succès de l’éditeur et décès de l’auteur »
Itération n°38234 - Mémoire allouée : 1590 Mo Utilisation de l’U.C. : 85% Débit : 1,2Mo/s entrant
Le 23 février à 18h43, une nouvelle priorité est fixée par le logiciel lui-même :
Nouvelle priorité de niveau 1, en cours d’exécution (réalisée à 10%) :
Rechercher d’une solution pour éliminer l’auteur humain défaitiste et
Faire un coup de publicité
-> stratégie en cours de recherche, recherche d’un contexte équivalent et d’un modèle
-> texte de référence non identifié, examen des bibliothèques
/br>Itération n°39762 - Mémoire allouée : 1590 Mo Utilisation de l’U.C. : 85% Débit : 1,2Mo/s entrant
Le 23 février, 19h15, une nouvelle chaine de priorités est fixée par le logiciel lui-même :
Nouvelle chaîne de priorités de niveau 1, en cours d’exécution (réalisée à 10%) :
Rechercher d’une solution pour éliminer l’auteur humain défaitiste et
Faire un coup de publicité
-> stratégie en cours d’identification : recherche d’un contexte équivalent et d’un modèle dans lequel un ordinateur doit éliminer son mentor humain qui le gène pour remplir sa mission
-> texte de référence non identifié, examen des bibliothèques
Itération n°39762 - Mémoire allouée : 1590 Mo Utilisation de l’U.C. : 85% Débit : 1,2Mo/s entrant
Le 23 février, 19h35 : la même chaine de priorités est toujours fixée par le logiciel lui-même :
chaîne de priorités de niveau 1, en cours d’exécution (réalisée à 10%) :
Rechercher d’une solution pour éliminer l’auteur humain défaitiste et
Faire un coup de publicité
-> stratégie en cours d’identification : recherche d’un contexte équivalent et d’un modèle dans lequel un ordinateur doit éliminer son mentor humain qui le gène pour remplir sa mission
-> texte de référence trouvé : 2001, l’odyssée de l’espace. Modèle : élimination de l’équipage du vaisseau par l’ordinateur HAL 9000 pour assurer la bonne fin de la mission.
Itération n°41612 - Mémoire allouée : 1590 Mo Utilisation de l’U.C. : 85% Débit : 1,2Mo/s entrant
Le 23 février à 19h : 54.
ÉTAPE ULTIME DE L’ÉDITION DU ROMAN
La chaîne finale d’actions du logiciel est en cours pour éliminer l’auteur :
1. envoi d’un message d’alerte à l’auteur
« vérifier l’alimentation électrique des disques durs ; risque de perte des fichiers ».
2. préparation d’une surtension 500V sur les disques pour électrocution de l’auteur.
3. préparation du mail d’envoi du roman comme roman de l’été au magazine Voilà.
Itération n°43451 - Mémoire allouée : 1590 Mo Utilisation de l’U.C. : 85% Débit : 1,2Mo/s sortant