Samedi 15 avril 2006
Journal intime ! ! Tu parles d’une intimité.
Je me réfugie sous le grand escalator qui dessert Dark Vador.
Sur une carte incrustée dans le sol (sans doute par soucis de préservation des forêts) les yeux sont rivés aux pieds qui écrasent sans vergogne qui la tour Eiffel, qui, oh ! Sacrilège, jusqu’à la cathédrale, enfonçant l’île de la Cité dans le serpent Seine.
Ouf, moi, je ne coulerai pas, ce n’est pas de la même Cité dont je me targue ce jour.
REchapé belle, je me transplante vers nos soit disant grands parents… à tête de lion. Mais de mon outrecuidante hauteur, je préfère aborder le quidam sur son terrain, le rez-de-chaussée. A l’abordage dès son entrée, où plutôt son débarquement, soucieux qu’il est de retrouver avant tout ses progénitures, ou acolytes, de vérifier si sa breloque à quartz est au diapason de celle de la science, avant que de se préoccuper si belle maman suit, malgré ses deux béquilles.
Et là c’est la rupture.
Comme quoi, ce qui ressemble en arrivant à un troupeau pressé n’en reste pas moins des autonomies de vies… certes un peu trop stressées, mais affirmant leurs différences.
Deux tiers se rendent directement vers la Cité des enfants. Même pas bonjour, style : « on a pas le temps, parce qu’on nous a dit que çà durait… » et pourtant j’ai croisé des regards d’enfants pas pressés du tout ; curieux même de ma boîte de colportage. J’ai eu beau, avec sourire dans la voix, expliquer la gratuité de mon partage, la fin de ma phrase me restait en bouche alors même que les silhouettes s’étaient fait happées par le passage jaune.
Un tiers se sédentarise. Sans doute par peur de se perdre, elles et ils se suivent à la queue leu… mais ils ne sont pas heureux. Devant leurs mines décaties, de bonnes fées, programme en main, les rassurent sur leur propre sort, arrivant même sans élixir, à leur soutirer l’expression de leurs envies. Soulagement, visage ouvert, même si la file est longue, « on sait pourquoi on est là », « tout à coup çà fait du bien. » Qu’importe les péages dont il faudra s’acquitter pour avoir droit à se scientiser, par propulsion, que dis je élévation, grâce aux rampes d’accès hautement sécurisées.
Aux petites mains badgées et aux épaules carrés de sécurité je partage un « P’tit verre d’eau de vie », et malgré les j’ai pas le droit pendant le service, mon dieu si le chef nous voyait, les revenez quand vous voulez, merci et bon courage, seront mes goulées de jouvence pour ces premiers pas.
Et dire que j’avais proposé un cahier des charges ! Je vais être obligé de l’autodafé.
Sont trop speed… les grands… faut revoir le compteur, monsieur le conteur. Adaptation, relaxation, arraisonnage en douceur. Elles et ils se retournent, redressent leurs bustes penchés. Face à mon gros nez, elles et ils me sourirent. Youpi j’y suis. Tiens il est déjà 11heures ! ?
Bon, je ne cause pas toutes les langues requises pour que les échanges deviennent des discussions. J’y peux rien, le latin oui, mais l’italien non ; l’espagnol idem ; encore moins le turc ou l’égyptien. Nous devisâmes. Avec fierté je les vis se rendre vers où je leur indiquais, à grand renfort de gesticulations et de contorsions, la voie vers l’exp’eau. Je vous passe sous silence les accostages en anglais qui malgré les oublis de vocabulaire et les accents imaginaires donneront des satisfactions identiques à mon ego, lorsque je croiserai ces dits insulaires dans l’exp’eau, où par mégarde j’égarais mes temps de pose à peaufiner mes savoirs. Nous en profitâmes pour essayer de se dire que c’est chouette, super extra sympa et autres rassemblements de condensés de contentements… sur la qualité du contenu de l’exp’eau.
Avec nos compatriotes, et voisins francophones (belges et luxembourgeois), les trames de scénarios testés ailleurs (dans le sud) n’ont rien à Cité ici. Les dialogues sont forcément très riches, mais très élastiques, en fonction des choix préprogrammés.
Les découvertes sont énormes l’eau, mais elle est gratuite, M’enfin chéri, dit une femme vers son homme qu’elle essaie en vain de raisonner, mais enfin chéri c’est compris dans les charges. Bien sur que non, répond l’époux, c’est la ville qui paie, avec l’aide de la communauté de communes et du département, ce qui prouve que le quinquagénaire, à chaussures à mille balles et cravates assorties, avait une culture savamment embrouillé. Comment çà, combien je paie l’eau, mais, çà ne vous regarde pas, comme si ma question était de l’ordre d’une intimité insoutenable qui détourna du bar à eau deux familles à deux moments. Les présents de ces deux épisodes, épiloguent Bé ! Kesseki leur prend ? ? Ce sont, peut être, des propriétaire avec un forage non déclaré, dit un instit du Puy, à sa compagne qui se voit voler la réponse par un voisin, d’eux inconnu, « A bon, parce que l’eaurope nous oblige à déclarer nos puits ? Moi : Vous ne le saviez pas ? Lui J’avais voté non, mais alors çà sert à rien… Moi : Mais non, je blaguais ; on peut creuser et puiser comme on veut. Mais alors vous payer l’eau à qui ? intervient, un homme, qui pourtant ne semblait s’intéresser qu’à trouver le parc Monceau où quand il était petit… A personne, lui répond… jusqu’à ce qu’ensemble elles et ils trinquent sur fond de flou artistique législatif.
Quant à mon moment d’émotion, ce sont ces jeunes qui ne sachant où aller, Star Wars c’est trop cher, t’as vu l’temps qui nous reste… me laissent télescoper leurs incertitudes par un : Indécis que vous êtes, pourriez vous me devinez ce qui dans cette boîte dort ? Eau surprise, s’agglutinent deux jeunettes (ados finissantes, avec voiles sur la tête) On n’entend rien La discussion surfera sur l’impétuosité de notre amie, cet écrin de vie, et trois continents se rencontreront (le Maroc, St Etienne et Paris/Bercy) et quand nous trinquerons j’aurai la main de Fatima qui me gratouillera tout le dos, euh ! Pardon ! Un grand moment de bonheur, où quelque soient les individus, c’est le cœur qui parlait. Et il parlait bien : de la difficulté à être, être vu, être bien, Tien, là, en ce moment, je suis bien avec vous chuchote Yasmina à Cécile de St Etienne, qui se retourne vers Xavier de Paris /Bercy, qui propose d’aller boire Un vrai coup (p’titcon) là haut. Et, vous aussi m’sieur, qu’il rajoute, Je vous invite Moi : J’peux pas ! J’bosse ! Elles, ensemble, Allez monsieur, çà nous fera du plaisir de vous avoir à not’table… Une fois au bar, la voilée jusqu’au front : Vous buvez que de l’eau Moi : J’ai une tête de fontaine ? Une p’tite bière dit un gros grand monsieur accompagné d’une aussi grosse grande dame, les parents du Maroc : J’vous l’offre c’est trop fort c’que vous faites, s’incruste le Paris / Bercy J’veux que nos p’tits frères y z’en profitent. Promis, j’reviendrai
Allons bon, me vl’à avec des rencarts, qui me nouent encore la glotte à l’écriture de ces pages… Bonne nuit colporteur, demain ? ? ?
Dimanche 16 avril 2006
Je me réveille les yeux, assis dans un bus vide. Sur le trottoir défilent, un joggeur qui fait ses pompes à même le couloir de vélo et dépassera mon destrier à pot catalytique deux arrêts plus loin ; un poète qui chante, à l’aurore, ses hymnes (qui pour moi resteront muets) en se frottant un gros bidon poilu ; des dames très ébènes qui, avec leurs lourds cabas, ont la mine fatiguée des lessivages vespéraux.
A la cité même la sécurité semble partie en RTT.
Dans le bureau, le lapin a déposé ses crottes en chocolat. Le café d’Hélène est presque chaud. Les ordis somnolent encore.
Zéro.
Au zéro y’a zéro gens ! Ce qui me permet de passer du temps avec des Lillois, Strasbourgeois, Belges, Canadiens, Japonais qui tout en cherchant leur cheminement du jour avouent : l’eau c’est pas si urgent, L’eau ? Ah bon y’a même une expo sur l’eau ?, Y’a des choses plus graves que l’eau. Les transgéniques, les clones voilà les combats qui doivent nous mobiliser aujourd’hui pour que demain la vie soit meilleur Moi : Est-ce que l’univers n’est pas un tout ? La mine de mon interlocuteur s’allonge comme le nez de Pinocchio. Sa femme (enfin, elle le tient par la main) lui dit de se taire, comme s’il allait encore raconter une grosse bourde. Moi : Toute façon c’est aussi à Explora, avec un sourire entendu d’un te bile mec moi aussi y’a pas si longtemps j’étais con- vaincu d’a priori… et j’crois qu’y m’en reste encore à éliminer c’est pour çà que je bois.
10h 47
Un quinquagénaire, débonnaire : Nous n’utilisons que l’eau de source, celle en bouteille. L’eau du robinet sent trop mauvais Moi : de source ou minérale ? Lui : Y’a une différence ? Dans l’après midi, alors que j’étais happé par une file d’attente d’enfer, le dit monsieur vient me glisser à l’oreille : vous aviez raison, çà valait le coup d’y aller à votre expo. On va réfléchir à notre consommation Je me retourne un tantinet fier... de « mon expo ». Il enchaîne : Je suis maire de ma commune, et je vais accepter de prendre des fonctions sur l’eau dans le cadre de la compétence de ma communauté de communes Dans la file d’attente : L’eau dépend des communautés de communes maintenant, s’enquiert une dame style prof des écoles ? J’en profite pour sortir mes verres : Trinquons en discutant.
L’élu ayant un discours toujours débordant de préjugés, rectifient de lui même ses assurances rassurantes. Dans la file, des hommes se mêlent de la discussion. On se fait gentiment censurer par les deux jeunes à « gilet Cité » qui trouvent que la discute c’est bien, l’animation aussi, que l’eau c’est important, mais que la procession (en ce jour de pâques), elle, doit défiler.
Alors on se retrouve à une dizaine sur le bois de Boulogne à divaguer de cherté en nuisance d’agriculture bio, de l’idée de « Paris - Plage » (pas seine la comm dira un des participants) à l’approvisionnement parisien (entre autre de Fontaine – bl’Eau). J’en rajoute « et les ceusses qui n’ont pas accès à l’eau ? Mais déjà les conjoints viennent récupérer les leurs. Je me retourne. Stupeur. Je ne l’ai même pas vu venir. Un véritable tsunami humain (Les habitués m’annonceront que ce n’est qu’un baptême (un jour de pâques !) car mardi…
Bref je ne sais plus où donner du verre. Les discussions se résument en combien çà coûte ? Pas le prix de l’eau au robinet, mais bien le « Pass » et le super « Pass » et manque imper et gagne… ou... pas, Star Wars c’est bien ?, Vous avez vu l’âge des enfants, je pense que la cité des enfants pour eux ! ! ! Un bar à eau ? ! ? C’est vous qui avez eu l’idée ?
Vite je m’engouffre avec Cyril et Mahfoud dans le caisson à café, respirant une bonne odeur de blonde, oubliant de me noyer dans ce charivari. En nettoyant pour la troisième fois mes « p’tits verres » je me dis que quoi qu’il arrive je dois rester « poétiq’zen’conteur’aquatiqu » Dans ce vacarme déferlant d’agressions sonore, je siffle.
J’appâte. Pour mieux ferrer je fais mine d’ouvrir ma « malle à trésor ». Les sourires se dessinent proportionnellement à la longueur de la durée d’attente. Je ne vous croyais pas aussi sérieux lâche une septuagénaire qui se bidonnait de nous voir nous marrer 38 mètres plus avant. Bien sûr que l’eau est essentielle. Mon regret c’est de laisser cet héritage gâché à nos petits enfants. Je viens ici pour en discuter avec eux. Et là je me rends compte qu’autour des bancs, un groupe attend avec la complicité de celles et ceux qui de loin se disent elle est chouette not’mamy J’y fonce : Alors elle est chouette vot’ mamy ? Figurez vous - m’avoue son fils, deux fois divorcé (présent avec ses deux ex et les progénitures qui vont avec)- que maman nous a fait ce cadeau pour Pâques. Bon au début on s’est dit plutôt que le traditionnel repas. Mais sur le parvis elle nous a expliqué que c’était son héritage qu’elle venait nous faire partager, pour qu’on trouve ensemble les solutions, pour qu’elle parte tranquillisée, « pour… » et les voilà à tous vouloir me convaincre que le seul endroit important de la cité, voir de la galaxie : c’est mon « exp’eau ».
À 13h13, je partais m’en jeter un, de café, quand un grand dadais me rattrape : Je vous garde vot’boîte m’sieur, y’a mamy qui voudrait vous dire quekchose. Mamy ! Tu penses bien que je sais qui c’est. Elle est radieuse au milieu de tous ses enfants, petits et arrières. Venez là que je vous embrasse. Et devant tout le monde dans le sein des seins de la science j’ai eu les quatre gros bisous de cette nantaise, militante à « Action contre la faim ». J’en ai oublié de remonter à l’entresol, pour pleurer sur le banc coté Cité des enfants. Les ressacs successifs irrationnels des vagues familiales n’ont pas pu effacer sur le sable les pas… des traces de cette mamy… et les pt’its bonheurs accrochés aux rides où incrustés dans les iris de ses gènes sur pattes qui l’accompagnaient.
Après la digestion du sandwiche de 13h.
Occupés pendant cette journée à chercher… aut’chose que des étrons de cloches males élevées, elle franchit le cordon bleu, me rejoint sur la ligne jaune et commence à me tchatcher de la Cité des Nenfants. Tu comprends chaque année dans le jardin de Tatie, sous le yeux des grands j’ai pas l’air maligne avec mon panier pour récolter des zoeufffs… de lapin. Moi je sais que les lapins çà pond pas. Alors je suis contente qu’aujourd’hui on fasse aut’chose Moi : Ta tatie elle est là aussi ? Mon bout de couette de ses Quatranzédemi : Elle est morte. Mais çà fait rien elle est là dans mon cœur. Et toi t’a quoi dans ta boîte ? Ta Tatie ? Et je raconte le voyage sur l’ascenseur à rayon de soleil d’une petite, petite goutte d’eau. D’autres z’enfants en attente pour l’expédition dans la Cité des nenfants s’agglutinent. Une voix d’acier guillotine not’complicité : Vite chérie, on a les billets. Elle : J’ai pas fini le voyage de la goutte. L’autre parent, au demeurant sympatoche, mais pris dans la mouvance du serpent lent de la délivrance des droits d’entrée depuis au moins 26 minutes Vite mon coeur on va être en retard. Elle : Je te dis que j’ai pas fini le voyage. Vers moi et après… où elle va la goutte ? Je laisse le bar au soin d’une bande d’étudiant(e)s en médiation culturelle venu(e)s s’instruire pour organiser des manifestations dans le cadre de leur maîtrise, et je finis de voyager avec la Miss couette chouette qui s’échappera de la nappe phréatique par le passage secret des mâchoires jaunies des quatre ascenseurs… vers la source… des directives parentales.
De retour à mon bar à eau : Extra vot’ histoire, me remercie la plus chapotées de ces indispensables futurs vecteurs de la culture, Cà nous a donné des idées votre prestation. On en reparle en redescendant d’Exlora. Moi, encore sous le choc d’une brusque résurgence : N’oubliez pas que vous… Oui oui, on a compris les ateliers, la visite, le mur d’eau.
Trois heures plus tard, la joyeuses troupe m’offrait le coca d’une machine, et nous devisions le cul sur l’aéroport du Bourget : On pensait pas y rester si longtemps, C’est grave, merde, faut vraiment qu’on fasse quelque chose, Et vite, Donc on a pensé... De grands spectacles, sons et lumière, scènes de rues, installation dans le lit de rivière envahissent l’espace de la science, engloutissant leurs pré-requis, ressourçant leurs envies… Putain faudrait quand même qu’on se réveille., Super : Réveil de l’eau, Pour de vrai le truc qui tourne avec les machins accrochés qui reçoivent l’eau, c’est vrai. Je veux dire c’est naturel ?, Hé, mec, t’a vu où on est ? Dans un endroit où seul la vérité…, Tu me fais rire avec ta vérité… sur tout, et sur l’eau en particulier Moi : Je suis désolé mais me faudrait un décodeur. Elle : Monsieur pensait que l’eau ne pouvait être privatisée. Remarque, moi, je pensais pas qu’il y avait une guerre de l’eau, Y’a pas encore de guerre de l’eau. Ils ont dit qu’il fallait éviter qu’il y en ait, Elle, c’est la naïve du groupe. Même pour le CPE elle voyait pas le mal à long terme, Dites que je suis une cruche. Là je ris à grandes dents, comme je sais trop bien le faire, sans retenue. Elle me tape de son galurin style poulbot qui rime si bien avec parigot. Son voisin qui prend un peu vite sa défense, révélant au groupe son attirance : Là où nous sommes toute et tous naïfs c’est quand on se laisse aller aux vérités des mensonges télévisuels. Je pense que la principale raison, non avouée, non journalistiquement relatée, de la guerre entre les Juifs et les Palestiniens, ce sont les sources du plateau, de je ne sais quoi. J’ai cru que le silence avait submergé notre groupe, Choubaka, la terre entière.
Encore trois minutes et j’ai couru me rafraîchir, de leur ardeur, leur enthousiasme, leur volonté de vivre, partager. Deux heures plus tard, ils sont venus me saluer j’en étais tout charivarisé.
Presque à la fermeture : Je suis surpris, par le peu de place que tient la recherche dans l’expo, s’indigne un ingénieur de la DDE, spécialisé dans l’eau du département 10. Je pensais que nos recherches, nos tentatives pour remettre de l’ordre sur notre planète, seraient mieux représentées « Vous trouvez que l’expo ne valorise pas assez les quotidiens des milliers de fourmis qui oeuvrent autour de l’eau ? » Vous avez raison, personne ne sait la dure tâche que nous menons et les embâcles (sic) que nous devons diluer (re sic) pour que le commun des mortels ait un accès à l’eau tant quantitatif que qualitatif (là on sent le gestionnaire administratif). Vos observations de terrain montre quoi dans votre département ? Je ne pourrai vous répondre sans vous induire en erreur car nous sommes en train de mener une enquête… Moi - dans mon fort intérieur : Ou bien il me banane, ou bien ils ont pris du retard sur l’enquête d’utilité publique dans le 10 ou bien il était en RTT et ne sait pas que… Fin mot de l’histoire : En tout cas on en parle là entre nous, mais on ne communique pas vers la population. Remarquez tant mieux. L’annonce serait trop lourde à supporter, tant du public que des politiques. Il tourne les talons, et s’enfuie dans l’escalator du dessous.
Communiquez. Tout le lundi le mot résonnera ! Comment ? et d’abord c’est quoi : communiquez ! De la fenêtre de ma chambre je vois une communication : le Périph est très beaucoup bouché. Cool. Vous n’allez pas pouvoir rentrer de bonne heure au bercail ! ! Mais vous y arriverez. Et je dire que je me revoie tempester à Alès quand çà bouchonne ! ! !
Mardi 18 avril 2006
Le rush annoncé n’a pas daigné être au rendez vous.
Calme, alors ?
Faut voir.
Con… vaincu que j’avais le temps, j’ai laissé glisser les rencontres sur une vague longue, identique à celle tant recherchée des surfeurs.
Imposant le temps comme un des éléments qui m’avait frustré avant ce jour, j’ai décidé de choisir des attardés, indécis, flâneurs, perdus de tous les moments.
Conclusion un quota presque identique à samedi.
Mais bien plus de trinquailles intergénérationnel.
Seul bémol : le monsieur en pardessus noir, à chapeau noir et barbe rousse entre deux grandes tresses auriculaires, qui failli me casser la gueule parce que c’est la première fois que je te vois rire comme çà - traduction : t’as pas intérêt à te dévergonder en public comme çà ; Je sais pas si je te ramènerai… Message en direction de sa femme. Mon « analyse » : c’est qui, qui s’est tapée la queue avec ses 7 petits, pendant que monsieur matait les meufs sous prétexte de garder le 8 qui dormait dans la poussette.
Qu’importe le père, parce qu’avec les enfants on s’est éclaté. On, c’est : Odyssée, Ninon et Nina, Pierre, Yazid qui ont trinqué avec un Joshua radieux qui a eu du mal à partager le verre avec ses 6 autres frangines et frangins. Nina (bientôt 5 ans) c’est quoi que tu as sur la tête ? Oui je sais tout le monde dit que c’est un signe extérieur de religion (Joshua : 9 ans moins le quart), mais depuis que je vais à l’école judaïque j’entends plus ces réflexions, C’est quoi l’école… Je coupe, vous prive d‘un collier de bijoux de tolérance et je reprends 7 minutes plus loin.
L’eau, pour nous, c’est sacré. Parce que sans eau on aurait jamais atteint la terre promise, T’as été où ?, Odyssée cours moyen en maternelle de Cergy pontoise. Il te l’a dit en terre promise. Pierre, biométriquement similaire à Joshua, sauf le galurin : Parce que tu sais où c’est, toi ? Ninon, qui visiblement préfère Joshua, lui répond : C’est un conte, qui dit que l’eau c’est le plus important des tous les éléments. Sans elle tu peux pas créer des villes. Sans elle toutes vies, et je dis pas que nous, toutes vies ne peut exister. Visages dubitatifs, mous à l’australopithèque. C’est le moment où les autres porteurs de petits chapeaux ronds profitent pour piquer le verre à Joshua, et me demander de trinquer à leur tour. Oui ! Oui j’ai bien dit qu’ils m’ont demander de trinquer, pas de goûter ! !
La dame en gilet rouge qui explique le fonctionnement global des « Pass », des heures, et du reste, s’est même arrêtée pour écouter.
Faut dire que de toute façon y’a personne sauf nous dans la file, certains sur le trait jaune, d’autre derrière la frontière élastique bleue.
Joshua, à Odyssée : Pourquoi tu viens pas de notre côté ?
Elle du bout de ses bottes roses avec des fraise tagadas décalcomaniées dessus : Je suis bien où je suis parce que je suis pas d’accord avec toi. Le plus, des plus important, c’est l’air, et le débat continuera avec trinqueries des parents.
En un seul coup tous mes verres sont salis et tous ont pris le « Explora » en complément de visite.
Vers midi la famille de Charenton écrase la tour Eiffel que la famille de Meaux ne risque donc pas de trouver. Deux étudiants et un couple de retraités (depuis longtemps) s’en mêlent. J’interviens. Chacun se plie à mon histoire : Vous savez la tour Eiffel en fait c’est un Château d’eau. Allez, me dit l’octogénaire, à d’autres. Gustave pour imposer son projet de ferraille boulonnée dont personne ne voulait, a utilisé le prétexte de l’obligation de construction pour la ville de Paris d’un réservoir d’eau gravitationnel en plein centre. La tour est là pour symboliser l’importance… Même le dit monsieur a failli me croire et on a tous bien rit autour de nos « tchins- tchins ». Ce qui a permis à la dame de Meaux de nous expliquer : Chez nous l’eau, à cause de l’agriculture intensive, elle est tellement nitratée, qu’on ne boit pas celle du robinet., Moi j’habite à Charenton et je suis chanteuse à l’opéra Bastille. On nous déconseille l’eau du Robinet, à Bastille. On nous conseille de boire de l’eu en bouteille pour fortifier nos muscles sans lesquels nous ne pourrions chanter., Quand je pense, dit la compagne du retraitée, que de mon temps en plein Paris, il fallait aller chercher l’eau à la pompe. C’est à ce moment qu’arrive la prof de fac de Jussieu, qui est venue à pied en famille en suivant le canal : Jamais vu un lieu aussi dégoûtant. Là juste devant la cité. Des papiers, de la lessive, des sacs plastiques… La retraitée qui repend son élan : De mon temps, bon je sais, çà fait antédiluvien que de dire çà, parce qu’en fait çà ne fait que… mais aide moi donc toi… allez je vais dire... 10 ans maxi, j’allais pécher, moi dans les canals que vous nous décrivez. Lui, qui a perdu son groupe, du haut de sa montagne de muscle et de graisse : Normal madame moi aussi je suis pêcheur. Mon père, son père et le père de son père se sont battus, plus d’une fois avec des élus pour garder la qualité de nos rivières. Ils remplaçaient les gardes pêches malades, bénévolement, la nuit pour constater les dégazages des nos usines de Flandre. Une vraie solidarité, madame. De nos jours la plus part prennent leur carte, juste pour avoir le droit de se régaler. Mais y‘a plus la conviction d’un partage. T’as raison petit, lâche la mamy toute émue. Enfin excusez moi, j’ai dit petit, parce que des costauds comme toi j’en ai amené dans nos sorties de pêche. Leur première question c’était : Juliette - je m’appelle Juliette - l’eau là, elle est propre ? Elle vient d’où ?
Le reste de cet échange ce fut entre 16h et 18h en redescendant d’Explora : Hé ! Monsieur le colporteur, on revient de et… Ce qui en ressort c’est la « décharge ». On se décharge sur les mairies, sur l’état et bientôt sur l’Europe. Pour tout on nous fait croire qu’y a des techniciens compétents. On se laisse endormir. Il faut agir. Moi un tantinet fourbe : Voui ! et comment tu comptes agir ? La plus belle des réponses de la journée : En faisant comme vous faites ici, toi par l’imaginaire, les ateliers et l’expo par le faire. En allant vers les autres de mon quartier. En parlant pour que chacun s’exprime. Ne pas convaincre, mais que chacun dise, se renseigne ; L’important c’est avant tout que chacun prenne ses marques, ses vrais repères. Essayer de résister à l’intox des médias : Un papa la cinquantaine qui travaille dans un super marché au rayon boisson.
Mercredi 19 avril 2006
Le PC2, me dépose devant chez toi. J’arrive.
Le cévenol d’adoption que je suis, reste émerveillé par ces portables qui cuicuite à la façon mésange en rut et enrouée, stressant mon voisin, qui depuis gigote des gambettes à me tambouriner le mollet : Oh ! Pardon. Sentant que je ne vais pas pouvoir me réveiller tranquille : Cà fait rien, un peu sèchement pour qu’il comprenne que moi aussi j’ai le trac. Vous comprenez… et là j’arrête parce que sa vie privée, ne nous reg…
Dès l’arrivée avec Yvette nous nous préoccupâmes des festivités du lendemain 13 heures… donc demain conte – rendu. Et me voilà descendu chercher mon costume, dans ma loge, propre dans le bureau des deux soubrettes : Moi, je trinque toujours, et à tout, dit l’une, Je suis pas loin derrière dit l’autre… Devinez qui ? ? ?
Voilà mon thème matinal.
10h 22
On ne trinque plus à rien, même dans nos repas de famille concède la fille se retournant vers tantine : De mon temps, t’as raison, on trinquait plussssss. Mais pas avec n’importe qui ! C’est que trinquer c’est donner une partie de soi. Yeux dans les yeux. Tu parles à l’autre de cœur à cœur. Le mari (supposé de la première) : C’est pas anodin de souhaiter « santé » à l’autre ! ! !
Avant midi, je les retrouve aux singelions encagés : Vous aviez raison, c’était important qu’on y aille ! Mais vous n’avez pas un peu exagéré sur les chiffres, pour des raisons pédagogiques que je comprendraisse renseigne la tantine qui se révèle être une militante, non encartée. Quels chiffres vous ont paru... Les gens qui ont soif dit la première fillette, Qqqqqqqqu’en 2222222mmmmmmillllllleeee 27 y’aura la guerre de l’eau s’inquiète Guillaume, 22 ans, de son fauteuil roulant. Moi le Téléthon ne m’aura pas sauvé. Mais j’veux quand même pas qu’ma sœur connaisse çà. Dis moi, toi le colporteur, ce que je pourrai faire. Je sens la maman qui s’énerve ! Heureusement, Guillaume a besoin d’un ascenseur, pour descendre. Avec la complicité de sa soeurette nous l’entraînons au rythme de mon bar, donc très lentement, vers les ascenseurs opposés ; de quoi refaire le monde ; déclarer la guerre a tous les conards de « privatisateurs ». D’après Guillaume : c’est les pire. C’est à cause d’eux que tout ira mal en 2027. Tous ces proprios du pétrole, frustrés de leurs biens, vont continuer à nous empapaouter (sic) avec la flotte.
Niveau zéro, l’étoile noire était devenue le symbole de cet « univers de chiott, avec récupérateur d’eau ». Suffirait d’appuyer sur la chasse d’eau et elle serait engloutie dans le trou du même nom ; l’envoyant implosée dans l’entre deux mondes. Nous atterrissons en catastrophe, face à un visage de maman, un peu courroucé.
Adieu mon cop, mon Luc du jour. Voyage !
11h 37 : Elle arrivait de Corse, invitée par des amis continentaux et soutenait que l’eau du robinet est plus chère que l’eau en bouteille… en Corse… que même dans les grandes villes (y’en a que deux) c’était de l’eau de source… qu’il n’y avait que peu de transformation… Bref que la Corse était bien une exception. Ce qui conforta un monsieur esseulé (sont rares dans les journées de la cité) à commencer à nous bassiner sur « L’eau c’est la vie ». Sans eau il n’y a pas de vie. Il faut et il faudrait que… Toute façon les syndicats mixtes c’est qu’une strate supplémentaire pour noyer le poisson Et c‘est là qu’elle a posé sa bombe. Droit dans les yeux elle l’a regardé avant de chiner. Vous avez déjà vu des couteaux corses, noirs ébènes, saillirent des pupilles, noires ébènes, d’une insulaire à la chevelure noire ébène. Il en a pour ses frasques ce trop plein de principes d’évangiles* quand elle l’a estoqué d’un violent : Viens sur l’île de beauté, profiter de nos calanques. Et quand tu voudras boire tu iras frapper à une porte. Toujours quelqu’un t’ouvriras, chez nous, pour boire. Mais ne dis rien d’autre si non après le verre tu es mort. IL a failli pas me rendre mon verre le déchu. Rouge il nous a quitté : sans doute pare qu’il ne supportait pas vos bulles cévenoles. ?
Il es temps d’aller fêter le retour, dans l’équipe, de la cévenole (de patronyme : Breton).
Jusqu’à 16h les rencontres s’effilochent.
A se demander si ma Corse n’a pas jeté un sort trop fort qui aurait envoûté l’accès à la Cité. Heureusement qu’un ado me Harponne. Un vrai. Le style boutonneux à souhait, lunettes de traviole, la tête dans les étoiles et les questions en container successifs : Oui mais quand deux sources, sont proches l’une de l’autre, supposons que leurs origines viennent de deux nappes phréatiques de mêmes profondeurs, dans des strates plates identiques (ce qui fait que la percolation pourrait être à la micro seconde prêt la même). Seraient-ce deux eaux identiques ? Moi : Tu veux la réponse ou tu la sais ?… en bon colporteur qui veut pas se mouiller. Surtout face à la cohorte qui arrive d’un groupe d’ados moins pustuleux, bouter de leurs ghettos par les Karchers à Machin. Et me voila à raconter à mi voix l’histoire de ma petite goutte d’eau qui va prendre son ascenseur à rayon de soleil, version grande section maternelle. Gagné. Les ceusses à la casquette, mon physicobiogéoprofitérologue et les meufs, les vl’à embarqués. Je scinde le groupe en deux, et je les infiltre dans deux nappes phréatiques séparées. Même voyage, mêmes rencontres fortifiantes pendant le voyage. Même tout. Ces deux groupes sont ils identiques ? Polémiques Ben, non tu vois bien qu’tes pas pareil ! Le bounioul de sa race, y voudrait que j’aille dans sa nappe de koi ? Silence, calme, attention des oreilles et corps tendus vers mes lèvres. Silence. Moi : La nappe phréatique… Vers la nappe pique nique. Le prof dessevtt Putain, vous en loupez pas une. Les gros mots, çà suffit ! Il a cru entendre nique… tout seul. Moi : Super ton jeu de mot. Le Nike encasquetté : Depuis que l’clownnain est passé nous voir… J’lai vu com’j’vous vois m’sieur. Juré. Enfin il est tellement p’tit qu’on l’voyait à peine entre ses gardes de sécurité. C’est pour çà qu’on est là. Il a donné du blé au principal pour qu’on s’tirre voir le monde. Bon m’sieur, vous nous apprenez à trinquer ? Dix minutes après, He m’sieur, dans l’coran qu’esse c’est que çà dit sur l’eau ? ? Que c’est un bien précieux à ne pas gaspiller. Que tout le monde y a droit, même les non musulmans ! Que c’est une faute très grave de refuser de donner un verre d’eau. T’es balaise, t’arrives d’Asie et tu lis l’Hârâb ? Et dans leurs religions d’Asie, les chinois y disent quoi sur l’eau
Re dix autres minutes plus tard : J’ai cru que tu étais parti ? que je dis au boutonneux du début. Non j’ai trouvé la confrontation très intéressante. Je dirai même enrichissante. Je vous remercie. Un moment rare.
Ouf, je me précipite aux trucs énervant pour me détendre.
Mais c’est le rideau douche qui m’embrume, me faisant descendre à « foire du trône ». Trois stations de trop qui faut remonter, avant de se coltiner ce putain de rideau de merde qui s’encolle froidement. (Merci, Josiane).
Jeudi 20 avril 2006
Ma seule question qui efface toute image de PC2 et des bruitages adéquats c’est : y aura-t-il assez de Cartagène à 13 H.
Donc à 9h12 je fonce vers le frigo, me faisant rassuré au passage par les matinaux (bien sur je cafterai pas sur les absents qu’elles et ils soient salarié(e)s cité, détaché(e)s voir stagiaires).
Mon mot du jour sera donc quantité, que je ferai rimé avec qualité.
Tout a commencé dans le couloir, avec deux bâtisseurs bio, deux invités, retardant leurs réunions et mon amérissage au zér’eau.
Zéro. Quantité négligeable de quidam en quête d’éventuels renseignements.
Mais bientôt pas déçu le Guy.
Profiler je ferai à mon prochain passage scientifique.
J’explique.
Jusque vers 10h 48 tranquillité annonçant une force 1 maxi, avec beaufort tribord sans besoin de tirer le grand foc.
Je tchatche donc avec ces parisiens pour qui c’est tendance que de refuser l’eau du robinet qui est dégueulasse. Non mais vous en avez bu ? Ben dans mon hôtel, oui. Vous êtes logé par la Cité donc c’est un hôtel haut de gamme, vous pouvez pas vous rendre compte Bon, là j’ferme ma gueule pour que l’image de la Cité n’en pâtisse pas sur mon luxueux logis (au demeurant à recommander à tous visiteurs).
Nous on a décidé de plus en boire du tout Et pour laver… Pour se laver c’est pas pareil, on la boit pas Ne pensez-vous pas que les molécules, que vous trouvez corrosives, risquent d’altérer votre peau ? On prend des bains douches. Des bains douches ? Les deux à la fois ? Oui vous savez les style Mont St Michel, ou Là j’mexcuse ma culture des marques et l’état de mon porte monnaie ne me permet pas de vous faire un rapport complet sur les produits qui lavent - protégent - embellissent - liftinisent - malgré les frasques de cette impure qui pour boire est dégueulasse… Je voulais, moi, vous parler des légumes que vous lavez. Soit nous achetons bio et nous n’avons pas besoin de laver. Soit nous ramenons de banlieue, sur les marchés vous savez ! ? ! et là effectivement nous rinçons avec Vittel. Vittel parce que ? Parcequ’elle est pure et que depuis deux ans nous y allons en cure.
Je tente la toute dernière histoire illustrant des élus (des rois) qui ne s’occupent pas de la salubrité de l’eau. Votre histoire est sympa, mais d’une part nous n’avons plus de roi et d’autre part, nos élus vous savez ils ont suffisamment de problèmes à régler avant l’eau ? L’eau n’est pas une priorité Pourtant l’eau c’est la vie ? ! ? Il y a monsieur des choses bien plus essentielles dans la vie. Je n’ai pas voulu savoir quoi ! ! !
Quantité, je disais même, ramassis d’analphabétisation environnementale, en seul individu.
Autre type de quantité… de qualité.
Groupe enfilade qui se propulse vers les caisses à la vitesse du gastéropode qui avec une sauce au beurre est certes moins digeste, mais vachement plus goûtu.
Dans cette rangée, un papa cause avec ses deux garçons, avec le monsieur d’amont et d’aval. Le crâne un peu dégarni, sans accent particulier, le jean élégamment élimé, les deux mômes coupés au bol (les tifs), bref la prise idéale. Explora ?, A cause de l’eau, Vous, qu’en pensez vous ?, aux deux messieurs le sandwichant. Et les voilà tous les trois qui s’échangent les points de vue. J’ai un sacerdoce à mener ailleurs. Mais je m’incruste en silence. J’entends que : l’eau est l’affaire de tous. Q’elle appartient à l’humanité certes, mais aux hommes en premier, les lois ne sont pas assez sévères et qu’elles ne sanctionnent pas assez les fraudeurs, en période de pénurie et de restriction, ’y aurait là des emplois à créer. Que c’est pas utopique parce que les conseils généraux et régionaux peuvent s’en donner les compétences. Ils gèrent bien les RMI., A ce propos (de stages et aides aux personnes en réinsertion) les nettoyages, çà peut être valorisants et concrets. Si nous n’avons pas été inondés, c’est parce que la digue, encore une fois, a tenu. Mais la prochaine fois, c’est pas sur. Parce que plus çà va et plus l’eau monte. C’est pourquoi nous avons créé une association de quartier pour sensibiliser sur l’eau. Pas seulement la digue, mais aussi prévenir sur les arrosages de nos jardins et plus généralement sur nos consommations quotidiennes.
Le top du top, c’est que tout cela se passe à Arles, que le monsieur du milieu il a aussi un grand mas (un petit château, près du pont du Gard, une demeure familiale, du XVI°, qui, elle, n’a jamais été inondée. Mais aussi un petit mas, en fait une clède, là où on fait sécher les châtaignes, dans une vallée prêt d’Ales, raisonnablement en hauteur, et pas en bordure d’un Gardon qui souvent passe prêt, c’est tout. Sauf qu’en 2002, nous avons du jeter tout le mobilier du rez-de-chaussée. Et tout çà parce que, pour les touristes, à plusieurs endroits, on ( ! ! !) a construit des petites retenues ; d’abord en terre et pierre, puis en béton pour pas briser le dos du cantonnier chaque année, et qui a détourné le courant de son lit et l’a projeté avec une telle violence sur les murs qu’il nous a fallu les reconsolider. Quantité dans la qualité des échanges, des propos et de l’action en cours au quartier de la Roquette d’Arles.
Quantité de deux pattes de tous acabits, par l’afflux soudain par toutes les bouches. De la carte géante, j’avais l’impression que l’arrivée par l’accès parking déglutissait plus qu’elle ne pouvait, par saccades, et que les trombes déjà concentrées de l’entrée principale, confluait vers moi, ruisselant, en un drainage canalisé, vers la Cité des Nenfants.
J’allais me réfugier vers l’entresol quand une dame me demanda ce que je vendais. Vous avez besoins de quoi, j’vais voir si je l’ai en magasin, que je réponds connement. De l’eau, je cherche juste de l’eau pour ma fille et moi. Tu penses bien que j’ai sorti l’grand jeu et que malgré le tohu-bohu, on a retrouvé l’œil de la vouivre, sauvé la lune qui allait se noyer dans le puit, et caché le battoir en or de ces dames blanches qui vous perdent dans le brouillard du petit matin.
J’en ai failli arriver en retard au 13h, pas le journal, l’apér’eau sans eau.
Inversement proportionnel à la quantité de breuvage cévenol distillé, le parcours du colporteur d’eau, cet aprème, fut léger. Il faut dire que les déferlantes s’étaient évaporées.
Nous pûmes parler « Monsieur, fils du roi, qui voulait que son château fût si beau, qu’il nécessitât que ses grandes eaux vinssent de loin, très loin ». La conclusion de ces treize et quinze ans, échappé(e)s du groupe de Nancy, résumé par Maxence (quoi) : Si Versailles m’était conté dans la réalité de ce que le peuple a enduré pour le construire et pour l’entretenir en le privant entre autre de ses eaux, personne n’irait plus le visiter, tellement, ils auraient les boules, quoi, que c’est débile de priver des pauvres gens d’eau pour que des grands, quoi, se trimbalent leurs gonzesses qui puent, quoi (parce qu’elle se lave pas, quoi).
En arrivant au centre d’hébergement, le monsieur m’a hélé : Vous contez renter dans vot’ chambre par la fenêtre ? Penaud, j’ai mis la clef, dans ma poche, Le repas c’est maintenant si vous voulez éviter la queue… la queue… horreur… Oui. Oui, ai-je répondu, de suite, la réalité s’est réinventée un pass… gratuit…
Vendredi 21 avril 2006
Une grande ville, je me demande si çà dort ! Cf. mes voisines de petit déjeuner, des assistantes sociales en formation, qui se plaignent que le périph ne s’arrête pas. Moi qui croyais que c’était les voitures qui se déplaçaient sur le Périph. Ben non, nous on serait le soleil de la Kâpital et le périph y nous tournerait autour toute le nuit (je demanderai au pr’eau des galaxies !).
Quand j’arrive à la cité, vite j’enfile mon costume et tout juste un coucou de politesse aux matinales et matinaux. Je me poste au niveau d’Explora pour observer les arrivées, tel un prédateur qui va fondre sur ses proies. J’ai décidé d’attaquer par les files d’attente et d’alterner avec des rencontres sur Explora.
Quelques instantanés du jour : Je bois tellement que c’est de venu une drogue. Plus deux litres par jour. Je ne peux plus m’en passer. Moi : Pour garder la ligne, susciter le coupe faim ? Non, non par besoin, une drogue, je vous dis. Je sens de la gène entre nous. Je déballe même pas et les deux dames pressent faussement le pas vers un ailleurs.
On vient de Lisieux, en pèlerinage. Ne nous raconter pas d’histoire sur la création du monde ! Moi : C’est juste l’eau. Tout le monde sait que le créateur dans son infini bonté… Un petit s’est faufilé de la procession et s’est servi tout seul sous les yeux des cornettes en civile, Je vais trinquer avec toi. Je passe par le trou noir du toujours réjoui Alain et je les retrouve sur Explora sortant de l’exp’eau. Le petit qui a trinqué : C’est possible qu’il y ait autant de gens sur terre qui meurent parce qu’ils n’ont pas d’eau ? Moi : Pourquoi ? Lui : Si c’est vrai, Dieu y déconne 10 ans, sic de sic ! Je m’esquive avant que les adultes m’invectivent une fois de plus du style : Vous êtes sur pour les chiffres ? où me brûlent.
Infirmière en vacances de Rouen Vous vous rendez compte qu’en nous sucrant les budgets, dans mon service en pédiatrie, ce sont les familles qui apportent l’eau !. Une femme apostrophe son mari : Je confirme, je suis pédiatre dans un grand hôpital parisien. Les restrictions nous devions les assumer sur des postes. L’eau en fut un.
J’ai arrêté de boire. Je buvais de l’eau minérale en fac, et puis j’ai eu trois enfants ; l’aînée à 17 ans. J’ai arrêté de boire de l’eau en bouteille l’année dernière. Mon corps minéralisait trop, m’a dit le toubib. Je suis revenue à l’eau du robinet comme du temps où j’étais chez ma mère. Evidemment j’ai acheté la carafe qui filtre bien. Et je vais à la mairie vérifier que la DASS est bien venue constater l’absence des nitrates dus à l’agriculture intensive des plaines agricoles à perte de vue qui nous entourent. Moi : Et à la mairie ils sont de bonne composition ? C’est un petit village tout le monde se connaît. Même si la compétence de l’eau va passer à la communauté de communes, je suis reconnue comme madame eau. Vous pensez que la mairie aura toujours son mot à dire ? Oui, c’est vrai, ils n’inaugurent plus que les chrysanthèmes ! ! J’espère que çà permettra des créations de poste. Une commune n’a pas les moyens de se payer un technicien de l’eau. En se regroupant elles ont plus d’argent.
Mais quels sont les réels désirs des politiques ? Une des réponses : Septembre 2006. Une sensibilisation organisée pour la quatrième année, par le Conseil Général de la Seine Saint Denis, et plus particulièrement par l’équipe à laquelle appartiennent nos deux passagères, pour qui la sensibilisation est très importante. Cocoriqu’eau à ce conseil général, un des trois francs tireurs français à s’être donné la compétence eau, un « Courage » à leurs équipes…
Faut il demander aux grandes sociétés de financer des travaux de pompage, d’assainissement, de réseaux d’approvisionnement étécétéra ? Je pense que c’est mieux que rien pour ces pauvres gens des pays pauvres. En échange ils pourraient fournir des produits via le commerce équitable, dit un patriarche du Limousin. Réponse d’un parisien à l’accent de Belleville : On ne peut pas se donner bonne conscience face à la misère, en imposant nos cultures L’autre : Mais il est pas question de leur demander de cultiver à note place. Le parigot : Je ne parlais pas de cette culture. Je reviens d’Inde. Un voyage « Nouvelles frontières ». On a vu un désert qui avance parce que nous autres, à travers nos ONG, on leur a fait miroiter l’Eldorado, en leur imposant des cultures qui ont taries leurs puits, leurs nappes, et les ont chassées de leurs territoires qui sont devenus des DESERTS. Pendant que les labos s’en mettaient plein les fouilles. Au second verre, « pour pas repartir que sur une patte », comme dans les films de cow-boys, dans le saloon, je commençais à ranger la vaisselle. Mais au troisième tintement, certes ils n’étaient pas sur la même « longueur d’Inde » mais le Limousin commençait à dire Je vais y réfléchir et le parigot C’est la première fois que j’en parle publiquement. Et ces deux citoyens qui se questionnent par leurs échanges régalent une trentaine d’interloqué(e)s adultes. On aurait eu une agora, avec places assises, on n’aurait pu approfondir les points de vue en passant la parole aux autres écoutants qui entre eux se chuchotaient des Il exagère, non ? Tu le savais ? A la télé ils n’en parlent pas !... J’en profite pour les embarquer sur dos de chamelles pour un tangage sur dunes chantantes, où les sirènes jouent avec les ombres, perdant les imprudents dans des oasis mirages.
Information : Je sais bien que je ne dois m’en prendre qu’à moi, pour m’informer. C’est ce que j’ai fait. J’ai visité 43 sites autour de l’eau, répertoriée par mon CRDP - tiens une collègue, de plus, qui bosse pendant ses vacances pour préparer sa classe eau et patrimoine de fin mai !- j’ai cherché à qui appartient l’eau. Aucune réponse à mes courriels, même pas de courtoisie. Alors j’ai été au CDDP, à la bilbi’eau de l’IUFM, à la médiathèque de ma ville. Comme je ne trouvais rien d’exploitable, je me suis dit que celles et ceux qui avaient conçu les malles pédagos y avaient forcément pensé : Ricochet, la rivière m’a dit, les risques majeurs, et des publications, un jeu de l’agence de l’eau, des sociétés de fermage. Pas un texte législatif. Pas une piste où trouver. J’ai posé la question. Sans réponse j’ai laissé des messages à la chambre*. J’attends. Prof de français qu’elle est. Elle monte le projet avec la prof d’art plastique et le prof d’histoire, qui, à leur tour, viennent trinquer. Mêmes griefs du parcours des combattants. Moi : Vous n’avez pas une maison de l’environnement ? Bien sur que si, mais la mode est au tri sélectif. La cerise du jour : Pour fiancer notre voyage, il fallu se battre avec notre maire qui trouvait le sujet trop chaud. Et ? On a gagné. L’argument qui l’a fait craqué ? En fait j’ai fait intervenir un copain du syndicat qui est un des ses amis pers’eauxxxxxx.
Je ne peux m’empêcher de conter, une version aquatique du : Ho loup ! Cévenol. Un jeune berger qui à force de jouer avec l’insouciance collective, (faisant croire à des chimères) un b’eau jour se fera béqueter par une bête du Gévaudan.
*Chambres : drôles de noms ! ! ! Nos élu(e)s quand ils ne sont pas en chambre, sont au cabinet. Normal qu’on ne puisse les interpellés en direct.
Samedi 22 avril 2006
C’est moi qui allume la lumière à 8h 39. Je veux être aux premières loges pour le rush.
Raté pour la prépa.
Y’a personne ou presque ; une journée très en dessous des prévisions. Rarement plus de deux familles à la fois aux deux caisses. Donc pas d’attente, vers les choix. Donc pas d’attardement sur Paris vue du ciel. Je me donne de la disponibilité pour expériences sur Explora : 30% de la totalité des personnes rencontrées, réparties entre la sortie de l’expo, et le reste sur la coursive, avec deux lieux de prédilection vers les cages, et le vaisseau de Luc.
Elle : Je ne bois que l’eau en bouteille depuis petite. Lui : Moi ? Que de l’eau du robinet. Ils viennent d’emménager, dans la semaine, pour la première fois ensemble (et pour la première fois seul(e)s, en dehors de la famille). Elle : Je voulais te dire justement que le café je préférerai qu’on l’fasse avec mon eau, n’est ce pas monsieur ? Le monsieur c’est moi. Pour le thé la différence de goût est notable, disent les pros. Pour le café… Tu vois je te le disais. Lui : Silence, embêté que je sois rentré dans leur vie de couple en plein farnienté du premier samedi de leur première semaine. Elle : Vous ne parlez pas des filtres dans votre expo. C’est que scientifiquement vous ne pouvez démonter leur efficacité ? Lui : Cà suffit ! Il tourne les talons et y s’barre en me laissant sa coloc sur le bar. Dans l’après midi je les revois, très enlacés. C’est eux qui m’interpellent Merci pour ce matin. C’était notre première dispute et notre première négociation : on a tout réaménagé, on a changé le lit de place, la banquette… Ils me font penser au second couplet : « des amoureux sur les bancs publics, bancs publics ».
Les pompiers : Eaux pompier de Paris, pour se remettre des intervenions difficiles, on avait les mêmes p’tis verres que vous, avec presque la même eau de vie. C’est que l’eau çà nous connaissait. Je serai capable de vous dire le réseau souterrain des conduites à incendie qui voisinent avec d’autres réseaux ; de vous montrer des réserves naturelles. Tiens viens voir sur la carte. Deux jeunes en gilet rouge (des annonceurs des files d’attente) montent avec nous sur le camion rouge et zou nous voilà pimpon complet avec des histoires de feu, de manque d’eau, de choix draconien, de gestion qui heureusement a changé… de tuyau qui pèse et de tir de précision pas facile avec cette pression, de flotte qui fait chier quand elle veut pas être des nôtres (çà veut dire qu’elle fait pas son boulot assez vite, qu’on sent qu’elle éteindra pas le troisième et qu’y en a de bloqués au quatrième). Le camion s’est transformé en car rouge, à double étages et on visite les incendies de Paris depuis trente ans. Des fois des immeubles d’à côté les gens sortaient avec des seaux pour nous aider. Mais en fait ils étaient dans nos pattes. Et on renversait leurs seaux et leurs gentillesses qui se perdaient dans le caniveau. Et les zégouts de Paris t’y a été ? Ca te plairait toutes ces canalisations. Tu visites en barque. Je me souviens d’une nuit, où en bateau gonflable on cherchait un boa qui s’était fait la malle de la baignoire d’un mec du quatorzième. On n’a jamais su si c’était un canular. Mais çà été une nuit où j’ai vu vivre l’eau autrement. Et toutes ces bestioles qu’on effrayait avec nos torches. Et tu t’souviens du courant. A un moment ch’te jure y’a eu comme un super courant, vachement fort… Je me croyais, au zinc d’un bistrot, à l’angle de la rue « A la tienne » et de la rue « Delirium très Mince », des brèves à la Mermet, pour de vrai. M’Ouais, maintenant qu’on bosse au palais de la science y’a moins d’adrénaline et l’eau c’est plus not’copine. Moi : Vous avez dit Chopine ?...
Dans mon PC2, je suis monté à l’avant, et j’ai refait le voyage avec les pimpons.
Dimanche 23 avril 2006
Comme hier j’allume la lumière. A 9h 20 j’offre la p’tite goutte au personnel de sécurité et aux jeunes giletés (Laura, Caroline, Marie, François) annonceurs dans les files d’attentes.
Autres moments de la journée que j’ai partagé, comme hier, entre Explora, où je trinque avec 30% des visiteurs qui sortent tout juste de l’expo et le reste qui déambule sur la coursive.
Les rest’eau du cœur manque d’eau. Comme la date de péremption sur la bouteille révèle une longévité insoutenable pour faire partie des dons, qui en majorité sont des rebus invendables, nous manquons d’eau. A Paris, chance, nous avons le père Wallace et ses fontaines. Une marque a voulu nous faire des ennuis, parait il, parce que nous utilisions ses bouteilles (sans ses étiquettes). Nous avons gagné et ils ont payé en eau. Vrai ? Où est-ce de nouveaux contes qui alimentent les restaux pour rassasier ses bénévoles démuni(e)s devant la générosité des donateurs marchands ? Ces fontaines parisiennes comment les vivez vous ? On y tire de l’eau pour nos actions. Mais vous ? Moi personnellement j’en bois pas, et toi ? Même pas en service. Moi j’ai toujours ma bouteille sur moi. dit une dame, un ¼ d’une grande marque bien à la vue, dans son sac à dos grand ouvert. Je n’irai pas en boire, à votre place - çà tombe bien, les deux mamies bénévoles viennent de dire qu’elles s’en passaient -, parce que tout le monde peut y boire. Même si vous ne la touchez pas des lèvres des microbes peuvent y être. L’eau est avant tout source de maladie. Je m’affole. Pardon, vous dites que l’eau est ? Je voulais dire que l’eau est porteuse, diffuseuse de maladies ! Devant mon air ahuri, la même dame : Non ? La plus rigolotes des deux rest’eaurettes : Quelques soient les personnes que nous rencontrons, sachez que nous ne prenons pas de risque d’hygiène. Ce serait un tr’eau b’eau prétexte que certains prendraient pour fermer les rest’eaux. L’autre voit son rendez vous et nous file au milieu de ce qui aurait pu être un passionnant débat de citoyenneté.
Moi, à une dame qui fait mine de chercher sur la carte pour ses trois petits enfants : Vous pensez que l’eau pourrait être un prétexte de déclaration d’insalubrité pour ouvrir une enquête, déposée une plainte… ? Regardez, pendant la guerre du golfe, enfin à la fin de la guerre, j’étais en Provence, On se baladait avec mes petits enfants le long de la Sorgue Vers l’Île sur Sorgue ? Vous connaissez ? Et bien à un moment, la Sorgue vient d’une source, d’un ancien marécage asséché. J’expliquais à mes petits enfants, quand une voiture est arrivée. Des hommes en combinaisons blanches en sont sortis, mallette dans chaque main. Nous nous sommes approchés ; l’un d’eux, gentiment, nous a dit de rester à distance, qu’ils en avaient pour une minute, qu’ils faisaient des prélèvements pour le département. Effectivement une minute après ils repartaient dans leur voiture. En rentrant j’ai téléphoné au maire. Texto il m’a dit : « Oui, oui, après les attentas et vue comment la guerre du Golfe prend forme, nous avons reçu des directives préfectorales. Mais je ne savais pas qu’ils étaient déjà passés à l’action. Je te téléphone, je me renseigne et je te tiens au courrant. J’ai oublié l’histoire jusqu’au Noël suivant. Ma petite fille qui travaillait sur le cycle de l’eau au CE2 avait dit à sa maîtresse notre aventure, qui sans vouloir vous vexer l’avait pris pour un conte. Et moi dans ma tête je me suis dit que c’était peut être des terroristes. Ma fille m’a traité de tous les noms. M’a fait promettre de ne surtout pas affoler les enfants. Le matin de Noël, j’ai débarqué chez le maire. Aucun résultat de ces appels en préfecture. Aucunes données révélées. Il a rit de mes inventions d’attentats, devant sa famille que je dérangeai. Quand il m’a reconduit, dans la cour il m’a avoué que lui aussi repensant à des légendes historiques d’empoisonnements de sources, voir de fleuve, lui aussi s’était inquiété… qu’il avait pris les mesures… mais que comme d’habitude il y aurait relâchement. ET ? Vous m’y faites repenser, je vais lui en causer ce soir au téléphone…
« Pour que les peuples aient droit d’accès à l’eau, l’utilisent au mieux et entretiennent, n’y a t’il pas des systèmes de Micro crédit ? Franchement j’en ai entendu parler, mais je ne saurai pas te dire si c’est en place et comment çà fonctionne. Comment le conçois tu ? Facile. Et voilà le gestionnaire de 16 ans qui explique à une dizaine de personne, à côté du vaisseau de Luc : On estime les besoins. On ? Des spécialistes : géologues, hydrologues, des fermiers locaux et des habitants des cases. Ensemble, ils estiment les travaux, les coûts des installations, des entretiens et de la formation obligatoire pour que chacun s’y retrouve. On ne fait qu’avec du local : matières premières et main d’œuvre. On ne demande rien à la Banque mondiale, aux privés. Disons que çà coûterait 20 000 €. Disons que, pour eux, çà ferait 3 années de salaires de tout le village réuni. La banque de micro crédit prête. Mais comme il va falloir rembourser, il va falloir, produire. Donc dans l’étude préalable il a été prévu une culture appropriée ou des services annexes : par exemple de formation pour ceux qui commencent la chaîne et qui apprendront aux autres, et d’entretien du matos. Convaincu qu’il a la réponse, je lui demande : Qui c’est Micr’eau Crédit ? C’est vous et moi ! Vous décidez d’ouvrir un compte, spécial en banque normale. Vous y déposez le fric. Vous le gérez à la manière associative. Et les sous me direz-vous ? Petit futé, il a deviné ma question. Nous (à travers nos élus, des sponsors) on a des sous pour aider les assos, parce qu’on va faire un marché et vendre leurs biens produits au pays. J’aurai bien ouvert le débat avec les écoutants mais je sens à leur moue que même pas çà vaut l’coup de les inviter, vu que, confirmation, à l’ouverture de mon bar, ils s‘évaporent… croyant sans doute qu’on allait prendre les souscriptions, pire les dons, que Jean André n’avait même pas évoqué. Il rit. Ils zont cru que vous alliez les faire raquer. On a Trinqué, et quand sa grand-maman est venue le cueillir comme elle a dit, elle m’a susurré : Il vous a déblatéré toutes les sornettes du monde ? ! ? Il tient de sa grand-mère, moi, qui le tenait de ma grand-mère. Car il faut vous dire qu’on tient à nos têtes qu’on a oublié de nous couper un beau matin de germinal, grâce à un orage qui emporta le mur de la prison de nos aïeux et qui furent sauver des inondations parce que s’accrochant à une espèce de radeau qui, quelques méandres boueux plus bas s’avérera être… la guillotine (sic). Depuis on fait de l’humanitaire pour essayer de redorer le blason. C’était tellement vrai, dans ses yeux pétillants d’amour, que je l’ai embrassé. Et le grand dadais, s’est approché à son tour, m’a pressé la main à la manière d’une meule à huile d’olive Grand couillon, qu’elle y a dit, embrasse le donc. L’amitié d’un moment tu apprendras que c’est de celle qui ressurgissent quand tu t’y attends le moins. et le vlà dans mes bras.
Il pleut à 16H45
Le cauchemar recommence ; C’est vrai on en a marre de ce sale temps. La pluie c’est l’annonce de l’hiver qui recommence ; On a pas inventé des canons à déplacer les nuages pour rien ou ces avions qui font pisser les ouateux. La ville aurait moins de problème d’évacuation des eaux de ruissellements et les paysans des zones proches seraient contents. Moi : Oui mais des fois les masse d’eaux sont conséquentes et brusques ! Les paysans se plaignent toujours. Y’a pas assez d’eau. Je ne peux pas arroser. Y’a trop d’eau. Tout est grêlé. Moi quand on va me licencier j’aurai pas la prime de l’Europe pour manque de rendement qui me remboursera mon crédit et complétera mon salaire. Vocifère le même qui a lancé la conversation au début… un Percon’âge !
Ou, comment nos problèmes individuels percolent, dissolvent les tracasseries des autres : Regarde moi toute cette eau qui tombe et qui est perdue, et qui en plus risque de faire déborder la rivière où nous habitons et qui se déverse dans notre parking souterrain ; Pendant que des enfants meurent de soif, ici çà déluge, c’est pas juste ! dit Fabien, 11ans, qui sort de l’exp’eau, et qui continue : Dites à mon frère que l’eau des toilettes c’est de l’eau du robinet, potable. Il y croit pas. Le frangibus, 17 ans, tronche j’en ai rien à foutre de vos trucs scientifiques et en plus chuis bloqué dedans en attendant la fin des trombes d’eau. Ouais j’vous croit. Mais en même temps j’me dis qu’avec tout ce que disent les politiques çà m’étonne qu’ilzaient encore rien fait. J’m’étonne parce que c’est pas qu’une question de bienfait, d’être écolo, de droite ou de gauche, c’est que l’eau potable çà coûte cher, et qu’on sait bien que leur raisonnement passe aussi très beaucoup par le fric. Le Fabien en revient pas. Mais, moi, je comprends que la tirade a été provoquée par le regard de Sybille, une inconnue, ciselée, de la famille voisine. Et tu ne trouves pas que c’est beau, tout simplement beau, cette luminosité, ce voilage qui retient le temps ? La suite, top secret…
Un voisin du cinquième rang, la trentaine avec ses deux « pisseuses » accrochées à ses deux bras : Merde, la météo ! Merde ! Incapable de prévoir. La dame d’à côté, qui le connaît pas, l’œil pétillant de moquerie : A Paris, faut toujours un parapluie. ; mais je ne suis pas parisien ; moi non plus. Mais quand je sors le matin, que je ne suis pas chez moi, et que je ne crois pas à la météo, je fais confiance aux coutumes locales. Je me prémunie… Avec mon parapluie, dit l’une des fillettes escaladant son père, et la grenouille, elle va sortir ? Non. répond sa jumelle. Elle est déjà sortie puisqu’elle annonce la pluie. La Pluie annoncé… et là j’ai eu droit à un trivial poursuite organisée autour des adages, proverbes et comptines… qui de nos rangs d’oignons face à la pluie… essayaient d’exorciser ce pipi de nuage.
18h, accalmie.
Débandade sans merci vers le gouffre R’à tépien.
En moins de temps qu’il faut pour l’écrire, le parvis est une pépinière de miroirs aux marbrures mordorées, reprenant leur sérénités imperturbables, entre les passages de pieds rapides ou de sauteries d’enfants sous la sirène hurlante de parents éclaboussés. Regarde, mais regarde comment c’est beau, me dit le jeune sénégalais de la sécurité, qui vient de temps en temps trinquer. Dans mon pays, j’ai vu çà une fois. Mais c’était moins beau. Sur la terre. Et surtout la pluie, elle n’est pas restée. Je sais pas pourquoi, elle nous aime pas. Elle se cache quand j’arrive. Peut être, elle croit que je suis un cannibale de gouttes. De son immense bouche, un rire, comment dire ? ! Abyssal, rayonnant de démesure, monstrueux d’élégance, colossal et lubrifié comme les lutteurs de son sport national.
Ton Rire me raisonne jusqu’aux heures tardives de cette écriture.
Mardi 25 avril 2006
Le rythme parisien est revenu dans le bus, dans les bouchons, dans l’enfermement individuel des transports collectifs.
Dès mon arrivée, sécurité, accueil et jeunes en gilet de sauvetage des files, me préviennent : aujourd’hui grande journée. J’y crois pas, alors je blague, et j’offre l’eau de vie de début de semaine aux membres du bureau et aux voisins. Mais à 9h46, je me rends à leur diagnostic. Les files d’attente dépassent les 30 mètres. Et il en sera ainsi jusque vers 13h 30. Ce qui représentera environ 60% de mon chiffre de la journée. A partir e 14h je sévirai sur Explora pour retrouver des connaissances, à la sortie de l’expo et dégoter en bas et an haut, des refoulé(e)s de Star Wars obligé(e)s d’attende 15h 30.
15h 18 : Je voulais vous demander pour ma source ! ! ! Je ne peux pas vous répondre aussi facilement. Puis se succèdent 23 minutes de déferlantes, d’individus qui causent dans tous les sens, de son compteur d’eau qui va trop vite, du mien qui fuit, de la société d’affermage qui nous fait payer un droit d’accès à l’eau avance sur consommation, comment ils font les R’èmistes ?...
Elle, qui patiemment avec sa copine s’est assise sur le banc : la foule çà nous impressionne. Moi : çà vous stresse ? Elles ensemble Non, çà nous distrait. Et comme on est à la retraite, y‘aura toujours un métro pour nous ramener Et la plus âgée de sa petite voix fluette, de Lyonnaise d’Ecully : Donc je vous demandais pour ma source, est ce que je dois faire analyser et par qui ? Parce que le maire ne veut pas faire déplacer les services de je sais pas quoi, pour mes beaux yeux, si non il serait obligé de le faire pour tout le monde, et il est pas ohptalm’eau ; juste maire. Remarquez notre source est bonne. Toujours à 11°, et claire et limpide et douce. Mais depuis que les ragondins viennent nous chaparder nos pommes, je me dis que si les amis de mes petits fils et filles attrapent une gastr’eau, le procès c’est pour ma pomme et c’est pas les ragondins qui viendront m’apporter des oranges.
On se met d’accord sur la procédure et une dame, démantibulé comme un pantin à qui on aurait piqué les ficelles, un mars, à moitié dans sa gangue en papier, dégoulinant entre l’index et le majeur, surgit c’est une poubelle votre truc en parlant à mon bar, ouvert, avec petits verres et carafes encore prêts à partager avec n’importe qui… sauf cette dame qui repart furibarde, sans vouloir trinquer, et qui fera un procès pour tous les scandales que lui infligent cette journée. Une petite voix fluette de 7 ans, CE1, à l’accent de Toulouse : T’es pas sympa, elle aurait pu au moins s’rincer les doigts avec ton eau ! Le papa : Voyons Géraldine, un peu de tenue que diantre, on n’invective pas ainsi un colporteur d’eau - bon j’avoue que là, j‘en rajoute un tout petit peu. Moi : Tu te rinces l’eau avec de l’eau du robinet ou de l’eau en bouteille ? Mon papa il m’obligé à me laver avec de l’eau de Gazelle ! ! Moi : Au Sénégal ! L’effrontée vacancière : Comment tu le sais où j’habite, chuis toute blanche ? Et ben tu sais là bas, c’est chouette. Il parle français et ils ont pas d’eau ! Et même la maîtresse de l’école qui est venue dans notre maison, vue que c’est la nouvelle copine de papa, elle a jamais voulu prendre une douche, parce qu’elle disait qu’elle pensait à ses enfants là bas. Mais moi un soir, que j’ai été faire pipi et que j’ai pas tiré la chasse parce qu’on la tire qu’au troisième pipi (bon d’accord la nuit on sait pas où on en est, alors le matin des fois çà pue) et bé je l’ai vu moi la maîtresse sénégalaise, elle faisait couler, dans le lavab’eau tout doucement entre ses doigts, et çà a durée très longtemps.
Même à midi les visiteurs ne mangent pas, comme quoi la science çà rassasie.
Pourquoi les sources re-gazéifient les eaux qu’elles vendent en bouteilles ? ; Pourquoi, l’eau en bouteilles est si chère ? ; Pourquoi des récupérateurs d’eau, n’existent-ils pas sur les immeubles ; Pourquoi ne pas taxer les consommateurs des pays riches de par exemple 0,001 centime d’€uro, le mètre cube d’eau. Ca ferait des millions pour aider les pays qui en ont besoin, tout en préservant l’aspect « public » ! ; Pourquoi l’eau du robinet sent si mauvais. Les chercheurs, techniciens de l’eau, les goûteurs d’eau n’ont pas de nez, ne boivent pas d’eau du robinet ? ; Pourquoi la queue n’avance t’elle pas plus vite. Moi : Pour nous permettre de trinquer. Toutes ces questions, je n’ai même pas eu le temps de commencer à y répondre, que les voisins, verre à la main, en profitaient pour se dire, dire à l’autre… J’aurai jamais pensé dire autant de choses et réfléchir autant dans une file d’attente. m’ont confié plus d’un, l’après midi, sur Explora, à la sortie de l’exp’eau, reprenant la discussion là où il l’avait laissé le matin, en plus des acquis de l’exp’eau. Même la sécurité s’en est aperçue : Dis donc, qu’et ce qu’ils boivent avec toi ? ; T’es sur que tu leur donnes que de l’eau pour qu’ils viennent te retrouver aussi facilement ; Des fois quand on s’approche on entend les discussions. Profondes ! ! !
15 h : Je viens de KOUROU en Guyane, et je vais participer à une agence de l’eau. Je suis attentive à vos démarches… Ouf, un très bon point, de plus, et pleins de renseignements sur nos concitoyens et leurs difficultés d’accès à l’eau.
Pas vu le temps passé. Demain je prends le temps de descendre à la cantine avec l’équipe, histoire de les rencontrer,… eau si,…, si, si.
Une histoire de la dame du Lac et voilà Excalibur saisie au vol par un amateur de Star Wars qu’en a rien a cirè de l’eau : C’est pas pour rien que la dame est dans un lac. C’est là qu’est la connaissance (enfin c’est ce que disent les livres sur les croyances anciennes). Les druides aussi étaient des magiciens qui utilisaient l’eau pour bien des choses. Ce caractère sacré on le trouve plus que dans la religion chrétienne. Et encore c’est plus un rite qu’un vrai passage. Dans Star wars si vous y regardez bien elle y est l’eau, par les palais, des cascades, la transparence des costumes des purs… merde c’est l’heure. Pas mal pour un starwasiens pour qui l’eau…
Un banquet. Bon, pas un vrai, mais çà y ressemblait presque à la fin.
12 familles ont trinqué ensemble. Un record digne du Guiness. Une ambiance de folie. Des rires qui ont ameuté la sécu, qui, a son tour, a rit. Un temps qui s’est effiloché. Des choix qui se sont précipités. Moi qui ai du changer de file pour éviter l’émeute de la jalousie éventuelle suscitée par nos rires et là seulement 6 familles qui trinquent. J’entremêle les fils de trame et de chaîne et je te tisse un tableau de planète bleue, en forme de labyrinthe, qu’ils vont devoir détresser, en toute citoyenneté, complicité d’amont et d’aval.
Oui je sais c’est dur à comprendre, c’était de l’instantané et il est tard. Le périph est fluide.
Mercredi 26 2006
Des enfants dans mon PC2.
Des enfants qui se font prendre en photo, les fesses sur les marches froides, en attendant que çà ouvre, mais pas longtemps pour qu’on perde pas not’place. Vous voulez que je le fasse, que je dis en pointant mon index sur mon badge 122.
Dans la matinée le même groupe : Super, votre idée de faire Explora avant Star Wars, y avait personne on s’est régalé Encore plus tard : Super votre idée d’aller à Star Wars à c’theure y avait personne. J’attaque : Et si on revenait sur l’eau ? C’est-à-dire, qu’on va au bus, manger. Je viens, çà vous dérange pas ? Les deux mâles agrégés de maths / physique : Ben puisqu’on vous l’propose. Repas Intel’eau, philosophiqu’eau bi’eau. Résumé : La guerre de l’eau a déjà lieu. Mais on peut l’arrêter parce qu’on peut tout faire y compris péter le monde. Inventons un élixir d’amour, qui rendrait les cons amoureux (parce qu’intelligent c’est pas possible). Puisque tout le monde ferait l’amour on ferait pas la guerre. Donc l’eau serait contente et nous avec et les pays qu’on pas d’eau puisqu’on serait amoureux d’eux aussi, on ferait un max pour eux itou. Pour trouver l’élixir, puis le fabriquer et surveiller ses effets (le rendre hyper efficace sans embêter l’eau dans sa nature interne) il faut de l’argent. On fait un télét’eau. Comme c’est tout le monde qui a donné, on crée une banque de l’eau, gérée par les donneurs, qui surveillent les avancées de la recherche et ses applications égalitaires. Et quand çà fonctionne (l’élixir), on cherche une anti-drogue. Pour que chacun, consciemment, trouve sa place, son action. Et tout le monde s’aime encore mieux et plus. Tous les enfants qui naissent, portent génétiquement inscrit, naturellement, l’histoire de ces modèles, mais ont besoin d’apprentissage, de transmission (différent d’un Enseignement du Savoir, note du colporteur) de partage. Et la Cité devient une immense crèche pour poupons. L’équipe d’animation est épaulée par des assistants maternels… et çà braille de tous les bords… La vie sur terre n‘est elle pas de savoir écouter ! ? On lève nos dernières tranches de sauciflard et on trinque au pain de mie. Et je quitte ces docteurs folamours, avec regrets.
Entre les aller et venue de ce groupe, une dame de Strasbourg trinque avec un Rennais. Les deux avis divergent. Lui résigné : Vous verriez chez nous l’état de nos cours d’eau Elle : Chez nous… Lui : Oui, mais chez vous c’est pas tout à fait pareil. Je veux dire sans vous vexer que votre statut privilégié vous préserve de bien des choses. Chic un paradis, que je me dis, euh pardon une oasis, dans ce monde de brut pollueurs.
Heureusement qu’un couple de jeunes, m’invitent du regard à trinquer et en profite pour défendre l’Alsace, la Lorraine, le Territoire de Belfort, la Rhur… ; Les pluies acides, vous en parlez aussi, dans vot’essepo ? Parce que madame vous avez dû être très touchée… ; J’avoue que c’est encore grave. Mais on n’en parle pas. Nous en ville on n’a compris qu’après. Et pour vous dire on ne réalise toujours pas le mal fait à la terre qui conserve toutes ces saletés Lui, le Copain d’Anne (de Bretagne) : Heureusement que la nature reprend toujours ses droits. Moi : Vous pensez que la terre peut se délivrer des mauvaises choses que nous la forçons à baffrer ? Un ingénieur des ponts et chaussées (recalé au CPE, mais admis avec mention à l’ANPE) : Je viens de finir mes études et j’ai fait des tests… - Intox ou Inf’eau ce qu’il dit dépasse les bornes de l’entendement du premier monsieur qui carrément refuse de trinquer avec ce dernier - Vous êtes trop jeune mon jeune ami pour affirmer des choses pareil. La vie va vous apprendre… La caisse nous happe cet imbu moralisateur. Mais qu’est ce qui a donc fâché ce monsieur ? ? ? Nos analyses ont démontré un taux de nitrates hyper élevés. Très au dessus du seuil toléré. Que le maire et la DDASS aient demandé une contre expertise c’est normal. Que le taux est fortement diminué entre nos relevés et ceux de l’autre lab’eau. Ce n’est pas çà qui me choque. Ce qui m’inquiète c’est qu’aucune enquête n’ait été faite. Parce que aucune plainte déposée. Donc celui qui a fait la bêtise, disons un paysan, par soucis de rentabilité, pas forcément très au clair avec les produits qu’on lui dit d’utiliser, ce dit paysan il recommencera la même connerie. Quant à la terre…
Pendant que le pourfendeur de mauvaises idées se faisait dévorer tout cru par la billetterie, un groupe de six 24 à 26 ans, s’emparant du bar à eau comme tribune, commence un numér’eau de tribunal de l’eau (singeant, celui de Valence). 6 espagnols, scientifiquement surdoué(e)s au dire du traducteur, moi-même agrégé de physique et de bio, qui pensent que rien n’est trop tard, mais qu’on a besoin de plus d’argent pour réparer et donner accès à ceux qui n’en on pas (d’agua) et que la seule solution c’est de taxer les eaux minérales, de source et thermale, en plus des pollueurs. Et qu’on a de la chance d’être français, parce que dans la péninsule les sous y rentrent pas aussi facilement, à cause d’une ancienne pratique de résistance, qui n’empêche cependant pas les bonnes volontés à aller de l’avant, mais c’est clair qu’on bosse pour nos enfants.
Monsieur, y‘une maquette qui marche plus… çà rimait avec deux minutes avant Monsieur la chasse d’eau des toilettes qui fuit, côté Cité des enfants. Le colporteur que je suis n’ayant rien a envié à un plombier, fusse t’il polonais, je me rue vers la maquette, pour constater les dégâts avant de prévenir les pompiers, pour distribution de gilet de sauvetage distribués par les « sauveteurs bretons ». Quand j’arrive c’est en fait la dame qui est catastrophée, une enseignante, minuscule derrière ses dossiers géants : Mon dieu il faut que çà m’arrive, à moi. La pile de son savoir dégouline à ses pieds. On pouffe, pour ne pas trop la gêner. Mon dieu, à moi, ma première sortie. Mon dieu qu’est ce que l’inspecteur va dire (çà c’est le colporteur qui rajoute). Vous vous rendez compte, une maquette, cassée, à la cité des sciences, de Paris (y’en a une autre ?) Je prends la situation en main, envoie les enfants jouer à Charles Eau Colmesse, et prend soin de ma prof des écoles, niveau CE2/CM1. Vous me rassurez .Toute l’année on a bossé sur l’eau. On est du Puy. Mais jamais j’aurai pensé à cette pénurie ! Je m’en suis tenu au cycle de l’eau. Je m’en veux. Si vous saviez comme je m’en veux Elle est trop mignonne à trembler de ses manques. Monsieur on a trouvé Et nous voilà, à débroussailler. Elle prend des notes. Eux se régalent. Je me régale. Moi, en guise d’au revoir : Elles est chouette vot’ maîtresse. Eux, d’un seul chœur : çà c’est vrai monsieur, On s’est régalé avec elle. On a appris pleins de trucs. Au confins de mon champ de vision ; elle illuminait comme un champ de coquelicot.
Le chaland se faisant rare, je ne vois rien à dire si ce n’est j’arrive de vot’expo ! Chapeau ! Mais vous êtes sur des chiffres ! ! Çà fait beaucoup ! !
Grâce à une dame que je ne saurai nommer, qui fait partie de l’équipe permanente, qui est brune, et qui habite deux stations plus loin que Sahel ? ? ? Ce soir je suis rentré à pied ! ! !
Jeudi 27 avril 2006
Je plains ces pauvres sardines, dans leurs boîtes, qui doivent voyager pressées comme des parisiens dans mon PC2, de ce matin. Même le sourire, certes timide du soleil, ne les déride pas. A moins qu’ils aient fiestisé toute la nuit longue.
Dés mon arrivée je comprends que ce n’est pas l’accalmie d’hier qui va se reproduire : Tu vas avoir du boulot aujourd’hui, me cligne de la paupière un agent de sécurité aux portes d’entrée, ajoutant, heureusement que tu t’es reposé hier ! ! Sept minutes après, quand je redescends : Tiens, t’a oublié le bar ? Tas plus que le plateau. Je n’ai pas osé te le dire depuis le début, mais chez mes parents, là bas au pays (quelque part en Afrique très noire) ma mère elle ne fait plus les kilomètres (7, aller et idem et retour forcément, pour aller chercher l’eau depuis Noël. Ce Noël 2005. Avec mes frères (2) et mes cousins (5), on a réussi à économiser, et on lui a payé un robinet. Ses grands yeux blancs de noir, se sont inondés. Je lui ai dit merci.
Dans l’après midi un homme frappe sur mon épaule alors que je tchatchais avec des élèves de Vitry sortant de l’exp’eau Excusez moi, je suis le cousin. Je peux goutter… puis… J’aimerais ramener de l’eau pétillante à la mère de mon cousin, qui est donc ma tante, pour lui faire une surprise, parce que c’est son anniversaire et elle a toujours rêvé de goûter de l’eau qui pique. Laquelle me conseillez vous ? Un petit garçon de Vitry de 9 ans : Quoi ? ! ta tante elle ne sait pas ce que c’est qu’une eau pétillante ? Alors, le cousin, il a expliqué le cadeau à Noël. Le prof principal, est venu pour tancer les enfants et les parents accompagnateurs, parce qu’il était l’heure et que le bus c’est cher et c’est qu’à la demie journée et que il est… resté en suspens ne voulant pas être l’ouragan de ce moment de bonheur,… Peut être que si on restait en contact, a-t-il fini par oser dire, on pourrait… Merci a couper, le cousin de mon pote de la sécu (rité de la Cité) mais je vois bien que çà part d’un bon sentiment de chez vous, mais chez nous on y arrivera. Merci. Il m’a paluché la main, m’a serré très fort sur son corps de grand nègre black de black et il m’a dit : continue pt’it con de toubab.
Entre temps, un papy perdu avec ses deux arrières petits fils, sortaient de Star Wars (Bon, faut vous dire que je les avais croisé avant et que lui la guerre dans les étoiles c’est pas « mon truc ». Donc il se rue sur moi : Maintenant qu’ils sont en transe, où je pourrais les amener et me régaler avec eux ? A l’expo sur l’eau dont je vous ai parlé ce matin, plus celle du verre, sur Explora. Ticket pris je les vois sur l’escalator. Et, quelques minutes après, je conte à mes potes singes, et je vois un des arrières petits fistons qui baguenaude tout seul Et arrière papy tu l’as mis où ? Que je m’inquiète. Eeau, eau (se surprend t’il tout seul à jouer avec le m’eau, eau ! Eau il lit les trucs ! Et toi tu sais pas lire ? Ca m’emmerde,… vous direz pas que je vous ai dit un gros mot ? Moi, Sal’eau : çà dépend. On s’installe sur le banc, et j’apprends que le papy est ingénieur hydraulique. Qu’il a inventé une éolienne pour s’alimenter en eau dans sa propriété du bordelais. Qu’à son âge, 83 ans il fait encore de la spélé’eau pour aller regarder les Sculptures de l’eau. Et là je sens l’émerveillement dans la voix, alors j’insiste : Sculptures, sculptures faut pas exagérer. Si c’est des… et le voilà m’amenant dans un voyage souterrain pour petite goutte d’eau… Moi : Je comprends pas pourquoi tu aimes pas l’expo ? C’est trop pessimiste. Moi je crois qu’on va s’en sortir. Pour nous et les autres, surtout les autres. Mais il faut pas que les grandes sociétés elles raflent tout, comme pour le pétrole. Moi, croyant qu’il répétait les propos du papy : et papy, y dit quoi ? Des conneries, en fait c’est pour çà que je suis parti. Il dit qu’il faut privatiser, parce que quand on paie on sait le pris des choses. Je lui ai dit que les pauvres y zont déjà pas de sous. Donc y peuvent déjà pas payer à aujourd’hui. Alors demain y pourront plus boire s’il faut payer. Le papy est arrivé. La torgnole a sifflé le long de mon plateau. J’ai détourné la tête comme un lâche, et je me suis enfui.
J’ai oublié de vous dire que ce jour je ne fais que plateau.
Je fais du chiffre.
Mais c’est surtout pour essayer en peu de temps, sans la surprise que représente la boîte, le bar à eau, pour capturer, autrement, les instantanés de vie. Ça marche. Mais forcément les discussions sont moins longues, inversement proportionnelles aux demandes de renseignements : des pissotières à « l’amour dans tous ses états », SIC.
Rencontre.
Trois jeunes adultes handicapés lourds. Chaque fauteuil pèse entre 90 et 120 kilos. Donc très difficile à comprendre. Avant leur visite de Star Wars on déguste. Ils causent… peu. Après la visite je les retrouve et l‘éducatrice : Pendant la visite, ils n’ont pas arrêté de me parler du monsieur et de l’eau. On regoûte. L’éduc spéchef : On s’est dit que tu pourrais nous donner des idées sur des sorties à organiser avec eux, autour du thème de l’eau… Youpi çà marche.
17h53
Lui avec sa grande barbe il repart en ISRAÊL. Son rôle essayer de trouver des accords avec tous les protagonistes : C’est pas facile. Personne ne veut partager. On a fait des conneries tous. Et maintenant tout le monde se méfie de tout le monde. Mais j’ai bon espoir simplement parce que nous avons tous besoin de l’eau pour survivre, et que tout le monde est conscient, chez nous et dans les pays limitrophes, que malheureusement des « extrémistes » seraient capable de faire des bêtises très graves. Le fils bravant l’interdit de parole : Papa a vraiment envie que çà s’arrête. Nous on y croit aussi. Alors çà va s’arrêter. Maman en profite pour nous immortaliser. Une trognone de bambinette se pend aux grandes boucles du papa.
Et c’est à ce moment qu’il décide de débarquer.
De nulle part. grand, sec : Vous avez pas vu ma femme ? Bon, moi déjà faut que je me rappelle avec qui tu étais. Lui : Vous vous souvenez, vous nous avez posé des devinettes et elle trouvait pas. Normale elles est blonde j’ai dit et vous avez dit : Je ris plus à ces blagues ! Exact ! Alors ? Oui, je me souviens ! Non je l’ai pas vu ! Pourtant elle vous cherchait ! Moi : Tiens quand on parle. Du loup on en voit la A mon tour de l’interrompre : la trompe. Lui on le laisse désopilé et avec sa femme, en fait avec ses deux ados presque étudiants : Notre problème c’est le grand parasol du milieu on le comprend pas. Et j’ai replongé à la plage, sous ce que d’autres appelleront manège, pour tenter d’admettre la réalité. Merde çà fait chier, sic, dit le plus grand. C’est pas possible que ce soit aussi horrible enchaîne le plus petit. Je suis prof d’histoire avoue la blonde à gros neurones, et jamais, vous m’entendez bien, jamais je n’ai pensé à aborder la citoyenneté, le civisme, les droits de l’homme… à travers l’eau. Nous en étions à foutre dehors ces salauds qui nous font prendre des vessies pour des… çà tombait bien… le mari perdu aux toilettes et encore hilare de ma vanne « trompeuse » est arrivé.
Et pour finir ce jour une discussion de 32 minutes dans les escaliers ferraillés (par Gustave ?) entre entresol et bureau de la chef… avec… pas de jalousie…
Vendredi 28 avril 2006
Dans mon PC 2, nous avons complètement refait le monde avec une française de racines amériqu’eau latin’eau, du service ! ! C’est qui ? ?
Attaque frontale à 10h 34
J’apprends qu’il y a des sources qui s’exploitent sous la mer ? C’est un scandale. Laissons les vivre. Cherchons ailleurs Pas moyen de discuter avec une furie du matin, déjà partie. Mais derrière, elle a laissé des séquelles. Noria (çà s’invente pas) 15 ans C’est vrai ce qu’elle di la dame ?… et nous voilà partie en plongée, dans le grand bleu, avec un autre Luc… et nous revisitons ces mythes crétois, qui disaient que sous mer il y avait des sources purs, où se réfugiaient les armées pour se purifier, quand les combats allaient être perdus. Vous n’avez plus d’espoir, s’enquière la Noria, rejointe par un groupe de collégienne qui ont fait SVT décloisonné avec Secpa sur l’eau et qui pétent la forme. Après 46 minutes nous sommes d’accord, faut que j’aille laver mes verres ! !
L’eau qui guérit, par croyance ou par thérapie, çà ç‘a aurait été un sujet à développer. Et le charlatanisme des faux sourciers, magnétiseurs. Bref toute cette puissance cachée de l’eau. Son pouvoir magique qui nous fascine. proposent Rémy et Aurélie et je ne sais plus les autres de Perpignan, qui vont faire une croisière sur une péniche sur le canal du midi. Nous sommes en « art plastique » et nous voulons comprendre l’eau. Alors on est venu ici, on va aussi à la maison de l’eau et après on va voir des lacs. L’idée c’est que comme l’eau est notre esclave, on ne la connaît plus ; On a plus d’image de ce qu’elle représente. On a plus de repère, parce que les dictons ne sont plus vrais ou en tout cas ne nous causent pas comme çà pouvait être le cas avec nos parents quand ils étaient encore en majorité proches de la campagne. Et ils ajoutent : En fait on voudrait pas faire que l’eau. Parce qu’on trouve que si on relie pas l’eau à tous les éléments qui composent la nature, si on isole l’eau, on ne fait encor que l’exclure. Il faut à tout pris qu’on arrive à la rencontrer dans ses milieux, pour arriver à commencer à l’écouter. L’écouter pour connaître ses langages. Ce qu’elle a à nous dire. Je craque et je leur conte l’histoire de cette femme africaine qui va chercher l’eau, mais qui n’écoute pas sa cruche. Car le contenant est aussi très important. Et je la discussion entre eux se fait au pied du lab’eau, adossé.
Quand je remonte vers 11h 30, nouvelles questions.
Alors je réponds en contant cette femme qui va chercher l’eau avec deux cruches, dont l’une est poreuse. Et les apports et rapports avec ces deux bienfaits qu’elle permet de réaliser.
Re débat sur notre rapport à cet élément essentiel. A nos conduites… avant que de parler que de gaspillage, que de rareté.
Quant après nos ripailles de « grand partir » je les retrouve à 14h30, ils sont radieux, illuminé(e)s. Ils en ont loupé le film réservé à la géode.
Et les stomates, vous avez pensez à nosamies les stomates. Tout le monde croit que je parle d’une armée scythe qui viendrait chercher des noises à Choubaka. Et mes amis les stomates deviennent les cauchemards des badauds de passage à l’expo. Pour les inciter à lire, voir leurs réactions. Et çà marche. Tout le monde cherche et re-cherche.
Quand je descends aux caisses on dirait qu’ils le font exprèêts, il n’y a que de trois familles, Quand j’arrive sur la carte géante, ce sont des groupes de je ne sais quelle langue. Heureusement que dans l’après midi, les badaux pressés du matin s’arrêtent. Quand je serai grand je serai égoutier Mom’eau, 7 ans. Parce que je veux que les gens y vivent bien. Alors il faut des poubelliers et des égoutiers. Et j’ai choisis égoutier, parce que personne ne veut aller sous terre. Moi j’ai pas peur. Et l’eau c’est mon amie ; Alors elle ne me noiera pas. Et je la laverai. Dans des grandes baignoires ; Et je lui raconterai des histoires, pour qu’elle ne s’ennuie pas pendant son voyage jusque vers la mer.
L’homéopathie, bon je sais, c’est pas le sujet, mais vous croyez que çà fonctionne ? Un groupe d’étudiant, belges, (maths spé) avec qui je vais partager mon conte « la mémoire de l’eau ». Ce savant qui réussit à voyager sur l’hélice, comme si l’eau avait une ‘ADN’, et qui rencontre le gène cramoisi (d’amour), celui du pipi (de dinosaure), celui de la larme de Néfertiti (du temps de césar), celui qui a la mémoire de la voix de Goethe (disant un poème)… et les autres ils les inventent et plus ils deviennent des scalpélisateurs, plus ils trouvent leurs réponses, à d’autres questions. Un Régal ! ! !
C’est exprès que vous avez mis les deux expo l’une à côté de l’autre, la biométrie et l’eau ? Moi : ? ? ? Elle, 37 ans liftés, regard de braise, scientifique suffragette : D’un côté vous expliquez qu’il faut des tonnes d’eau pour fabriquer une misérable Puce. Donc on pourrait penser qu’il vaut mieux trouver autre chose. Et par ailleurs vous informez que demain chacun aura sa carte à puce. Il y a une inter action entre les deux des plus,… comment dire,… antagoniste, non je ne trouve pas le mot. Alors je lui ai raconté, des histoires d’inter activité entre bassin versant. Cette journaliste, d’un canard de vers Grenoble, est repartie pleine que « questionnement », « riche de savoir », « contente de ses rencontres dans la cité », « Incapable d’écrire un article sur le temps qu’elle vient d’y passer, ce qu’elle y a acquis », parce qu’un bilan, pour le faire, il faut du temps, du recul, en parler avec d’autres pour décanter… comme vos bassins.
Merci madame, je vais faire comme vous, je vais prendre le temps de digérer cette formidable expérience de rencontres avec des représentations tout azimut.
Promis je reviens prendre un café le 23 Juin.
Le plus dur de dur, ça va être les eaux revoirs de fin d’après-midi.
Il est déjà 16 h.
J’arrive pas à poser le plateau.
Allez encore une fois le tour de la coursive.
Allez doucettement un petit tour en bas.
Je suis le couloir, pousse la porte, je dépose le plateau.
Café, face à la Rotonde.
Merci à toutes et tous de m’avoir autorisé toutes ces richesses de rencontres.
Des bizous de plus à Evelyne et Hélène pour leur écoute depuis notre première encontre, à Yvette pour sa disponibilité quotidienne et ma super coachette de Nat !
Et brav’eau à celles et ceux qui auront eu le courage d’arriver jusqu’à la fin de ce besoin de m’eaux.