Serge Soudoplatoff - Les vraies ruptures d... par les_ernest
Quand on partage un bien matériel il se divise, je prends une pizza je la divise en quatre chacun a un quart de pizza. Quand on partage un bien immatériel, il se multiplie.
Bonjour, merci de votre accueil.
Effectivement je suis là pour partager avec vous une passion, de cet objet qui s’appelle Internet, qui est arrivé il y a peu de temps, et cette chance extraordinaire que nous avons de le vivre en direct.
Alors, qu’Internet bouleverse nos rapports aux autres, nos rapports au monde, notre rapport à la connaissance est un truisme, mais pourquoi ? D’où ça vient ? Vers quoi cela nous amène ? Comment nous construisons cet objet ? Je pense que ce sont là des questions intéressantes.
Finalement, ce n’est pas la première fois dans l’histoire de l’humanité que nous avons une technologie qui engendre des ruptures. Pour moi la plus belle analogie à Internet, c’est l’invention de l’alphabet. Je ne dis pas de l’écriture mais de l’alphabet. Mettez-vous à -2000, -1500 quelqu’un arrive et vient vous expliquer qu’il faut arrêter de dessiner un arbre et qu’il faut passer par une horrible abstraction, qui est un ensemble de symboles : A R B R E ou l’équivalent de l’époque. Est-ce que vous vous imaginez la résistance au changement ? « C’est trop compliqué », « J’y comprends rien », « C’est inutile », et l’autre en face a une autre abstraction qui est FREE, au moins quand on dessinait un arbre on se comprenait et Socrate qui en rajoute une couche : « L’écrit ne véhicule pas la connaissance mais l’illusion de la connaissance ». Alors il y a eu les Grecs et les Égyptiens. Les Égyptiens ont refusé l’alphabet. Les Égyptiens disaient : déjà que notre système d’hiéroglyphe est sophistiqué, nous ne nous mettrons pas à l’alphabet. Ils s’y sont mis mais très tard - le démotique, c’est vers -700 à peu près- trop tard, j’ai envie de dire. Mais les Égyptiens tenaient la société au travers des scribes, les scribes aujourd’hui cela s’appelle le middle management. Résultat, lentement mais sûrement, la civilisation égyptienne, qui avait fait de magnifiques choses, eh bien s’endort. À l’inverse, les Grecs enfourchent l’alphabet, inventent la voyelle, font des lois, loi de Charondas : les enfants iront à l’école apprendre à lire et à écrire et cela sera la ville qui paiera les maîtres. Résultat : explosion de la science, explosion de la philosophie, explosion de la médecine, explosion des connaissances. La grande bibliothèque d’Alexandrie est un exemple, en -280 Ératosthène calcule de la terre avec une erreur de -5%. Lorsque Jésus-Christ rencontre Ponce-Pilate, eh bien l’Araméen et le Romain parlent grec, qui était la langue commune de toute la Méditerranée. Donc, je pense que la question qui se pose à tous aujourd’hui, face à la rupture engendrée par Internet, est très simple : allons nous comporter comme des Grecs ou comme des Égyptiens ?
Pour comprendre où tout cela nous mène, moi j’aime bien faire un détour par l’histoire et entre autres par l’histoire de l’Internet. Comment Internet s’est construit, parce que l’époque fascinante que nous vivons aujourd’hui c’est que finalement tous les processus innovants qui ont engendré Internet sont en train de déborder dans notre vie de tous les jours, dans nos métiers, dans nos relations aux autres.
Alors, d’abord, je voudrais tuer un mythe : Internet n’est pas né d’une demande du ministère américain de la défense pour un réseau qui soit insensible à une attaque nucléaire. Cette demande a existé, c’est vrai mais il faut abandonner une idée, la construction d’Internet n’est pas un processus causal, ce n’est pas quelque chose qui a engendré Internet. Internet, pour comprendre sa naissance, c’est plutôt ce que l’on appelle l’innovation par percolation. C’est-à-dire que des gens font des papiers, inventent des choses, puis dans un autre coin d’autres personnes sont quelque part un peu sur les mêmes idées, inventent aussi d’autres choses et puis un jour ces gens se rencontrent et disent : tiens, c’est amusant, on est sur les mêmes idées. Donc, des personnes isolées font des agrégats puis ils rencontrent d’autres agrégats et petit-à-petit tout ça… Donc, vous voyez, il n’y a aucune causalité dans la construction du monde internet.
On pourrait revenir à trois papiers fondamentaux de base : 1961, un papier extrêmement théorique d’un étudiant du MIT, Kleinrock, qui dit : si je veux que deux ordinateurs communiquent entre eux, quel protocole dois-je utiliser ? Il élimine le protocole des opérateurs de télécommunication, qui est un protocole centré sur la qualité totale, un peu comme le train qui lorsqu’il va de Paris à Marseille, la voie doit théoriquement lui être libre, et il dit : moi, je prends mon message, je le mets dans des paquets, je mets les paquets dans des camions et c’est le chauffeur du camion qui décidera lui-même s’il prend l’autoroute ou la route. Vous voyez, déjà, on abandonne l’idée d’une certaine forme de centralisation et déjà on passe tout de suite par une descente de l’intelligence dans le conducteur du camion. 1962, un autre article du MIT, celui-ci très sociologique, d’une espèce de galaxie interconnectée où les gens s’échangeraient des documents, des informations etc. et 1964, un autre étudiant qui fait sa thèse sur justement la construction d’un réseau, qui serait maillé, qui ne serait pas du tout centralisé et qui montre qu’un réseau maillé est beaucoup plus résistant à une attaque qu’une autre forme de réseau. Ceci a été malheureusement prouvé dans deux grandes occasions : le 11 septembre et le tremblement de terre en Haïti où, dans les deux cas, le seul réseau qui ait résisté au stress c’était le réseau Internet. Donc, la preuve de ce maillage a été faite malheureusement à grande échelle. Et puis se passent des articles théoriques, ce n’est qu’en 1969 que 4 ordinateurs sont interconnectés, c’est très amusant, entre l’université de l’Utah et la Californie. Il fallait passer le mot « login ». Le L passe, le O passe et au G Internet s’effondre et le G ne passe pas. Donc, on ne passe que deux lettres à l’époque. Vous voyez, on est en 1969, c’était il n’y a vraiment pas longtemps, on était tous nés en 1969.
Puis, ça progresse, ça progresse, ça progresse… Eh bien oui, quand je suis né on était 2,3 milliards d’individus sur terre, aujourd’hui on est 6,5 - ce n’est pas moi le coupable pour la différence - mais ça explique Internet ça aussi.
Puis, ça progresse, ça progresse, ça progresse et on invente des formes de gouvernance qui sont totalement innovantes, par exemple, l’IETF (Internet Engineering Task Force), qui fait le moteur de l’Internet n’existe, ce n’est pas une entité juridique, ce n’est pas une association, c’est un ensemble flou de gens intéressés par faire progresser le sujet internet. À l’IETF d’ailleurs, on a un Tao qui est : « Nous rejetons les rois, les présidents et le vote, nous croyons au consensus grossier et aux bouts de codes qui marchent ». donc, déjà deuxième innovation, il n’y a pas de chef. On nous dit toujours : pour qu’un projet réussisse il faut un chef, quelqu’un à qui on donne des moyens on lui dit : tu vas aller chercher la princesse et rapporter les oreilles du dragon, il va chercher la princesse, qu’on lui enlève pour la donner à quelqu’un d’autre d’ailleurs, ça, c’est la vie. Internet, il n’y a pas de chef. Internet, il faut comprendre que c’est des conglomérats de passionnés en réseau qui finalement font ça, je ne vais pas dire pour la beauté du geste, mais par passion. Il ne faut pas s’étonner si aujourd’hui il y a des gens qui écrivent dans Wikipédia entre 10h du soir et 2h du matin, ce sont des passionnés en réseau.
Puis finalement on arrive en 1991-92 et là, deux choses indépendantes et importantes : premièrement Al Gore, vice-président des États-Unis fait son « Livre blanc », dans lequel il dit : nous allons interconnecter les écoles, les hôpitaux, les administrations. Nous allons faire d’Internet un vecteur de progrès social, sociétal et il lève une contrainte qui était qu’Internet était réservé aux centres de recherche. Donc, Internet devient grand public, Al Gore quelque part fait sa loi de Charondas à lui. En même temps, Tim Berners-Lee à Genève invente le web. Et le web prend tellement d’importance qu’aujourd’hui tout le monde confond Internet le web. Le web n’est qu’une partie d’Internet. Quand on fait du Skype, on ne fait pas du web. Mais pourtant aujourd’hui, c’est tellement important que tout le monde confond Internet et le web. Et c’est l’explosion. Une explosion qui aboutit - je rappelle 4 ordinateurs en 1969 interconnectés, 1 million en 1991, 800 millions aujourd’hui – surtout chiffre important, nous avons interconnectés aujourd’hui 1, 7 milliard d’individus sur terre, plus de 25% de la population mondiale est interconnectée. Cela s’est fait en 17 ans. Donc, on peut se poser la question, finalement un mode de gouvernance en réseau, sans chef, avec des passionnés qui s’échangent entre eux, a réussi à interconnecter un quart de la population en moins de 20 ans, je pense que le résultat mérite que l’on s’y arrête quelque peu.
Alors vers quoi tout cela nous amène ? Moi, ce que je dis c’est qu’Internet n’a rien inventé. En revanche, Internet a permis à des formes sociales qui préexistaient de se développer. Je vous suggère trois thèmes. Premier thème, la valeur est dans le réseau aujourd’hui. La valeur est dans les relations horizontales. Elles l’ont toujours été, on a toujours préféré partager un film avec des amis parce que ce n’est pas tellement voir le film qui est intéressant, c’est de le partager. En revanche aujourd’hui, c’est l’explosion et je voudrais l’illustrer au travers d’un objet que j’aime beaucoup qui est le forum de discussion. Vous savez, le forum où tout le monde peut arriver, poser une question et les gens répondent. Ce sont des lieux qui sont fascinants. En 1994, entre autres, Intel sort son Pentium, il y avait un bug. Une chance sur un million de tomber dedans. Sauf qu’un ingénieur s’en rend compte, un tableur Excel qui donnait un faux résultat, il envoit un E-mail à Intel et Intel lui répond : Monsieur nous sommes en ISO 9001, on n’a pas envie de te répondre quoi. Donc l’ingénieur va sur un forum de discussion, bien évidemment dans la minute, dans l’heure, dans la journée qui a suivi les gens confirment, il y a bien un problème et Intel a été obligé de plier. Pourquoi c’est fondamental ? Il y a trois niveaux de connaissance, quand on fait de l’informatique théorique. Premier niveau, la connaissance individuelle, je sais. Quelqu’un sait, un ingénieur savait qu’il y avait un problème. Le deuxième niveau, c’est la connaissance collective, tout le monde sait, et ça, c’est la grande force des médias, la presse, la radio, la télévision, de monter du niveau 1 au niveau 2. En revanche, si Intel avait eu dix mille clients qui savaient, Intel aurait fait dix mille E-mails. Intel avait autre chose, Intel avait dix mille clients qui savaient que les autres clients savaient qu’il y avait un problème, c’est ce que l’on appelle la connaissance globale, le troisième niveau : tout le monde sait que les autres savent. Et c’est là où Internet est un objet foncièrement différent de la presse, de la radio, de la télévision, c’est que justement Internet favorise les relations horizontales et favorise justement cet extraordinaire échange en pair-à-pair, en « peer to peer » (P2P), comme on dit en anglais. « Peer-to-peer » que l’industrie du disque a tellement sabordé qu’un de mes étudiants écrivait ça, pire-to-pire, il faut quand même le faire ! Je vous signale quand même au passage, parmi mes chouchous, qu’il existe un forum de discussion des enseignants du primaire, où 86 000 enseignants s’échangent des trucs et des astuces et des manières de travailler, des « best-practices » comme on dit en anglais, et ont déjà échangé plus de 4 millions de messages. Qu’un organisme aussi centralisé et hiérarchisé que l’éducation nationale n’ait même pas été capable d’inventer lui-même cette forme en réseau et que les professeurs, eux, l’aient inventée de leur côté est quelque chose qui est, à mon avis, très illustratif.
Deuxième domaine, dans le domaine économique. Eh bien Internet favorise des formes économiques qui sont extrêmement nouvelles, l’économie de l’immatérielle, par exemple. Pour vous la faire très simple, quand on partage un bien matériel il se divise, je prends une pizza je la divise en quatre, chacun a un quart de pizza, quand on partage un bien immatériel, il se multiplie. Je prends un fichier MP3 que j’envoie à dix amis qui eux-mêmes l’envoient à dix amis. Ce n’est pas du tout la même économie qui gère l’économie matérielle et l’économie immatérielle. Encore une fois, ça existait depuis longtemps. Je ne peux pas m’empêcher de vous raconter un de mes contes préférés, qui je pense vient de Nasr Eddin Hodja, donc un conte du Moyen-âge, du XIème siècle turc, c’est « Le mendiant et le restaurateur ». Le mendiant arrive prêt d’un restaurant, ça sent bon mais il n’a pas d’argent, il ne peut pas rentrer. Le restaurateur est furieux, commence à vouloir jeter le mendiant et lui demande de payer. L’affaire va devant le juge. Le mendiant dit : monsieur le juge, je n’ai pas mangé, donc je n’ai pas à payer. Le restaurateur dit : il n’a pas mangé mais il a humé, or l’odeur comme la saveur est le résultat de mon expertise, donc il doit payer. Moi, je trouve extraordinaire qu’au Moyen-âge on se pose déjà la question finalement d’une économie tangible basée sur un produit matériel qui est la nourriture et d’une économie intangible basée sur le résultat d’une expertise. La chute, vous la connaissez peut-être, elle est magnifique : le juge écoute les parties, se tourne vers le mendiant et lui dit : as-tu pièce de monnaie ? Le mendiant dit : j’ai perdu, j’en ai une. Donne-là moi, dit le juge. Il prend la pièce de monnaie, se tourne vers le restaurateur, fait tinter la pièce, ding-ding-ding, tu as entendu, tu es payé. Il rend la pièce de monnaie au mendiant. Quelque part, je me dis qu’il a fait l’équivalent d’un fichier MP3, il a mis de la valeur dans un son.
Donc, Internet favorise ces nouvelles formes qui sont extrêmement innovantes. Moi, on me disait à l’école : un prix, c’est un coût plus une marge. Aujourd’hui, Internet c’est la valeur d’usage qui fait le prix. Je vous annonce qu’il existe une entreprise américaine qui donne son cœur de métier et qui ne se rémunère qu’à la marge, sur des produits annexes. Si je vous dis que cette entreprise fait 21 milliards de dollars de chiffre d’affaires et 6 milliards de dollars de marges, vous aurez compris qu’il s’agit de Google. Si demain Google fait payer son cœur de métier, Google disparaît. Donc, vous voyez, on est dans des modèles économiques qui sont très innovants.
Et troisième forme, qui est très intéressante, c’est ce que j’appelle le co-design, le client, le citoyen, le consommateur ne veut plus consommer bêtement les produits et les services et veut de plus en plus faire partie de la conception de ces produits et de ces services. Ça a toujours existé mais il suffit maintenant de se promener sur Internet et de voir tout un tas de formes, tout un tas de sites extraordinaires, je vous conseille un de mes chouchous qui est Free beer, un site où des communautés venant du Danemark ont dit : nous n’avons pas la bière que nous aimons, ont fait des recettes de bière publiées sous licence creative commons et ils ont trouvé des brasseurs au Japon, en Angleterre, aux États-Unis, en Corée, qui ont accepté de brasser a bière qui a été créée par la communauté. Donc, finalement on voit bien quelque chose qui arrive, c’est qu’avant il y avait un monde simple, entre guillemets, il y avait Dieu, les profs, l’expert et le président et on était là tous à écouter. Finalement, on parlait entre nous, mais très peu. Aujourd’hui, cela s’est extraordinairement renversé, vous avez-là une feuille que j’aime beaucoup qui vous montre, pendant les 15 minutes où je vous ai parlé, tout ce qui s’est passé en horizontal entre, je dirais, les Internautes. Ça, cela a un impact énorme, je vais vous citer le monde de l’entreprise. Aujourd’hui, quel est le problème de l’entreprise ? Le problème d’une entreprise c’est que les clients sont en réseau, les clients innovent et que les frontières d’une entreprise sont devenues poreuses. Au travers du système d’information, le moindre client rentre dans l’entreprise et à l’inverse le moindre salarié de l’entreprise rentre chez lui le soir, est dix fois mieux outillés, surfe sur Internet comme il veut et voit son entreprise de l’extérieur. Et des fois cela ne colle pas avec ce qu’il en voit de l’intérieur.
Finalement, un modèle où les clients sont en réseau, les frontières de l’entreprise sont poreuses et où l’entreprise reste sous une forme verticale, ce n’est pas un modèle soutenable. Et ce qui se passe dans le monde de l’entreprise et vrai aussi dans le monde de la politique, est vrai dans tout un tas d’autres modèles.
Donc, finalement, qu’est-ce que c’est qu’Internet ? D’abord, ce n’est pas la télévision, c’est un réseau, c’est une communauté. Finalement Internet est une technologie qui permet à des anciennes formes de se redéployer. Avec Internet, nous retrouvons la place du marché du village. Avec Internet, nous retrouvons les phénomènes communautaires. Avec Internet, nous retrouvons les phénomènes tribaux, la tribu devient quelque chose d’important, la marque devient quelque chose d’important sauf que jusqu’à présent nous n’avions pas la technologie qui nous permettait finalement d’échanger et d’avoir cette espèce de gigantesque réseau qui unit un peu tous les individus. Aujourd’hui, tout modèle qui se veut encore centralisé et hiérarchique est un modèle qui a du mal parce que finalement, ce que je voudrais vous suggérer - vous savez de la même manière que l’alphabet, c’est la société paysanne, que le livre et l’imprimerie, c’est la société industrielle – une chose, nous entrons actuellement dans la société de l’interaction. Il y a une constante de l’humanité que j’aime beaucoup. Un citadin passe en moyenne 1h 30 dans les transports, c’est vrai à Londres, Tokyo, New York, Los Angeles, Paris. Il a été montré que c’est vrai depuis 40 ans et les historiens vous diront que, c’est vrai depuis le Moyen-âge. Donc, finalement le RER ne sert pas du tout à raccourcir le temps de trajet, le RER sert à agrandir la ville. En revanche, ce qui a énormément changé depuis le Moyen-âge, c’est que la quantité d’interactions, pendant cette 1h30, a explosé. Nous avons des textos, nous regardons nos E-Mails, nous avons des télévisons, nous voyons plein de choses. Finalement, le grand challenge aujourd’hui dans notre société c’est comment gérer cette extraordinaire quantité d’interactions. Eh bien, je vous annonce une bonne nouvelle, nous avons un outil qui s’appelle Internet, que nous avons construit, qui a été fait par des êtres humains pour nous aider à franchir cette étape importante qui est de gérer les interactions entre les individus. Voilà !